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L’urgence Boko Haram pour l’Union africaine

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L’Union africaine s’est penchée prioritairement, lors de son Sommet à Addis-Abeba, sur la lutte contre Boko Haram, et a décidé la mise en place d’une force multinationale de 7 500 hommes. Elle s’est fixée un objectif ambitieux: convaincre les Nations unies de financer son offensive militaire.

À l’ouverture du Sommet, vendredi, le Premier ministre algériens, Abdelmalek Sellal, qui représente le Président Bouteflika, a déclaré que l’Algérie est mobilisée au plan, national et international, pour éradiquer le terrorisme en Afrique. «Conscient de la difficulté de la tâche, mon pays reste mobilisé au plan national, sous-régional et international, dans le cadre de la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme, et de l’Union africaine pour éradiquer le fléau du terrorisme de notre continent». «C’est une nécessité civilisationnelle et fondamentale pour l’Afrique», a-t-il dit, faisant observer que «la menace du groupe Boko Haram s’étend et prend des proportions dangereuses et préoccupantes qui appellent une riposte rapide, vigoureuse et robuste, pour mettre un terme définitif aux massacres et atrocités commis régulièrement par ce groupe terroriste». Sellal a indiqué que l’Algérie «tient à saluer» l’initiative du Niger qui a organisé à Niamey, 20 janvier 2015, une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense nationale des pays du Bassin du Lac Tchad, en présence de partenaires internationaux, en vue d’adopter une stratégie commune avec le Nigeria pour faire face à ce groupe terroriste.» Il est important que le suivi des résultats de cette réunion soit soutenu par les pays concernés, mais également par l’Union africaine et les Nations unies», a-t-il préconisé.
Le Premier ministre a relevé que les activités terroristes de ce groupe (Boko Haram) s’étendent et touchent maintenant des zones de plus en plus larges au Nigeria, mais également au nord du Cameroun, ajoutant que les activités criminelles de ce groupe devront être «enrayées pour protéger les populations civiles». Pour Sellal, face à cette menace qui entrave les efforts de développement, «la peur doit absolument changer de camp», soulignant que «pour cela, il est impératif que la réponse soit forte, collective et solidaire en mobilisant les moyens nécessaires et d’accompagner nos frères nigérians pour mener ce combat difficile et de longue haleine». À cet effet, le Premier ministre a affirmé que la coordination entre les pays de la région avec le Nigeria doit être «effective», et porter «immédiatement» sur l’échange de renseignements qui est à la base de la lutte contre le terrorisme.
«La réponse doit également porter sur le volet crucial du renforcement des capacités du Nigeria et des pays voisins, et la fourniture d’équipements, précisant qu’il est du devoir et de la responsabilité de la communauté internationale d’apporter sa contribution dans ce domaine». Le mois prochain, l’Union africaine va saisir officiellement le Conseil de sécurité des Nations unies pour lui demander d’apporter, à travers un fonds dédié, un trust fund, une aide logistique et financière à la force multinationale africaine de quelque 7 500 hommes, qui sera appelée, à combattre Boko Haram. L’UA soutient l’initiative de la commission du bassin du Lac Tchad, la mise en place d’une force multinationale, mixte, comprenant le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. C’est ce qu’ont décidé la quinzaine de chefs d’État réunis au sein du Conseil paix et sécurité, une décision qui a été avalisée par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement .
Le Nigeria et ses voisins ont en effet réussi à se mettre d’accord sur une position commune, après des mois de défiance et d’incompréhension. Le président tchadien, Idriss Déby, avait décidé, il y a quelques semaines, d’envoyer des troupes au Cameroun pour soutenir l’armée camerounaise qui fait face à des attaques de la secte. «Ne demandez pas à chaque fois à l’ONU, à la France ou à un autre pays européens de résoudre les problèmes en Afrique. L’Afrique a des capacités, des moyens, des hommes, il suffit simplement d’avoir la volonté», fait-il valoir. «C’est à cela que nous devrions réfléchir en tant que dirigeants africains : mettre en commun l’ensemble de nos moyens et faire face à ce défi colossal, important, sécuritaire, humanitaire. «Comme l’expliquait le ministre nigérian des Affaires étrangères, Aminu Bashir Wali, à la sortie de la réunion du Conseil paix et sécurité, il va falloir rassurer les éventuels bailleurs de fonds : «Les pays de la Commission du bassin du Lac Tchad se sont mis d’accord sur un nouveau mécanisme appelé la force internationale conjointe (…). Ce n’est pas que l’armée nigériane ne se bat pas. Elle le fait. Mais combattre dans le cadre d’une guerre conventionnelle, c’est une chose. La guérilla, la lutte contre le terrorisme, c’est autre chose.
Les forces armées conventionnelles ne sont pas particulièrement adaptées pour faire face à ce type de conflit (…). Mais l’armée nigériane est capable de faire face et de vaincre Boko Haram. «L’Union africaine veut se donner le temps de bien définir les règles d’engagement de sa force anti-Boko Haram. Des règles qui se veulent les plus strictes possibles, afin d’épargner les victimes civiles et ne pas commettre les mêmes bavures meurtrières.
Des experts africains se réuniront à Yaoundé, du 5 au 7 février prochain, pour définir les détails opérationnels de la force internationale mixte. Ce n’est donc qu’après cette rencontre que l’Union africaine saisira formellement New York, avec l’espoir que les Occidentaux, une fois rassurés sur le mode d’action de la force, mettront la main à la poche pour alimenter le fonds.
M. Bendib

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