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Les Verts jouent une grande partie de leurs chances : L’Algérie du football retient son souffle

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C’est dans un contexte particulier, voire pesant, marqué par les deux points perdus lors de la 1ère journée et une cascade de pépins de santé ayant touché nombre de ses cadres que l’Equipe d’Algérie abordera ce virage important avec la ferme intention de ne pas rater ce qui s’apparente à un premier tournant majeur dans un groupe « B » aussi relevé qu’ouvert.

Oublier Blida
Le match de toutes les peurs. Une deuxième étape placée sous le signe du suspense. Aujourd’hui, en fin d’après-midi à Uyo (Nigeria), les Fennecs jouent vraiment gros dans une partie d’échecs devant des «Super Eagles» locaux revigorés par le succès probant ramené de Zambie lors du lever de rideau des très difficiles éliminatoires africaines pour le Mondial 2018 de Russie, et une place de leader certes toute provisoire du groupe mais qui leur permet, contrairement aux poulains du nouvel-ancien sélectionneur national, Leekens, contraints au partage des points par les «Lions Indomptables» du Cameroun sur leur pelouse fétiche du stade Tchaker de Blida, semblent en meilleure posture. Psychologiquement mieux lotis, en plus de l’avantage d’évoluer devant leur public qui rêve plus que jamais (tout le monde, dans ce pays respirant le football, y croit désormais, convaincu que ses favoris, une fois la grosse déception de l’élimination de la phase finale de la CAN 2017 passée et totalement bien digérée, ont de nouveau la pêche) de survoler un groupe de la « mort » où tous les regards étaient logiquement tournés vers le duo Cameroun- Algérie qui n’ont pu se départager à l’occasion d’un premier sommet n’ayant finalement valu que par son caractère extrêmement serré, les deux formations se neutralisant de bout en bout au double niveau du jeu et du tableau d’affichage, le nul n’arrangeant aucun des deux protagonistes qui voient justement les Nigérians leur fausser provisoirement compagnie en prenant une sérieuse option sur le reste du programme et, partant, les rênes de «la poule» qui leur permet de mieux voir venir. Gagner surtout en confiance avant de recevoir une sélection algérienne pas (espèrent-ils) au mieux moralement depuis la récente prestation de Blida et les deux unités perdues. Deux points précieux qui risquent, craignent ses supporters qui croisent les doigts avant ce choc contre un vis-à-vis nigérian remis sur selle et dont l’objectif, au-delà de surprendre et démentir les pronostics de départ, est de reprendre du galon (comme pour rappeler que les grandes équipes ne meurent jamais ?) et signer un monumental hold-up en sortant indemnes d’un groupe où ils n’étaient pas nombreux, les observateurs, à lui accorder la moindre chance d’émerger devant la concurrence terrible d’un onze camerounais sur le retour, et des Verts considérés (à juste titre et ils sont mis en demeure de confirmer le statut dès aujourd’hui sur un terrain où ils risquent de souffrir beaucoup, tout en priant pour eux qu’ils sauront se faire respecter et ne pas laisser des plumes) comme les meilleurs actuellement sur le continent.

Le poids des absents
Des Verts que la malédiction des blessures semble poursuivre ( l’infirmerie ne désemplissant malheureusement pas avec l’arrivée de nouveaux pensionnaires à l’instar des Boudebbouz, Ghazal ou Soudani, d’autres, incertains, pouvant déclarer forfaits à la dernière minute, puisqu’on craint énormément pour la participation d’un pion indispensable dans un secteur à l’origine de bien de nuits blanches pour le staff technique, la défense où l’intéressé, Ghoulam, fait figure d’incontournable sur son flanc gauche), savent combien le déplacement du Nigeria est difficile. Des Verts qui savent aussi (on ne le répétera jamais assez) ce qui les attend et ce qu’il leur reste à faire après avoir raté leur entrée en matière, en laissant sur le carreau deux points qui valent leur pesant d’or en tombant dans le piège camerounais. Savent, avant de fouler la pelouse d’Oyo, que la mission est délicate, une défaite sonnant, déjà, comme une étape de plus vers la désillusion. A tout le moins, compromettrait sérieusement leurs chances de disputer une 3eme Coupe du monde consécutive. A l’inverse de leurs hôtes du jour, dont l’attitude confère à l’optimisme (ils jurent pas tous les saints que les Algériens n’ont rien à espérer et repartiront chez eux les mains vides) béat, Leekens et ses protégés, qui doivent donc composer avec une cascade de blessures mais qui n’ont pas dit leur dernier mot dans la course pour Moscou, auront la tâche bien compliquée, pas seulement en raison de la qualité de l’adversaire. Dans l’obligation de revenir avec le meilleur résultat possible (au moins un nul pour rester en vie et rallumer la flamme), Brahimi et ses camarades n’ont plus de questions à se poser, sinon de se montrer prudents et tenir parole, leurs fans les prenant au mot lorsqu’ils s’excuseront, à la fin du semi-échec concédé face au Cameroun, en assurant et rassurant que «la partie est loin d’être perdue, les jeux pas faits» et qu’ils feront, dès ce voyage du Nigeria, «le nécessaire pour se réhabiliter à leurs yeux», après les nombreuses critiques essuyées après le limogeage de l’ancien coach, le Serbe Rajevac, qu’ils ont eux- mêmes poussé à la porte de sortie. C’est donc dans un contexte particulier, voire pesant, marqué par les deux points perdus lors de la 1ère journée et une cascade de pépins de santé ayant touché nombre de ses cadres et mis l’embarras son coach belge, que l’Equipe d’Algérie abordera ce virage important avec la ferme intention de ne pas rater ce qui s’apparente, bien malgré elle (pour des raisons logiques), à un des premiers tournants majeurs dans un groupe « B » où tout reste toutefois à faire. Tout reste possible. Dans ces conditions, la bande à M’Bolhi aurait tout intérêt à s’imposer, du moins ne pas perdre si elle veut se relancer dans une course à quatre où les Nigérians ont pris une petite longueur d’avance pour ne pas dire une certaine option même si le matelas d’avance pris (deux points) n’autorise aucun commentaire quant à la tournure des événements.

Un match… d’hommes
Pour ce faire, les Algériens, mis comme jamais devant leurs responsabilités de réagir au plus vite sous peine de griller un autre joker, ont cela de particulier qu’ils ont beaucoup à perdre en cas de mauvaise performance devant un favori. Plus que de séduire et dans une rencontre à six points avec tout ce que cela suppose quant à leur avenir dans cette nouvelle aventure mondialiste, c’est à une nouvelle dynamique à créer, mieux un sacré défi qu’ils sont appelés à relever, en imposant leur jeu et l’emporter chez un adversaire qui leur promet bien des misères, si ce n’est pas l’enfer tout court, comme à une certaine année de 1981 quand, dans un stade de Suruléré à Lagos en folie, les Verts, nullement intimidés, renverseront carrément leurs adversaires et s’en reviennent à Alger avec une victoire (0-2) historique. Dans des conditions presque similaires et animés d’une grande volonté de se faire pardonner par l’opinion et préserver leurs chances de qualification, Mahrez et consorts, qui ont rallié Oyo dès jeudi, ont toujours les cartes en main, la clef du match : le mental, le cœur et le courage, comme dirait un des acteurs de cette qualification (Madjer et ses camarades finissant le travail quelques jours plus tard à Constantine et signeront la 1ère participation à une Coupe du monde dans l’histoire du football national) directe ramenée du pays du grand Odegbami. Comprendre que, pour nos joueurs, ce ne peut être qu’un match d’hommes, l’occasion de prouver qu’ils savent aussi user de cette arme qu’est de se battre sur toutes les balles en alliant le bagage technique à la force (un volet où les Aigles excellent particulièrement, autant dire que la partie ne s’annonce pas de tout repos) physique, non sans oublier que la défaite est interdite. Quelle option choisira Leekens pour affronter cette machine nigériane qui ne manque pas d’atouts constellée de talents purs qu’elle est ? Beaucoup avancent que le technicien belge, qui a une idée précise sur les difficultés qui attendent ses poulains, aurait choisi la prudence, c’est-à-dire «rester en place, jouer bas, jouer en bloc, rester compact, ne pas se projeter trop vite, bien conserver le ballon, jouer notre propre jeu, sans trop se focaliser sur l’adversaire, oser afin de le mettre en difficulté » nous promet-on du côté du staff technique. C’est-à-dire «agir ensemble quand on a la balle, sans se presser, en construisant bien en plus de se montrer forts face à des joueurs puissants et grands de taille.» Solidaires, nos capés ont besoin de proposer un style différent, leur style face à l’impact physique qui leur sera imposé. Mission impossible ? Juste difficile mais le coup est jouable, la victoire possible, les joueurs, à l’unisson, rappelant qu’ils ont une dette à payer vis-à-vis de leur public, en plus de faire taire leurs détracteurs. Prudence donc mais pas trop car, assure Leekens, « la défense est loin d’être le point des Super Eagles.» En attendant, les quelques heures nous séparant de cette affiche paraissent une éternité pour le public. Pour toute l’Algérie du football qui retient son souffle. Ne nous décevez pas les gars et faites-nous rêver à nouveau en entretenant la flamme. Des joueurs qui assurent que « l’équipe n’est pas dos au mur et qui a fait le déplacement avec ses armes et y va pour s’imposer», ça nourrit forcément l’espoir qu’on ne peut y attendre que du bon. Qu’ils tiennent leurs promesses de tourner définitivement la page du Cameroun avec un joli succès.
Par Azouaou Aghiles

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