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Enquête sur les 701 kg de cocaïne, banlchiement d’argent, mise en détention et commissions rogatoires internationales : Tayeb Louh en dit plus sur les quatre affaires du dossier «Kamel le Boucher»

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L’affaire hors norme de cocaïne saisie à Oran le mois dernier est appelée à connaîre de nouveaux rebondissements.

Hier, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a annoncé l’implication de nouveaux mis en cause. Au total, 12 prévenus, dont 6 en détention provisoire, devraient comparaitre aujourd’hui et hier devant la chambre d’accusation de la Cour criminelle d’Alger, a révélé hier, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, en marge du vote sur le projet de loi organique fixant les modalités d’application de l’exception d’inconstitutionnalité. Arrêtées suite à la saisie, mardi 29 mai, de 701 kilogrammes de cocaïne au port d’Oran par les services des Douanes, de la Marine nationale, des Garde-côtes et la Gendarmerie nationale, les 12 personnes interpellées comparaissent dans quatre affaires au total : deux liées au trafic d’influence et une sur le blanchiment d’argent. Les mis en cause aux côtés du principal accusé, Kamel El-Boucher, l’homme d’affaire et promoteur immobilier qui a importé cette marchandise dans un cargo transportant de la viande surgelée du Brésil, devaient répondre entre autre aux accusations de recevoir illégalement des pots-de-vin et trafic d’influence en octroyant des facilitations à «El-Boucher». Ce dernier fait face également aux accusations de blanchiment d’argent dans une autre affaire enclenchée depuis des mois par le parquet général et dont le ministre de la Justice a fait le lien avec les investigations sur la cocaïne d’Oran après que de nouveaux éléments de l’enquête ont confirmé l’implication de Kamel le Boucher. Louh a souligné que les investigations ont permis de remonter jusqu’à de hauts fonctionnaires dans les Offices de promotions immobilières ainsi que des chefs de daïras administratives. Intervenant au lendemain de l’indignation du syndicat des magistrats qui a exprimé son mécontentement sur la manière avec laquelle la presse a traité l’affaire des dizaines de magistrats impliquées dans cette affaire, Louh a souligné qu’il faut faire la distinction entre les accusations de trafic de drogue et celles de pots de vin et de trafic d’influence. Le ministre de la Justice a promis que les investigations se poursuivront jusqu’à ce que toutes les personnes impliquées soient arrêtées, soulignant en même temps «l’existence d’un réseau international de trafic de stupéfiants» qui a tenté «d’inonder l’Algérie avec les 7 quintaux de cocaïne à travers le port d’Oran». Il a fait savoir notamment que l’implication d’une personne d’une institution ne signifie aucunement l’implication de cette institution dans l’affaire. Il met en garde également que toute personne impliquée dans cette affaire de cocaïne et les autres affaires en rapport sera transférée à la justice sans exception, ajoutant qu’«il n’y a ni pardon ni impunité dans les affaires de corruption et que la loi sera appliquée à tout le monde». Confié à la cour d’Alger, le ministre Louh a argué le transfert de ce dossier de la cour d’Oran par le fait que les mis en cause sont des résidents de la Capitale et également que la société importatrice de la marchandise est domiciliée dans la capitale, une nécessité, ajoute Louh, pour le bon déroulement de l’enquête. Des commissions rogatoires internationales ont été émises par la justice dans les pays en provenance et de transit du cargo transportant la cocaïne saisie, alors que d’autres commissions rogatoires seront décidées prochainement au fur et à mesure que l’enquête avance.
Hamid Mecheri

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