La supercherie Mohamed Sifaoui semble arriver à son terme et l’épais halo, derrière lequel se cachait celui qui se prétendait spécialiste des groupes terroristes islamistes semble s’être dissipé. Aujourd’hui, les médias français qui l’avaient encensé quand il faisait le sale boulot pour des infiltrations de groupes au profit des services secrets français donnent l’impression de l’avoir lâché. Ils lui trouvent toutes les crasses du monde, prouvant ainsi qu’on se débarrasse bien des épouvantails quand ils ne servent plus à effrayer l’essaim d’étourneau. Cité dans l’affaire des fonds Marianne, il est rattrapé par d’autres affaires qui risquent de le fragiliser encore plus et de le jeter en pâture à l’opinion publique française friande de révélations surtout quand elles touchent les Français naturalisés.
Dans sa livraison du 5 Juillet dernier, Marianne, a publié un article dans lequel il laisse supposer que Mohamed Sifaoui a un rapport singulier avec l’argent. Dans ses révélations l’auteur de l’article indique que ce journaliste, naturalisé français, a rencontré l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT) au cours de l’année 2014 et notamment Guillaume Denoix de Saint Marc, qui assurait alors les fonctions de directeur général et porte-parole. Une fois le contact noué, de premiers échanges ont lieu et, à la mi-avril 2015, le journaliste rejoint les rangs des salariés de l’association. « C’était une année très difficile pour nous, vous imaginez bien, témoigne un membre du conseil d’administration toujours en poste aujourd’hui, On était une petite association et on a doublé voire triplé nos effectifs. »
C’est d’ailleurs ce que mentionne le premier contrat que Sifaoui signe, un CDD de six mois pour 20 heures par semaine et 1 400 euros brut de salaire mensuel : il est embauché « afin d’aider l’association à réaliser des tâches diverses résultant d’une augmentation temporaire du volume d’activité de l’entreprise du fait des attentats survenus au mois de janvier 2015 ». Un avenant prolonge son contrat, puis le 30 décembre 2015, le CDD devient CDI sur la base du même salaire et avec la même amplitude horaire. Mais dès le 1er février 2016, le contrat passe à 32 heures par semaine contre 2 250 euros brut de salaire, note Marianne. Curieusement, la direction de cette association n’était pas satisfaite par les prestations de Sifaoui qui n’était pas un modèle d’assiduité et qui ne fournissait pas l’appui souhaité à ses travaux. Sifaoui y restera salarié environ trois ans jusqu’à ce que soit signée une rupture conventionnelle au printemps 2018. Un départ vécu par certains membres de l’association comme un soulagement : « les conseils qu’il fournissait ne nous convenaient pas. Disons qu’ils n’étaient pas assez nombreux», Un autre cadre de l’association se souvient que l’expert de l’islamisme n’était en effet pas toujours très assidu. À une époque, il aurait même disparu de longues semaines : « Il ne répondait plus au téléphone, il me semble qu’il faisait un documentaire », croit-il se souvenir. Le même témoin est même étonné que le contrat de Sifaoui ait duré si longtemps, ne l’ayant pas vu les derniers mois…C’est que durant l’épisode AFVT, Sifaoui a cumulé les activités. De quoi faire écho à ses propos tenus il y a quelques semaines devant la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne. « J’ai une capacité de travail qui est bien supérieure à la normale », plastronnait-il face à des parlementaires éberlués d’apprendre qu’en même temps qu’il était salarié de l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (SEPPM), cette association subventionnée par le Conseil interministériel de prévention de la délinquance et la radicalisation (CIPDR) à hauteur de 355 000 euros, ce même CIPDR s’était attaché ses services en tant que consultant, contre 39 500 euros HT, pour former certains de ses agents. Et en plus de tout cela, Sifaoui avait émargé au SCO Angers comme directeur de la communication, un poste qu’il avait occupé durant six mois avant d‘être poussé vers la porte de sortie par les supporters du club qui estimaient qu’il ne pouvait pas assumer cette charge. Les révélations de Marianne donnent une idée sur la cupidité de ce journaliste qui s’est affublé de plusieurs titres et qui se vante d’avoir une capacité de travail hors norme mais qui au final ne semble être mû que par l’attrait du gain et rien d’autre. Ses passages sur les plateaux de télévision ont fait de lui une baudruche et aujourd’hui ses protecteurs semblent avoir compris qu’elle est devenue gênante, c’est pourquoi ils font tout pour la rendre HS quitte à déballer au grand public comment elle a profité des largesses de ceux qui ont été aux commandes de la France et qui sont lancés dans une véritable guerre contre les symboles Sifaoui, Jean Messiha ou encore Benalla qu’on, voulait présenter comme des modèles d’intégration et qui n’ont été au final que des outils d’une propagande qui ne sert plus aujourd’hui.
Slimane B.
