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L’ONG US « FREEDOM HOUSE » LANCE UNE CAMPAGNE DE SOLIDARITÉ AVEC LES MILITANTS DU RIF : Zefzafi ébranle les fondements du Makhzen

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Le Maroc est rattrapé par ses nombreuses atteintes aux droits de l’Homme. Pour preuve, l’UE, qui avait longtemps passé sous silence les crasses du Makhzen, s’est réveillée ces derniers jours pour adopter, à l’unanimité,  une résolution très critique où elle avait dénoncé les atteintes aux droits humains élémentaires commises par le régime marocain.

Le bal des réprobations et des condamnations ne s’est pas arrêté là, puisque l’ONG  américaine « Freedom house », a pris le relais pour lancer une campagne de solidarité et  appeler les autorités marocaines à la libération immédiate du leader des manifestations Nasser Zefzafi, condamné à vingt ans de prison et qui croupit dans une cellule depuis sept ans.
Cette dernière a dénoncé les conditions de détention du leader rifain et alerté sur la dégradation de son état de santé.  L’ONG a précisé sur son site que cette campagne s’inscrit dans le contexte du déclin des libertés qui dure depuis des années au Maroc, au moment où le régime a adopté une politique répressive visant à faire taire les militants et les défenseurs des droits de l’Homme.
Nasser Zefzafi, qui avait dirigé les manifestations pacifiques dans le Rif, une région frondeuse du Maroc, a payé le prix de son engagement.  Il a été arrêté en 2017 et condamné à 20 ans de prison, rappelle-t-on. Freedom House révèle que la famille Zefzafi est depuis longtemps imprégnée de l’activisme politique de la région. Dans les années 1920, son arrière-grand-père a été ministre de l’éphémère République du Rif (établie entre 1921 et 1926 par l’illustre chef de guerre Abdelkrim el-Khattabi) ». Ainsi, la décision de Zefzafi de servir de chef-clé du Hirak de 2016,  « n’était pas une surprise », pour l’ONG.
Zefzafi, figure de ce Hirak du Rif, a été propulsé par le meurtre brutal, en octobre de la même année, par des agents de sécurité, de Mohsin Fekri, un marchand de poisson, mort broyé par les mors d’un camion-benne à ordures à Al Hoceïma, en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.  Zefzafi et ses compatriotes ont organisé des manifestations pacifiques pour plaider en faveur de l’investissement et du développement économique, « le gouvernement marocain ayant vidé le Rif de ses ressources », note l’ONG sur son site.  L’engagement de Zefzafi envers la non-violence et la justice est aussi remarquable que sa résilience. L’ONG américaine rappelle que dans une lettre de 2018 au Parlement européen, Zefzafi avait relaté les exactions commises contre son peuple : « L’extermination d’une tribu entière en 1898, l’utilisation d’armes chimiques par les forces espagnoles pendant la guerre de 1921-1926 qui a laissé les Rifains criblés de cancer, la réponse brutale à une révolte de 1958, le soulèvement du pain de 1984, que les autorités avaient violemment réprimé, l’affaire des cinq jeunes hommes tués et brûlés par les autorités durant les évènements de 2011 ».  « Zefzafi se souvient de cette histoire amère pour exiger la liberté et la dignité – et non la vengeance – pour lui-même et son peuple. Malgré cet engagement envers la non-violence, Zefzafi et de nombreux autres militants ont été impitoyablement poursuivis, emprisonnés et torturés depuis qu’ils ont été condamnés à la prison », note l’ONG. Depuis sa cellule, il a documenté les abus perpétrés par les forces de sécurité marocaines contre lui et d’autres militants. Après avoir publié une vidéo en juillet 2017 détaillant son traitement, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes – à l’intérieur et à l’extérieur du Rif – appelant à sa libération, rappelle la source.
Enfin, l’ONG alerte sur la détérioration de sa santé car, dit-on, « ses ravisseurs l’empêchent de recevoir des soins médicaux. « De sa cellule, il nous a fait part de son désespoir, de sa perte d’espoir. Maintenant, il compte sur les autres pour maintenir l’esprit du Hirak en vie, non seulement pour que ses compatriotes rifains vivent une vie digne, juste et libre, mais qu’il le puisse lui aussi ».
Et cette politique répressive, devenue une stratégie pour le maintien de la famille royale aux commandes du pays, n’a pas épargné les journalistes et les militants des droits de l’Homme comme l’avait signalé la dernière  résolution votée par l’Union européenne. Cette dernière avait condamné les emprisonnements de plusieurs journalistes critiques à l’image du régime et son makhzen et appelé à faire bénéficier les détenus de procès justes et équitables au cours desquels ils pourraient faire valoir leur droit à la défense et surtout à un jugement juste.
Slimane B.

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