Aminatou Haïder, qui a reçu en septembre 2008 le prix Robert F. Kennedy (RFK) et qui milite activement pour l’élargissement du champ d’action de la Minurso aux droits de l’Homme, ou la création d’un nouveau mécanisme onusien, chargé de la supervision et du contrôle des droits de l’Homme, dans les territoires occupés du Sahara occidental, est, une nouvelle fois, la cible des forces d’occupation marocaines.
Son domicile à El-Ayoun a été attaqué à coups de pierres par la police marocaine et ses forces auxiliaires, alors qu’elle recevait, dans la soirée du mardi 14 avril, des représentants des Nations unies pour discuter des violations des droits de l’Homme au Sahara occidental. Dans un communiqué, la présidente du Centre Robert F. Kennedy des droits de l’Homme (RFK), Mme Kerry Kennedy, et Santiago A. Canton, directeur exécutif des Partenaires de RFK pour les droits de l’Homme, ont condamné cette agression des forces de police marocaines contre la militante sahraouie des droits de l’Homme. Pour le Centre RFK, les fonctionnaires de l’ONU qui ont, ainsi, été directement témoins de la scène devraient condamner fermement cette agression qui a causé des dommages importants à la maison de la militante des droits de l’Homme. Selon les informations recueillies par le Centre RFK, les forces de police, qui réprimaient des manifestations, à l’occasion de la visite d’une délégation du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme dans le territoire occupé du Sahara Occidental, ont poursuivi des manifestants qui se sont réfugiés chez Mme Haïdar, dans le quartier d’El-Ayoun occupée, où elle habite. RFK, citant des témoins oculaires, fait savoir qu’un des compagnons de Mme Haïdar a été touché et blessé par une grosse pierre qui a brisé une vitre. La même source indique que Mme Haidar, ses collègues du Collectif des droits de l’Homme au Sahara occidental (Codesa) et la délégation de l’ONU ont été contraints de rester à l’intérieur de la maison d’Aminatou Haïdar pendant plus de deux heures, tout le temps qu’a duré ce véritable siège. Un véhicule de l’ONU et une voiture appartenant à un membre du Codesa auraient également été endommagés, ajoute la même source. Les membres de la famille de Mme Haïdar qui étaient à l’extérieur n’ont pu rentrer chez eux que le lendemain matin. Cette violente répression d’une manifestation pacifique des Sahraouis, qui a fait des dizaines de blessés, s’est déroulée à quelques jours du vote de la prorogation du mandat de la Minurso, le 30 avril prochain, fait remarquer le Centre RFK, qui souligne que cela confirme le bien-fondé des appels au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il élargisse la Minurso à la surveillance des violations des droits de l’Homme. Selon le Centre RFK, le Codesa a dénombré 177 manifestations pacifiques, réprimées par les forces d’occupation marocaines en 2014. Pour Santiago A. Canton, «l’État marocain, qui exerce une autorité de facto au Sahara occidental en tant que puissance occupante, est contraint par le Droit international de respecter les droits de l’Homme du peuple sahraoui. Au lieu de cela, il réprime et se rend coupable de violations de ces droits, d’atteintes à la liberté d’expression, ainsi qu’à l’intégrité et aux biens des personnes». Dans une lettre adressée à Ban Ki-moon, après la répression contre des manifestants sahraouis, à El Ayoun occupée, le président de la République, sahraoui , Mohamed Abdelaziz, a appelé l’ONU à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser l’oppression marocaine, et la torture perpétrée contre les civils sahraouis innocents. M. B.