Les principaux groupes de l’opposition syrienne ont annoncé, jeudi à Ryad, leur accord pour des négociations avec le régime de Bachar al-Assad mais ont exigé le départ du chef de l’état avec le début d’une éventuelle période de transition. La conférence de Ryad, qui a rassemblé une centaine de représentants de l’opposition politique et armée, visait à unifier les rangs en vue de pourparlers pour mettre fin à un conflit qui a fait depuis 2011 plus de 250.000 morts et poussé à l’exode des millions de personnes. L’accord a été annoncé à la veille d’une réunion sur la Syrie entre représentants de la Russie, des Etats-Unis et de l’ONU à Genève, une semaine avant une nouvelle réunion internationale attendue à New York.
Dans un communiqué final publié après deux jours de discussions à Ryad, les participants se sont dits «prêts à entrer dans des négociations avec des représentants du régime sur la base de la déclaration de Genève-1 (30 juin 2012) et des résolutions internationales pertinentes dans un délai à convenir avec l’ONU». La conférence de Genève-1 entre les grandes puissances avait évoqué une transition en Syrie, mais maintenu le flou sur le sort de M. Assad. A Ryad, les opposants ont réclamé que «Bachar et sa clique se retirent du pouvoir avec le début de la période de transition» politique. Là, ils ont lâché du lest alors qu’ils exigeaient jusqu’ici que M. Assad soit exclu de toute négociation en vue d’une transition.
«Mesures de confiance»
Mais, avant toute négociation, ils ont également demandé que le régime prenne «des mesures de confiance»: libération de détenus, suspension des condamnations à mort, levée du siège des zones encerclées, acheminement de l’aide humanitaire, retour des réfugiés et arrêt du bombardement des zones civiles avec des barils d’explosifs. En vue d’éventuels pourparlers, la conférence de Ryad est parvenue à «un accord sur une vision unifiée d’un processus de règlement et sur (la formation) d’une instance suprême» pour superviser la délégation aux négociations, a dit Souheir al-Atassi, une dirigeante de la Coalition nationale, principale composante de l’opposition en exil.
Cette instance compterait 30 membres, dont le tiers accordé à des groupes armés, selon des participants. Les seules négociations entre les principaux groupes de l’opposition et le régime avaient eu lieu en janvier et février 2014 en Suisse et s’étaient soldées par un échec.