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QUAND L’ANCIEN CHEF D’ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES FRANÇAISES (2017 – 2021) APPELLE À UN RETOUR STRATÉGIQUE EN AFRIQUE : La Françafrique « retisse » sa toile !

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Et si l’euphorie populaire qui avait suivi le départ des dernières troupes de l’armée française des pays du Sahel en 2023 n’était qu’un écran de fumée ? Autrement dit, la Françafrique est-elle réellement « morte, enterrée et révolue », comme prophétisé par l’Hexagone ressassée à volonté par Emmanuel Macron dans une tentative désespérée de « reconquérir » le continent ?
À écouter attentivement la sortie médiatique de l’ancien chef d’état-major de l’armée française de 2017 à 2021, le général d’armée François Lecointre, qui s’est exprimé au journal Le Figaro ce 17 avril 2024, force est de constater que la politique de la « Françafrique », n’est ni morte, ni enterrée et encore moins révolue. Cette politique néocolonialiste qui avait pour père fondateur Jacques Foccart, accessoirement SG de l’Élysée aux affaires africaines et malgaches (1960-1974), mais véritable homme du pouvoir, est un projet remis au goût du jour. L’ancien chef militaire ne le dit pas littéralement, mais il se trahit. Notamment, en appelant son pays et l’Europe dans son ensemble à faire leur « retour stratégique et humanitaire » en Afrique. À commencer par le Sahel où la France a été « dégagée » dans la foulée des soulèvements populaires et de la prise de conscience politique induits par le bouleversement géopolitique dans la région. S’exprimant sur le retrait des troupes françaises, Lecointre n’a pas digéré l’échec des opérations Barkhane, Serval ou encore Épervier au Sahel. Ce retrait était salutaire pour le recouvrement de la souveraineté des peuples de la région. Face à l’instabilité sécuritaire et politique, le chef militaire français ne trouve pas mieux que d’appeler la France à remettre les pieds dans le Sahel. « Nous avons en permanence essayé, nous Français, d’entraîner les Européens dans cette prise de conscience de la nécessité d’agir collectivement en Afrique et en Méditerranée », a plaidé ce général d’armée pour qui, l’heure des turbulences au Moyen-Orient et en Afrique, dictent à l’ l’Europe de  trouver des réponses sur « de nouveaux choix politiques   et stratégiques que pourraient prendre les États-Unis d’Amérique dans le but de préserver leurs intérêts géopolitiques ». Pour cet officier qui a commandé des troupes au Gabon puis au Rwanda en 1994, et comme pour justifier une intervention militaire qui ne dit pas son nom, l’Europe doit agir en Afrique en raison de, il cite : « la destruction des appareils de gouvernement et des États », de la « guerre civile dans beaucoup de pays » et des difficultés « liées aux évolutions climatiques ». L’autre « argument » qu’il avance est que l’Afrique « va connaître une explosion démographique comme aucun continent n’en a jamais connu » et cela aura des « conséquences sur l’Europe » dans les dix et vingt prochaines années. « Je pense que cet intérêt commun là devrait un jour faire que l’Europe se décidera à agir comme une entité politique qui ira défendre elle-même ses intérêts, y compris par le moyen de l’engagement de ses armées », a soutenu le militaire, estimant que le retrait des forces française au Sahel était un « échec ».
Cette sortie de piste d’un ancien chef d’état-major n’augure rien de bon pour la nouvelle vision française sur l’Afrique qui semble avoir activé les réseaux de Foccart dans le but d’exécuter le nouveau plan « Françafrique.
Farid Guellil

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