Trois, deux, un, on y est. En attendant l’entrée en lice des Verts, la 30e CAN débute aujourd’hui et avec, les choses sérieuses. Une fête qu’on rêve voir tourner au vert. Comme par exemple tous les feux qui caractérisent actuellement l’évolution de notre sélection et cette impression que cette fois sera la bonne. Le retour, enfin, au premier plan.
We CAN vraiment ?
L’Algérie gagnera-t-elle la CAN 2015 ? La question fait débat dans le pays comme ailleurs chez les tous les spécialistes du football africain qui y voient en elle le super favori, pour des raisons d’ailleurs objectives non sans avertir que sur le terrain ce sera une toute autre question, le successeur tout désigné du champion sortant, le Nigeria dont la particularité est qu’il n’aura pas l’opportunité de défendre son acquis il y a deux ans (2013) lors de l’édition sud africaine où, l’on se rappelle, les joueurs de l’ex-driver national, le Bosniaque Vahid Halilhodzic, bien que figurant parmi les potentiels candidats au titre, ont particulièrement déçu les attentes de leur public en passant lamentablement à côté de leur sujet. Faisant leurs valises trop tôt, les camarades de M’Bolhi retournant à Alger après un premier tour quasi raté. Suivront, en toute logique, des critiques en cascade et moult interrogations sur la capacité de nos Fennecs, à l’époque encore trop tendres pour répondre aux exigences de la prestigieuse compétition continentale, à se transcender devant les grosses cylindrées. Au retour d’un Mondial brésilien (juin 2014) arrêté en huitièmes de finale après une résistance héroïque devant l’Allemagne, future championne, c’est une équipe d’Algérie rassurée quant à ses potentialités et qualités, avec des joueurs de niveau mondial, à l’instar des Brahimi, Feghouli, Slimani et autres, qui revenait ainsi au premier plan. Pour la bande au nouveau sélectionneur, le Français Gourcuff, pour qui il s’agissait de maintenir la dynamique enclenchée au pays du roi Pelé, la suite sera à la mesure de la progression de ses joueurs s’imposant désormais comme des pions indispensables dans l’échiquier de leurs clubs (des grands d’Europe pour la plupart) respectifs. Il s’agit, maintenant, avec le capital confiance et expérience formidables accumulés depuis ce bel été 2014, de se montrer digne des pronostics en allant, en Guinée équatoriale, à la conquête du second (en 25 ans et ça fait trop long) trophée africain de l’histoire du football algérien.
Peur de rien !
Une équipe de jeunes joueurs talentueux en passe de battre tous les records. Qui veulent entrer dans la légende en écrivant un nouveau chapitre. Ils seront favoris du tournoi ? Question inévitable à laquelle ils répondent sans fanfaronnade. En assurant leurs fans qu’ils travaillent pour. En prenant le soin unanimement (la preuve que le groupe a mûri et pris de l’envergure), sans se désengager de l’objectif, de rappeler que «ce ne sera pas facile.» En rassurant que «la mission ne nous fait pas peur (…) Qu’aucune équipe ne leur fait peur malgré la concurrence impitoyable qui les attend dans le groupe de la «mort» aux côtés du trio Ghana- Sénégal- Afrique du Sud», soit ce qui se fait de mieux actuellement en Afrique. Qu’ils répondront présents, relèveront, cette fois et dans la continuité des éloges qui suivront leurs belles prestations en Coupe du monde où ils se sont révélés au reste de la planète, le défi. Prêts à l’aventure. Prêts à démontrer à nouveau l’étendue de leur talent après une brillante campagne qualificative menée tambour battant, le pied sur le plancher, sous les commandes de Gourcuff en réalisant le parcours idéal. Le carton plein (cinq victoires en six matches) dans un groupe «B» dominé de la tête et des épaules et une qualification sans discussion. Avant terme qui fera remarquer à beaucoup de commentateurs que les Fennecs, trop tôt maîtres de leur destin et qui ont su bien manœuvrer en écrasant la concurrence, se sont qualifiés (une 1re dans l’histoire des rendez-vous internationaux, en raison bien sûr de la dérobade du Maroc auquel revenait initialement l’organisation mais remplacé au pied levé et malgré des problèmes en tout genre, économique notamment, par une courageuse nation équato-guinéenne, et on ferme la parenthèse) avant le pays organisateur.
Prêts et ambitieux
Sur la lancée donc de sa très bonne Coupe du monde au Brésil, l’Algérie a d’énormes atouts à faire valoir dans sa quête de l’or. Impose respect en s’imposant naturellement, forte de son classement (18e Fifa, ndlr) de meilleure sélection parmi (un statut mérité) les principaux favoris. Et, tout aussi naturellement, retour à notre question de départ : les «Combattants du désert» qui attendent une consécration continentale depuis 1990, remporteront-ils la CAN 2015 et en ont-ils les moyens ? Sous la houlette de talentueux milieux offensifs Yacine Brahimi et Sofiane Feghouli et ses fers de lance en attaque (les buteurs Slimani et Soudani, voire Belfodil), les Verts, c’est plus que sûr, seront particulièrement attendus. Dans le costume qui leur va si bien de grands favoris d’une édition qui semble leur être destinée. À leur taille. Le reste, tout le reste ? C’est, évidemment, la question que se pose le public algérien maintenant que le tournoi va solennellement s’ouvrir : On sait par exemple que, collectivement, l’équipe se montre des plus ambitieuse et donne même l’impression n’avoir peur de rien ni de personne. Et dans le meilleur état d’esprit. Mais est-elle totalement au point et comment sera sa réaction dans des conditions de jeu difficiles, lorsqu’on se rappelle le pâle visage montré lors du match de Bamako (défaite 0-2, contre le Mali) et le seul revers essuyé sous l’ère Gourcuff. Les Verts auront-ils la maîtrise (la même qu’on a pu apprécier lors du match contre l’Allemagne et une défaite honorable de 2-1 après prolongations) lorsqu’il faudra descendre sur le terrain ? Une première réponse, qu’on souhaite positive, devrait être délivrée dès après-demain (lundi) à partir de 20H00 à Mongomo contre les Bafana Bafana, une des inconnues du groupe, en guise d’entrée en matière. On croise les doigts et on prie, Lacen et ses frères nous promettant de nous faire rêver d’or. De revenir à Alger avec la couronne.
A. A.