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Largement utilisé en Algérie et classé dangereux par l’OMS : l’herbicide Glyphosate fait peur

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Après plusieurs études scientifiques ayant démontré la dangerosité des pesticides pour la santé et l’environnement, publiés depuis quelques années, l’Agence internationale de recherche sur le cancer, relevant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), met en garde, à son tour, contre cinq pesticides, dont notamment le Glyphosate. Cet herbicide est le plus nocif au monde, et il est largement utilisé en Algérie, notamment dans les cultures maraîchères, vergers d’agrumes, arboricultures, palmeraies et vigne. La dangerosité de cinq pesticides est pointée du doigt par l’agence de l’OMS qui craint, selon un rapport publié hier, la survenue de cancers suite à l’utilisation de pesticides, dont le Glyphosate, connu le plus souvent sous le nom de Roundup, et proposé aussi sous d’autres noms commerciaux en Algérie.
Selon une évaluation de la rémanence de l’herbicide Glyphosate dans les cultures maraîchères de la wilaya de Jijel, présentée à l’université de Constantine, en 2014, par une chercheuse en biologie appliquée, «du fait de leur usage étendu aussi bien en zone agricole qu’en zone non agricole, de leur caractère persistant et de la présence de résidus dans les milieux et dans l’alimentation, les pesticides posent un réel problème de santé publique, puisque l’ensemble de la population est susceptible d’être exposée à leurs effets». Selon les travaux de la scientifique algérienne, «les cultures légumières ou maraîchères de plein champ et sous abri occupent actuellement une grande superficie». Ce nouveau mode de culture «a engendré une utilisation considérable de produits phytosanitaires, notamment d’herbicides», note-t-elle encore.
La biologiste a choisi d’étudier l’herbicide Glyphosate qui, souligne-t-elle, est «le plus utilisé et le plus vendu». Selon son constat appuyé par des études internationales, «les effets à court terme et pour des doses élevées sont bien connus, notamment grâce à de nombreuses études menées chez les agriculteurs. En revanche, les effets à long terme d’une exposition chronique sont plus difficiles à apprécier. Les travaux publiés mettent en avant des effets retardés sur la santé, essentiellement des cancers, mais aussi des effets neurologiques et des troubles de la reproduction et du développement». En Algérie, c’est notamment l’Entreprise publique économique Alphyt, filiale du groupe industriel Asmidal, qui a pour vocation la formulation, la commercialisation et le développement des produits phytosanitaires à usage agricole et d’hygiène publique. Son rôle consiste, comme on peut lire sur son site internet, à «aider à l’accroissement quantitatif et qualitatif des rendements agricoles». L’Algérienne des phytosanitaires (Alphyt) précise qu’elle commercialise une gamme de produits phytosanitaires diversifiée, répondant aux normes (FAO-OMS-Cipac…).
Parmi les produits proposés figure justement le Glyphosate sous le nom commercial Mamba 360 SL. L’entreprise publique, qui recommande sur son site, et dans le cadre de la vente de ses produits, des précautions d’usage strictes, selon les normes sanitaires conseillées par l’OMS et la protection exigée par la FAO, et les autorités sanitaires algériennes, n’est cependant pas la seule sur ce segment.
La concurrence est, en effet, représentée par les produis importés qui, souvent, peuvent ne pas être suffisamment contrôlés ou utilisés sans les précautions d’usage indispensables pour la protection de la santé et la préservation de l’environnement.
L’agence de l’OMS, à l’origine des nouvelles mises en garde détaillées, souligne à juste titre que sa classification n’a toutefois aucun caractère contraignant pour les États. «Il revient aux gouvernements et aux autres organisations internationales de recommander des réglementations et des législations».
C’est donc au ministère de l’Agriculture d’intervenir en collaboration avec les autres autorités compétentes pour éviter une catastrophe sanitaire.
M. B.

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