Accueil Culture+ «Les ksour racontent» le Bendreg, un plat séculaire reflétant l’authenticité de Oued-Righ

«Les ksour racontent» le Bendreg, un plat séculaire reflétant l’authenticité de Oued-Righ

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La caravane culturelle « Les ksour racontent » qui sillonne, depuis samedi, certaines daïras de la wilaya d’Ouargla dans le cadre de l’exploration et la valorisation du patrimoine authentique de la région, à travers ses ksour sahariens, a permis également de mettre au jour des us et coutumes jalousement préservés par les populations locales, à l’instar de certains plats populaires.

Cette authenticité encore préservée par les habitants des ksour se manifeste également à travers l’art culinaire mis en exergue lors des expositions mises sur pied dans le cadre de cette caravane, qui effectue lundi sa troisième halte de son périple d’exploration dans la wilaya déléguée de Touggourt (160 km Nord d’Ouargla), plus précisément dans le ksar de Mestaoua, qui préserve parmi ses plus importants plats populaires le Bendreg (pourpier), dont l’origine remonte aux premiers habitants d’Oued-Righ. Basé essentiellement sur le pourpier, une plante cultivée de la façon similaire à la blette et ressemblant aux épinards, et dont certaines régions lui attribuent plusieurs appellation telles que le ‘‘Bortellag’’ dans la région d’Oued-Souf, ce plat séculaire est préparée pratiquement dans toute la région, lors d’heureux évènements, telles que les manifestations religieuses, les fêtes de mariage et autres évènements sociaux.
S’étant imposé même au menu de certains restaurants de la ville de Touggourt, et parfois conseillé aux personnes de passage dans la région, ce plat est, selon les explications de spécialistes, préparé dans une marmite appelée Kidr Fouakih (marmite de fruits), agrémenté de légumes (excepté la tomate) et de viande de chamelon, appelé communément Hachi, en plus de pois-chiche et de fèves moulues, avec un léger mélange de lait de chèvre. Il garnit le couscous servi dans un plat large traditionnel en bois (Gassaâ), et est assaisonné des meilleurs condiments, de quoi ouvrir l’appétit des invités. La caravane « Les ksour racontent » est ainsi arrivée au vieux ksar de Mestaoua (Touggourt), pour mettre en valeur sa dimension culturelle dans l’histoire de la région, dont la date de création remonte à l’avant 15e siècle et tirant son nom de la tribu Zénète des « Mestaoua » qui ont composé la majorité de la population du ksar.
Une randonnée à l’intérieur du ksar permet de dévoiler certains pans témoignant de l’authenticité de la région, les peuplements s’étant succédé dans la région, dont les tribus et Aarouch des Béni Djellab, qui s’y sont établis au début du 15e siècle en faisant leur capitale. Divers sites archéologiques, dont les ksour de Nezla, un des vestiges témoignant de la longue histoire de la région d’Oued-Righ, de Zaouia El-Abidia, fondée, selon des versions historiques, par Cheikh Sidi El-Abed, et Tébesbest, noyau urbanistique érigé par un groupe berbère ‘‘Les Righa’’ au 14e siècle, ont également été visités par les membres de la caravane. Ces vieux ksour, ayant subi une grande dégradation du fait des aléas climatiques et de la main de l’Homme, aspirent à des opérations de réhabilitation et de restauration à même de leur rendre leur image culturelle et historique, pour le bien des futures générations. Dans cette perspective, ces sites ont été retenus au titre de la liste d’inventaire supplémentaire de 2009 des biens culturels en attendant leur classement comme patrimoine national. Les activités de la caravane se poursuivront (demain) mardi, toujours à Touggourt, par l’animation de communications sur l’histoire et l’archéologie, avant d’observer une halte, mercredi, dans la daïra de Témacine, pour valoriser les atours de cette région, de son ksar à son lac, en passant par la sépulture de Sidi M’hamed Sayeh, selon les organisateurs.

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