Les États-Unis soutiennent «une réponse forte pour repousser» l’agression islamiste, mais excluent toute action militaire de leur part.
Les djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui se sont emparés de la province de Ninive et de son chef-lieu Mossoul, dans le nord de l’Irak, menacent toute la région, ont estimé les États-Unis, mardi. «L’EIIL représente une menace pour la stabilité de l’Irak, mais aussi pour celle de toute la région», a déclaré la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki, dans un communiqué. Washington, a-t-elle dit, soutient «une réponse forte pour repousser cette agression».
«Les États-Unis se tiennent aux côtés du peuple irakien, des peuples de Ninive et d’Al-Anbar qui font face à cette menace», a ajouté Jennifer Psaki. «Nous continuerons à travailler étroitement avec les responsables politiques et sécuritaires dans une approche globale, afin de réduire les capacités de l’EIIL d’agir en Irak», a-t-elle encore dit. Le Pentagone a, de son côté, affirmé «surveiller de près» l’évolution de la situation, tout en écartant toute action militaire américaine. «Nous sommes en contact avec les dirigeants irakiens, mais au bout du compte, c’est au gouvernement et aux forces irakiennes de faire face» à cette situation, a déclaré le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.
Formation des troupes
Des djihadistes, appartenant notamment à l’EIIL, se sont emparés de la province de Ninive et de son chef-lieu Mossoul. C’est la première fois que des insurgés prennent toute une province dans le pays, où l’EIIL contrôle déjà Fallouja et plusieurs secteurs de la province occidentale d’Al-Anbar, voisine de Ninive. Les djihadistes ont également progressé, mardi, dans une autre province du nord du pays, celle multicommunautaire de Kirkouk, ainsi que dans la province voisine de Salaheddine. L’EIIL est aussi fortement présent en Syrie, où il se bat contre les troupes de Bachar el-Assad. Il aspire à créer un État islamique entre l’Irak et la Syrie. Face à la résurgence djihadiste, le porte-parole du Pentagone a rappelé que l’armée américaine, malgré le retrait d’Irak fin 2011, continuait de former les forces irakiennes à des missions antiterroristes, notamment en Jordanie, depuis le début de l’année.
Elle a également vendu pour 14 milliards de dollars d’équipements militaires à l’armée irakienne, a ajouté le contre-amiral Kirby. En janvier, Washington a vendu 24 hélicoptères d’attaque Apache à Bagdad ainsi que des centaines de missiles antichar Hellfire et les deux premiers des 36 chasseurs-bombardiers F-16 achetés par l’Irak devraient être livrés «à l’automne», selon lui. Le 13 mai, le Pentagone a encore notifié le Congrès du projet de vente à l’Irak de 200 véhicules Humvees équipés de mitrailleuses pour 101 millions de dollars et de 24 avions à hélices d’attaque au sol AT-6 Texan II pour 790 millions de dollars. Le Congrès a jusqu’au 13 juin pour soulever d’éventuelles objections à ce projet, faute de quoi le contrat sera conclu.