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«Momie hurlante» : Les égyptologues ont enfin découvert pourquoi cette princesse hurlait

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Elle s’appelle la «momie hurlante» mais qui était cette femme ? De quoi est-elle morte ? Pourquoi a-t-elle été momifiée alors qu’elle hurlait ? Le célèbre égyptologue Zahi Hawass, ancien ministre des antiquités d’Égypte, et Sahar Saleem, professeure de radiologie à l’Université du Caire ont mis fin aux dizaines de théories élaborées autour de ce mystérieux cadavre.

Les deux experts ont examiné au scanner la momie, trouvée dans une tombe royale de Deir el-Bahari, près de Louxor, dans la vallée des Rois, et mis au jour son identité. L’état civil des archéologues lui donne donc pour nom Meret Amun, fille du roi égyptien Seqenenrê (de la XVIIe dynastie), une princesse donc, décédée il y a environ 3000 ans. Sa généalogie sera confirmée ultérieurement par d’autres tests ADN. La princesse aurait eu une crise cardiaque qui l’a tuée instantanément dans sa posture contractée, mâchoires ouvertes et jambes croisées et fléchies. L’analyse a révélé que la victime souffrait d’athérosclérose, une maladie dégénérative qui touche les artères. Elle se caractérise par un dépôt de graisse, cholestérol et calcium qui bouche les parois des artères et limite la circulation sanguine vers les organes. La «momie de la femme qui hurle» a reçu un bon traitement de momification qui a permis de révéler des détails importants au scanner.
Selon l’archéologue Zahi Hawass, la princesse serait morte sans que son entourage le sache. Son cadavre n’aurait été découvert que plusieurs heures après la crise cardiaque, «suffisamment pour déclencher un spasme mortel (rigor mortis)» qui conduit à un raidissement des muscles. Cela explique qu’il ait conservé sa posture contractée et douloureuse en étant momifié. Les embaumeurs n’ont pas pu le redresser, ni allonger le corps comme c’était normalement le cas pour les autres momies. Malgré cela, ils ont fait du bon travail de momification. Ils ont enlevé les viscères et placé des matériaux coûteux dans ses cavités corporelles, comme de la résine ou des épices parfumées. Ils l’ont ensuite enroulé dans du lin blanc utilisé pour la momification. Autre fait notoire, son cerveau n’a pas été retiré. Il est toujours conservé, desséché, dans le crâne de la momie. Cela a été un indice important pour déterminer à quelle dynastie cette femme pouvait appartenir et privilégier certaines pistes généalogiques à d’autres.
La princesse Meret Amun reposait dans le complexe funéraire de Deir el-Bahari aux côtés d’une autre momie, un homme, lui aussi en train de crier. Des études réalisées en 2012, utilisant également la tomodensitométrie et l’ADN, ont montré qu’il s’agissait du fils du pharaon Ramsès III, nommé Pentawere. Impliqué dans le meurtre de son père, il a dû se pendre pour se punir. Le lieu, situé sur la rive ouest du Nil renferme sûrement bien d’autres secrets. Car les prêtres des 21e et 22e dynasties égyptiennes y ont caché de nombreux membres royaux des dynasties précédentes pour les protéger des voleurs de tombes.
Ali El Hadj Tahar

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