En économie pure, la volonté seule ne suffit pas ; encore faut-il les outils : engager une réflexion, d’abord, définir en pratique, ensuite, un plan d’action, pour obtenir, enfin, des résultats probants. L’économie moderne est non seulement régie par des énoncés rigides et des lois rigoureuses, mais aussi, le marché européen est structuré de sorte qu’il ne laisse pas l’once d’une chance à l’improvisation, combien même elle serait de bonne foi et émaillée des meilleures intentions.
La raclée que vient de subir le produit algérien en appelle à plusieurs lectures, lesquelles en appellent, à leur tour, à des décisions dans l’urgence. Si la volonté politique a été exprimée pour s’orienter vers une économie diversifiée afin d’échapper au piège des seules ressources énergétiques, les prix du baril dépendant de plus en plus de paramètres aléatoires sur les marchés internationaux, il restait à définir cette politique économique avec la précision du métronome, puis d’appliquer une action concertée et contrôlée pour arriver à des produits finis «hautement exportables, c’est-à-dire qui répondent à l’exigence de compétence et de performance. Cela va de la qualité intrinsèque du produit à l’emballage et l’étiquetage. Or là, nous avons du retard, beaucoup de retard. Nous avons la meilleure pêche du monde (elle pousse uniquement à Adjiba), la meilleure date du monde, de Tolga, et la meilleure figue sèche, celle de Béni Maouche, à Béjaïa, mais souvent nos produits, alors qu’ils sont déjà avantagés par la nature, ne présentent pas le profil séducteur et finissent au rabais.
L’économie de marché moderne est d’une rigueur stricte. À l’agriculture algérienne de faire en sorte d’apprendre la leçon, et vite, de la punition qu’elle vient de subir.