Nasser Bourita a passé une fin de semaine cauchemardesque lui qui s’est ramassé « cinq râteaux », qui ont ébranlé ses convictions et discrédité sa diplomatie qu’il présentait comme réactive et surtout offensive.
C’est une véritable série d’uppercuts que viennent de recevoir aussi bien le palais et la famille royale, le Makhzen et le gouvernement d’Akhannouch. Quand on cumule autant d’échecs en un temps relativement court, on doit forcément se dire que c’est toute la stratégie de la politique étrangère qui doit être revue de fond en comble.
La première gifle a été la vidéo compromettante montrant le roi Mohammed VI trébuchant en plein Paris dans un état d’ébriété très avancé ne pouvant même pas se tenir debout. Très à cheval quand il s’agit de l’image de l’un des siens, le conseil de la famille royale a tenté d’avancer la thèse de la vidéo fabriquée par les Algériens et les Sahraouis. Mais cette piste est vite tombée à l’eau puisque le film a été authentifié par des journalistes espagnols qui y ont relevé les images d’accompagnateurs traditionnels de M6. C’est une véritable tâche qui vient assombrir encore plus l’image du « Commandeur des croyants » qu’on présentait comme un parangon de la vertu.
L’autre claque est venue de l’UE qui, par la voie de Josep Borrell, son Haut représentant pour les Affaires extérieures et la politique de sécurité ; a réaffirmé qu’elle reconnait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les mensonges de Rabat concernant un prétendu soutien de l’UE au plan d’autonomie envisagé par le Maroc, et encore un camouflet.
La troisième « baffe » est venue de la ministre des Affaires étrangères d’Allemagne qui a rappelé, lors d’une conférence de presse tenue au siège du département de Bourita, que la solution du problème du Sahara occidental passe par la mise en œuvre du plan de paix onusien, dans le cadre d’un processus qui satisfait toutes les parties et garantit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Et camouflet …
L’autre coup à la diplomatie du Makhzen a été porté par la Tunisie qui a refusé toute ingérence dans ses affaires intérieures après le rappel de Rabat de son ambassadeur à Tunis pour concertation. Cette mesure faisait suite à l’accueil du président sahraoui Ibrahim Ghali par son homologue tunisien et les honneurs qui lui ont été rendus et qui n’ont pas été du goût de Rabat. Usant de son droit à la réciprocité, Tunis a rappelé, elle aussi son ambassadeur au Maroc. C’est un coup de maitre que vient de jouer la Tunisie de Kaïs Saïed, qui a réaffirmé ainsi qu’elle soutient toujours le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Bourita, qui file du mauvais coton ces derniers jours, a encore reçu un autre coup dur après la démission forcée du prédicateur de service, Ahmed Raïssouni, de la présidence de l’Union internationale des savants musulmans. Ce dernier a été contraint à la démission par ses pairs de cette organisation après le tollé qu’avaient soulevé ses attaques gratuites et farfelues contre l’Algérie, la République du Sahara occidental et la Mauritanie.
Finalement la diplomatie marocaine est basée sur le mensonge qui fait preuve d’un niveau qui rase les pâquerettes. Son haut fait d’arme, la normalisation avec l’État sioniste, va coûter cher à la famille royale, au Makhzen et au parti islamiste qui a signé les accords d’Abraham et qui les a ratifiés offrant ainsi son pays, les pieds et les poings liés, à l’entité sioniste, et « re-camouflet » encore … !
Slimane B.
