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Le déficit commercial plafonné à 9,8 milliards de dollars : Les premières lectures

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Le déficit commercial de l’Algérie s’est encore creusé, impacté par les effets d’une hausse des importations des produits alimentaires tiré essentiellement par l’augmentation des importations des céréales et du lait sur les 5 premiers mois de 2018. Parallèlement le reste des principaux produits alimentaires a connu des baisses, et une légère baisse de la facture alimentaire de -21,7%.
En effet, selon les données du Centre national de l’Informatique et des Statistiques des Douanes (Cnis), le déficit commercial de l’Algérie s’est situé à 9,8 milliards de dollars (mds usd) sur les cinq premiers mois de l’année 2018 contre un déficit de 3,791 mds usd durant la même période de 2017. La facture d’importation du Groupe des produits alimentaires a plafonné à 3,936 milliards de dollars (mds usd) entre janvier et fin mai 2018. Sur ce montant, 2,892 mds usd ont été consacrés sur les 5 premiers mois de 2018, à l’importation des six principaux produits alimentaires (céréales, laits, sucres et sucreries, café et thé, légumes secs et viandes) contre 2,855 mds usd sur la même période de 2017, en hausse de près de 37 millions usd, soit une augmentation de 1,31%.
La facture des céréales, semoule et farine, représentant plus de 36% des importations alimentaires de l’Algérie, grimpant ainsi à 1,428 mds usd entre les deux périodes de comparaison avec un chiffre de 170 millions de dollars. Les importations en lait et matières premières des produits laitiers ont également enregistré une hausse du montant qui s’est plafonné à 701,03 millions usd contre 672,12 millions usd, en hausse de près de 29 millions usd (+4,3%).

Une hausse significative pour les importations des médicaments et legère baisse pour les autres produits
Sensiblement la facture d’importation des médicaments a nettement augmenté en touchant le cap de 922,54 millions usd sur les cinq premiers mois 2018 contre 671,26 millions usd à la même période de 2017, atteignant ainsi une hausse de plus de 250 millions usd, soit une augmentation de +37,43% par rapport aux deux périodes de comparaison. De leur côté, les importations pour le reste des produits alimentaires essentiels ont enregistré des baisses, à l’instar des importations des viandes, lesquelles ont reculé de moins 24,56% avec un coût global de 92,63 millions usd contre 122,8 millions usd, en baisse de 30,16 millions usd. La facture d’importation du sucre et sucreries a, elle aussi, diminuée de 21% passant de 476,32 à 377,01 millions usd, en baisse de 100 millions usd (-21%). Pour les légumes secs, ils ont baissé à 137,37 millions usd contre 154,55 millions usd (-11,1%), le café et thé en baisse de 8,6%. En dehors de ces six (6) principaux produits, le reste du Groupe des produits alimentaires a été importé pour 1,04 mds usd de janvier à mai 2018 contre 936 millions usd de janvier à mai 2017 (+12%).
Pour ce qui a trait aux huiles destinées à l’industrie alimentaire (classées dans le Groupe des biens destinés au fonctionnement de l’outil de production), leurs importations ont également augmenté à près de 392 millions usd sur les cinq premiers mois de 2018 contre 383 millions usd sur la même période de 2017, soit un indice de hausse de +2,3%. Ainsi, la facture globale du Groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l’industrie alimentaire a marqué une hausse de 3,83%, se chiffrant à 4,33 mds usd entre janvier et mai 2018 contre 4,17 mds usd entre janvier et mai 2017.

Un déficit malgré les mesures consacrées via la loi de finance de 2018
Le déficit commercial, essuyé par l’Algérie, est survenu en dépit des nouveaux mécanismes mis en branle visant l’encadrement des importations de marchandises, dont des produits alimentaires.
Au terme des mécanismes ainsi mis en action, il avait ainsi été décidé de la suspension provisoire d’importation de plus de 800 produits et l’instauration de mesures à caractère tarifaire prévues par les dispositions de la loi de finances pour 2018, et ce, à travers l’élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30% et le relèvement des droits de douane pour des produits alimentaires.
Pour rappel, le projet de loi de finances complémentaire 2018 a institué un Droit additionnel provisoire de sauvegarde applicable aux opérations d’importation de marchandises, qui est fixé entre 30% et 200%. Il sera additionné aux droits de douane perçus.
Zacharie S Loutari

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