Matériau indispensable à toute construction, le sable est disponible à la fois dans les rivières, les carrières et en mer. Au niveau de nos régions, on extrait surtout le sable à partir des lits des oueds ou de la dizaine de carrières existantes au niveau de la wilaya de Chlef. Toutefois devant la forte demande sur ce produit, ce dernier se raréfie et le prix du mètre cube avoisine aujourd’hui les 9000 dinars contre 6 200, il y a peine quatre mois.
Cette importante demande sur ce produit découle bien entendu du lancement du programme ambitieux du plan quinquennal 2014/2019, notamment avec la construction de milliers de logements, en sus des infrastructures de base (écoles, lycées, collèges centres de santé, administrations etc.) ainsi que des habitations chez les particuliers ce qui a entraîné inévitablement une forte demande et, par conséquent, une hausse de son prix de vente. À ce rythme là, il est certain que les citoyens ayant bénéficié des aides de l’Etat pour construire leurs logements, risquent fort d’abandonner tout simplement leurs projets à défaut d’avoir réussi à les concrétiser. Cependant, si jadis les riverains du littoral s’approvisionnaient de ce matériau à partir de la mer ce n’est plus le cas aujourd’hui où les services de sécurité (Gendarmerie nationale) y veillent pour dissuader tout pilleur qui s’y aventure. Selon nos informations, il y aurait quelques cas de pillage de sable signalés notamment au niveau des plages non surveillées dans les communes de Guelta ou Oued-Goussine, mais également au niveau des 13 sablières recensées dans la wilaya et qui se trouvent le long des berges de l’Oued Cheliff. Les auteurs de ce délit ont été entendus par les services de sécurité (Gendarmerie nationale), leur marchandise et leurs camions saisis et ils seront prochainement traduits devant les tribunaux compétents, a-t-on appris de source judiciaire. Cependant toujours selon notre source, les prévenus encourent de fortes amendes en sus de la saisie des moyens d’extraction et de transport. Par ailleurs, devant cette situation, les constructeurs se tournent davantage vers les carrières pour en extraire le sable du fait que celui de la mer ne répond pas aux normes requises et celui des berges interdit à l’exploitation. A ce sujet un ingénieur du CTC de Chlef (centre de technique et de contrôle) nous dira : «Il existe une contrainte de taille pour ceux qui veulent utiliser le sable extrait de la mer c’est de le purifier du sel qu’il contient avec de grandes quantités d’eau douce». Selon ce dernier «une présence trop importante de sel risque d’entraiîner la corrosion des aciers en béton armé». Quant au sable recommandé et utilisé par les constructions c’est un sable appelé «sable normalisé» c’est-à-dire des sables de bonne granulométrie. Notre interlocuteur précise que «à titre de rappel et sans être trop alarmiste, le sable comme le pétrole est une ressource qui met des milliers et parfois des centaines de milliers d’années pour se renouveler, d’où la nécessité d’une bonne gestion des carrières. Selon les spécialistes il est temps de trouver un substitut à cette matière essentielle pour pouvoir mener à terme les différents programmes de construction initiés à travers l’ensemble des régions du pays.
Bencherki Otsmane