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La Fifa a choisi son nouveau président : un lourd héritage pour Gianni Infantino

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Droit au but. Comme pour lancer le sacré match qui l’attend, les chantiers énormes à (r)ouvrir, les épineux dossiers à mener à bon port. En lançant, à chaud, la partie. En mettant le ballon au centre. Laisser, à nouveau, place au jeu. Au seul jeu.

C’est les mots, pleins de sens, à l’arrivée d’une consécration peut-être inattendue en raison d’une forte concurrence pour une personnalité sortie presque du néant et qui arrive à la lumière grâce à une série de concours de circonstance. En tête, celui d’avoir su tirer profit de la descente aux enfers de son mentor, la chute de Michel Platini, entraîné dans un scandale sans fin par le N°1 sortant, Blatter pour, contre toute attente, réunir les suffrages et mettre d’accord la majorité de ses pairs qui lui témoignent de leur confiance et assurer la succession du patriarche qui, pour sa part, ne semble pas avoir fini avec les déboires. Des mots simples. En commençant par son envie de montrer ce qu’il veut et ce qui l’attend en redonnant la parole aux footballeurs. En donnant le coup d’envoi à une partie intéressante et où il ne s’agira que de football.

Ce qu’il mettra en valeur lors d’une conférence de presse où il a dû séduire beaucoup de ses opposants, parmi ceux (ce n’est pas le cas du président de la FAF qui a su très tôt choisir le meilleur camp en montrant son choix bien avant de passer à l’épreuve de l’urne, ce qui peut se répercuter positivement sur le football national) qui ne lui ont pas donné leurs voix. «Nous devons construire des ponts et non pas des murs et le football peut servir à cela. Et je veux me concentrer uniquement sur le football. En discutant, en échangeant, en développant ce sport partout dans le monde. C’est mon objectif.» Droit au but. Dans l’esprit du sport le plus populaire au monde et des raisons de croire que le personnage séduit déjà même s’il est attendu au tournant. Pour diverses raisons. Un nouveau président qui sait où il met les pieds et les lourdes charges (il va présider- pas moins que ça- la fédération sportive la plus puissante de la planète) qui lui échoient dès lors que le verdict est tombé, la tension du vote (il aura fallu quand même deux tours en raison de la résistance farouche du Bahreïni, Cheikh Selman, longtemps présenté comme le favori) tombée. Un match pas facile, surtout qu’aucune faute ne sera tolérée. En étant bien inspiré de tenir promesse de mener dans la transparence (rendre public, par exemple, le sulfureux Rapport Garcia que tout le monde attend d’en connaître les tenants et aboutissants) espérée sa plus grande priorité (elle figure, dit-on, en tête de ses promesses électorales) et qui est, faut-il le souligner, l’ «opération main-propres.» Une dure bataille qu’il se dit en mesure de réussir durant un mandat de quatre ans qui peut s’avérer insuffisante pour recoller les morceaux et restaurer l’image et la crédibilité d’une Fifa dans la tourmente depuis plusieurs mois déjà. Droit au but et l’impression (le monde attend néanmoins pour voir et juger sur pièce) que le nouveau patron du sport mondial maîtrise son sujet. Aussi bien qu’il sait utiliser les mots qu’il faut pour rassurer en ne parlant que football. En assurant que «le moment est venu maintenant de revenir au football.» En tournant la page, «oublier les moments durs, tristes, de crise par lesquels la Fifa est passée (…) le moment de se concentrer à nouveau sur ce magnifique jeu qu’est le football.» Un 9e président qui, c’est important, connaît bien la maison, ses travers et les scandales qui l’ont traversé. C’est donc ce qu’il faut faire et où il va et par où commencer. Les risques encourus, lui (quelle sera sa marge de manœuvre ?) qui est chargé de nettoyer les écuries d’Augias. Aura-t-il les coudées franches pour tenir ses engagements et «se concentrer», notamment, comme il dit, «sur ce formidable jeu» qui fait rêver de millions de jeunes sur tous les continents ? Coudées franches, surtout, pour réussir ses réformes. Celles (au-delà de passer- il ne dit pas s’il lui sera possible de convaincre- à 40 équipes par Coupe du monde et dans plusieurs pays à la fois) de défendre le fair-play financier et les petites nations, lui qui se propose de «redistribuer 25% des revenus de la Fifa aux fédérations nationales», non sans inviter (il invoque ses expériences passées pour prévenir que, et même si cela reste possible, ce n’est pas partie gagnée à l’avance) un peu tout le monde à «mettre la main à la pâte pour essayer de réduire nos coûts partout.» Quatre petites années pour convaincre et reconstruire. Sacré défi pour un apparatchik qui a su, patiemment, à l’ombre de grands noms de la discipline, attendre son heure de gloire et s’imposer comme le sauveur annoncé. Chargé de faire oublier de grands monstres qui ont trôné en vrai monarques sur la structure en charge du jeu à onze universel, comme le Brésilien Joao Havelange et le Suisse Sepp Blatter (au contact duquel il a beaucoup appris) qui, à eux deux, comptabilisent près d’un demi-siècle de règne sans partage. Avec tous les dérapages qui ont en découlé.
Azouaou Aghiles

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