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Leonardo DiCaprio : «Je veux que mes films soient des événements»

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Jamais aussi près de l’Oscar, la star de The Revenant fait le lien entre ses films et évoque ses exigences toujours plus hautes. Cette interview est publiée dans le dernier numéro de Première, le 3 février en kiosques.

Est-ce que vous percevez tous les échos thématiques entre vos rôles ?
Il y a eu le fameux doublé Shutter Island – Inception en 2010, ces deux films jumeaux en forme de voyages mentaux. Puis votre filmo s’est mise à ressembler à une vaste réflexion sur l’histoire du capitalisme US, avec l’esclavagiste dégénéré de Django Unchained, le trader cintré du Loup de Wall Street, Gatsby le magnifique…
Oui, ma trilogie du rêve américain…

The Revenant en serait presque un nouveau chapitre…
C’est un peu différent à mes yeux. Django, Gatsby, Le Loup de Wall Street étaient vraiment trois films sur le rêve américain, la poursuite du bonheur et la corruption morale engendrée par la richesse. Hugh Glass est à part. C’est un outsider. Il s’est rapproché des indigènes, il a un fils métis, il est horrifié par la violence à laquelle il assiste. C’est comme s’il voulait disparaître, se dissoudre dans le paysage.

Et ces connections thématiques, sont-elles conscientes? Ou vous les faites seulement après coup ?
Disons que je suis clairement attiré par un certain type de sujets. Et que ça m’intéresse d’en parler. Mais je préfère y réfléchir une fois les films tournés. Maintenant que vous me le faites remarquer, par exemple, je me dis qu’on pourrait peut-être en effet inclure The Revenant dans ce mouvement-là, comme si je remontais le fil de l’histoire américaine. Là, ça y est, on est aux origines. À l’échelle de notre pays, l’époque de The Revenant, c’est presque la préhistoire.

La plupart des films qu’on vient d’évoquer n’existent que parce que vous jouez dedans. C’est votre présence qui garantit leur existence. Est-ce difficile de maintenir ce degré d’exigence ? Et est-ce que c’est plus difficile aujourd’hui que, disons, il y a quinze ans ?
De plus en plus difficile, oui. C’est toujours un combat. Vous l’avez souligné, je suis attiré par ce genre de films : des films d’auteur à grand budget, réalisés par des artistes. Ça ne signifie pas que je ne m’intéresse pas au cinéma indépendant, j’en ai fait. Mais je veux que les films que je tourne soient des événements. Une fois par an, si possible, faire entendre un son de cloche différent. Hollywood est en pleine transition.
Le niveau de la production télé n’a jamais été aussi élevé. On est pris en étau entre les séries, où prospèrent les bonnes histoires, et les gros spectacles type Transformers ou Star Wars.
Il y a de moins en moins d’opportunités pour les films que j’aime faire. Alors quand j’en trouve un qui m’intéresse, je saute dessus et je ne le lâche plus.

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