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MESSAOUD BOUDIBA, PORTE-PAROLE DU CNAPESTE : « Le salaire moyen ne doit pas être inférieur à 80 000 DA »

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À l’approche de la nouvelle année, le Président Tebboune s’est engagé à rassurer les citoyens, en mettant l’accent sur les travaux d’amélioration du cadre de vie et d’augmentation annuelle des salaires. Le chef de l’État a confirmé à plusieurs reprises que le combat qu’il mène depuis sa prise de fonction à la présidence du pays, à travers les différentes réformes engagées, est de restaurer et de préserver la dignité des Algériens. Face à la hausse des prix, et dans le souci de préserver le pouvoir d’achat du citoyen, le président de la République a donné les directives et instructions pour que les salaires, l’allocation chômage et les pensions de retraite, soient revus à la hausse à compter de 2023. À cet effet, le président de la République a instruit le gouvernement à s’atteler, dès à présent, à la révision des salaires des enseignants et du personnel paramédical et d’entrer en contact avec leurs représentants pour réviser leurs statuts. Dans le secteur de l’Éducation nationale, si selon le ministre du secteur, Abdelhakim Belabed, cette mesure aura «des répercussions positives sur la vie professionnelle et matérielle des enseignants», qu’en pense la branche syndicale ?

« Un salaire conséquent pour être à l’abri du besoin »
Contacté hier par nos soins, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’éducation, a indiqué que « Le premier point dans la plateforme de revendication de l’organisme a toujours été la révision de la politique salariale, afin de faire face à l’inflation qui touche la vie quotidienne des enseignants, car ces derniers méritent une meilleure considération salariale. Il y a une dégradation continue du pouvoir d’achat, et en parallèle, les salaires ont stagné à un seuil où le citoyen ne peut même pas vivre au-delà d’une dizaine de jours. Alors que pour ceux qui touchent entre 20 000 et 30 000 dinars, ce n’est pas plus d’une semaine. La dégradation du pouvoir d’achat impose donc une augmentation des salaires, pour éviter des tensions sociales ». Selon notre interlocuteur, étant donné que ces salaires doivent être établis selon le coût de la vie, le Conseil « souhaite être concerté pour étudier ensemble les paramètres qui permettront de définir sur quelle base établir ces salaires, notamment sur la grille des salaires, selon le pouvoir d’achat de l’enseignant. Nous considérons que cette étape est obligatoire si nous voulons aller vers des solutions et la satisfaction de nos revendications ». Concernant les chiffres annoncés à l’issue du Conseil des ministres, à savoir une augmentation qui varie entre 4.500 DA/an et 8 500 DA/an, le syndicaliste estime que cela est dérisoire, estimant que l’augmentation souhaitée est bien loin du compte. « Nous avons réalisé une étude qui montre que pour une famille de cinq personnes le salaire moyen ne doit pas être inférieur à 80 000 DA. La moyenne des salaires dans la Fonction publique est actuellement de 40 000 dinars, donc pour atteindre ce seuil vital de 80 000, il faudrait une augmentation de 40 000 dinars. Donc le chiffre annoncé est pour nous insignifiant et ne pourra pas changer grand-chose dans la vie du fonctionnaire algérien ». C’est pourquoi, selon Boudiba, «l’augmentation des salaires devra être conséquente pour permettre aux travailleurs d’être à l’abri du besoin, ce qui pourra leur permettre de se consacrer pleinement à leur noble tâche ».
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed

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