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Lutte contre le Covid-19 dans le secteur de la santé : Le privé « s’en lave les mains »

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Malgré l’appel à la mobilisation des établissements privés de santé pour contribuer à l’effort national de guerre déclarée contre la pandémie de Covid-19, à la demande notamment du ministre de la Santé, des cliniques et des laboratoires privés peinent à jouer pleinement leur rôle.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, avait affirmé mercredi dernier que les laboratoires relevant du secteur privé pouvaient « désormais » effectuer l’analyse clinique de la PCR pour le dépistage de l’infection au Covid-19. Le ministère « autorise à compter d’aujourd’hui les laboratoires relevant du secteur privé dotés des moyens nécessaires et d’équipement médical à effectuer les analyses cliniques de dépistage du coronavirus à leur niveau », avait-il précisé.
Objectif : soulager des hôpitaux publics qui souffrent d’une saturation dans leurs capacités en lits disponibles, avec un nombre important de cas graves de Covid-19 à prendre en charge dans les services de réanimation. Or, les cliniques privées manquent de matériels de protection, mais surtout de réactifs et kits de PCR, permettant de déterminer si une personne est porteuse du virus au moment du test grâce à un prélèvement par voie nasale, avons-nous constaté, hier, dans nombre de cliniques algéroises. « Nous faisons du dépistage de Covid-19 uniquement par le scanner thoracique. Nous n’avons pas de tests PCR. Pour les faire, il faut aller dans un hôpital ou un laboratoire public », avons-nous appris au niveau de l’une de ces cliniques. De plus, le patient doit payer la somme de 10 000 DA pour effectuer le test par le scanner thoracique.
Une somme trop chère et dont il n’est pas facile de s’acquitter pour le simple citoyen. Il est évident que l’aspect mercantiliste a toujours la peau dure dans les établissements privés de santé, qui trouvent malheureusement dans chaque crise sanitaire des raisons pour s’enrichir, mais cela devrait alerter le ministère de la Santé pour contraindre ces cliniques à jour leur partie dans la bataille contre le Covid-19. Bénéficiant de facilités et de milliards de DA de d’aides, entre crédits bancaires et outres, ces dernières années, ce secteur, sur lequel les autorités ont compté pour redonner une nouvelle image à la Santé publique dans le pays, doit faire preuve de plus de solidarité et d’engagement. Pour rappel, le test virologue (RT-PCR) est le seul test fiable et recommandé pour le dépistage de Covid-19. Selon le ministère de la Santé, quelque 2 500 tests de dépistage du coronavirus sont effectués au quotidien à travers l’ensemble du territoire national, mais cela reste très insuffisant.
Préconisé dès le mois d’avril dernier en raison du manque de tests PCR au niveau national, et admis dans l’algorithme pour un complément de diagnostic de la Covid -19, la Tomodensitométrie (TDM), dite aussi scanographie ou scanner thoracique, a montré ses limites dans le dépistage des patients. Il est désormais réservé au suivi des malades atteints de la maladie. Les nouvelles recommandations portant indication et interprétation du TDM limitent l’utilisation du scanner uniquement pour l’évaluation et le suivi du malade et retenir le test PCR. Il n’est indiqué, désormais, que devant un tableau clinique révélateur de Covid avec les symptômes chez le patient qui se présente aux urgences.
« Le scanner n’est plus utilisé pour le diagnostic des malades car ses résultats seuls ne sont pas fiables, ce qui a entraîné parfois l’hospitalisation de cas suspects, provoquant ainsi la surcharge de certains services et portant à la hausse le nombre de cas traités et considérés positifs», avait expliqué le ministre Abderrahmane Benbouzid. Depuis mai dernier, les tests PCR font l’objet de tensions et de pénuries même dans les hôpitaux et établissements de santé publiques. Le département de la Santé compte sur la production locale pour combler ces manques. « Les tests PCR, qui constituent le diagnostic absolu indiquant la contamination ou non au coronavirus, sont importés. J’ai appris récemment qu’une équipe algérienne a commencé à produire en Algérie d’autres tests de dépistage.
C’est absolument fabuleux, cette bonne nouvelle nous permettra de ne plus importer », avait rassuré, fin juin dernier, le ministre de la Santé. Selon lui, ces derniers tests sont ceux qui sont les plus demandés. «Il y a les tests sérologiques de diagnostic rapide, mais qui interviennent un peu à un stade avancé de la maladie, c’est-à-dire après la mise en évidence des anticorps.
Ils sont produits à l’usine de Baba Ali, à raison de 200 000 tests par semaine. « La production de ces tests poursuit la procédure réglementaire avant leur distribution. L’Institut Pasteur doit d’abord analyser leur conformité», avait-il estimé.
Hamid Mecheri

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