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La carte «locale» s’est finalement révélée inopérante (*) / Madjer : «Mea culpa ?»

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Les évènements semblent se précipiter pour Madjer et son staff qui, en plus de tomber de très haut (merci l’Arabie Saoudite pour la leçon ?), est dans l’obligation de remettre les pieds sur terre et voir la réalité bien en face : les choses n’avancent pas dans le sens souhaité en E.N, les «locaux» (ses locaux) peinent à convaincre et remettent bien des convictions en cause. Pour remettre les «Fennecs» sur les bons rails, la tendance veut que rien ne se fera plus sans les «pros» qui, il n’y a pas longtemps, étaient l’objet de toutes les critiques, mais que la politique du «tout local», prônée depuis l’installation de Madjer et son équipe, vient logiquement réhabiliter. On change de fusil d’épaule. On se renie même. Qui a dit, parlé de «mea culpa»?

Pari(s)perdu(s)
Inopérants. Loin du niveau requis. Si le sélectionneur national, rattrapé par la réalité du terrain, ne le dit pas en ces termes pour ne pas froisser apparemment les intéressés, il ne faut pas non plus être devin pour comprendre ses motivations futures quant à la composante de l’E.N concernée par les échéances prochaines. à commencer par la Gambie à l’occasion de la 2e journée du groupe des «Verts» en septembre pour le compte des qualifications de la CAN 2019 prévue au Cameroun, en passant par cette sortie du 1er juin à Alger, en amical contre un onze capverdien en progression constante et qui gagne aussi doucement que sûrement en grade sur le continent, et ce match de prestige quelques jours plus tard à Lisbonne devant le Portugal de Ronaldo. Et la question qui se pose désormais (la réponse coule de source et tout le monde aura compris le message lancé tout récemment lors de l’entretien accordé à la Chaîne 1 de la radio nationale où il aura, enfin, dévoilé ses intentions pour ne pas dire s’est renié carrément sur cette histoire de dichotomie joueurs du cru- «pros») après ce non match (une prestation des plus décevantes qui aura laissé des traces chez le staff technique recadré par ailleurs par le 1er responsable de la structure en charge du football national, le président de la Faf Zetchi, qui jugera le revers inacceptable, voire «humiliant» en se gardant bien sûr d’enfoncer un peu plus le clou, laissant au 1er concerné le soin, sous la forme d’une injonction ferme, voire d’une mise en demeure à peine voilée, de revoir au plus tôt sa copie et trouver ainsi des solutions avant de passer aux choses sérieuses) accouché face une Arabie Saoudite plus qu’abordable pour ne pas dire tout juste moyenne, voire prenable. En tout cas pas la stature et encore moins (à priori bien sûr) les moyens de «promener» en long et en large des «Fennecs» battus à plate couture, le résultat (et donc un revers cinglant qui fera date dans l’histoire des confrontations entre les deux pays) ne reflétant pas la physionomie d’une partie où Benmoussa, Boukhenchouche et consorts n’ont que très rarement paru à leur avantage avant de sauver franchement les meubles et éviter une véritable humiliation. L’Arabie Saoudite, ravie de l’aubaine, et qui effacera comme on le précisera d’ailleurs dans notre précédente édition, le leurre rwandais (pour peu et faisant alors preuve d’une grosse suffisance, le coach en fera tout un plat en agitant la large victoire de 4-1 comme un joli trophée en oubliant de dire à l’opinion qu’en guise de match-référence, niveau de l’adversaire oblige, il fallait trouver mieux, ce qu’un autre test, une Centrafrique tout aussi limitée, se fera le devoir de suggérer malgré un autre succès bon pour le moral seulement, mais suivi de critiques acerbes des observateurs parmi les plus «neutres») et accentue les doutes au niveau d’une barre technique (disons le seul Madjer que des sources bien informées en signalent le «cavalier seul» dans la prise des décisions, sans en référer à ses deux adjoints installant ainsi une sorte de malaise palpable, le tandem Ighil- Menad semblant confiné à des tâches que personne ne comprend et ne sont donc d’aucune utilité) en panne d’imagination. Ne sait plus où donner de la tête. Avant que le responsable en chef ne se rende compte qu’il fait tout faux. Dans l’obligation extrême de se porter maintenant en porte-à-faux des positions qu’il exprimera publiquement quand il exerçait en tant que consultant pour une T.V privée lorsqu’il interpellera ses prédécesseurs à ce poste quant à la «nécessité extrême de regarder un peu plus du côté des compétitions nationales et de donner la chance au produit local dont le niveau n’a rien à envier, pour certains meilleurs, aux joueurs évoluant en Europe.»

Finie la «récréation» ?
Une «conviction» que personne ou rares ceux qui l’ont partagé avec lui et qui, du coup et pour bien des raisons (exclusivement sportives et il s’en rend bien compte malgré lui) n’est plus d’actualité pour celui qui, la réalité demeurant incontournable à l’heure des premiers bilans (on «positive» comme on peut en qualifiant certaines défaites de «bonnes» ou à forts enseignements) n’y croit plus. En commençant par promettre des «surprises» (on le saura à la lecture de la liste des joueurs appelés à animer le stage du 27 du mois en cours préparatoire à la double confrontation «amicale» contre le Cap Vert et le Portugal, même si on peut d’ores et déjà dire que le duo Feghouli-M’Bolhi sont à nouveau les bienvenus) quant à l’effectif avec lequel il devra (bien malgré lui, encore une fois, en raison du manque de solutions «locales») composer pour relever les prochains défis. Des surprises qui n’en sont pas, tout le monde l’aura deviné après ce cinglant (qui veut dire ce qu’il veut dire) «je pense avoir donné la chance à un maximum d’éléments possibles» ou qu’«il était temps de stabiliser l’effectif afin de pouvoir travailler avec (suivez notre regard et on aura compris) les meilleurs joueurs du moment.» Qui sont ces nombreux joueurs auxquels il a donné leur chance et qui ne l’ont pas (c’est ce qu’il veut dire) saisie ? Bien évidemment, et il ne s’en cache pas, «ceux qui évoluent en championnat de Ligue 1 Mobilis». Ce n’est pas un «mea culpa». Encore moins un reniement. Juste un constat. «La période de prospection est finie» juge-t-il. Sans nous dire pourquoi il perdu autant de temps en se fourvoyant dans des déclarations qu’il ne peut que regretter aujourd’hui maintenant qu’il dirige la barre technique et se rend compte de la gratuite des attaques souvent infondées lorsqu’il lui fallait (personne ne le lui a demandé au passage et tout le monde ne pouvait que respecter avant d’être rattrapé par cette qualité médiocre du label local) tomber à bras raccourcis sur ses prédécesseurs. «La prochaine liste qui sera établie en vue des deux matchs amicaux de juin contre le Cap Vert et le Portugal sera marquée par des surprises», prévient-il. Il rassure même que la page des «disputements» (ça se dit ?) s’est fermée avec ce match de Cadix et la leçon saoudienne que personne, le président de la Faf en tête, n’a digérée et que, par conséquent, il serait temps de revoir sa copie en battant (c’est la surprise promise ?) le rappel des «pros», des renforts comme ceux de Feghouli, M’Bolhi et bien d’autres «bannis» (personne n’a cru bon d’éclairer la lanterne de l’opinion qui ne comprend toujours pas que l’on se passe de tels talents) ne seraient pas de trop, voire indispensables «dans l’objectif justement (à la bonne heure et on aura donc perdu un temps précieux, «la période de prospection finie»,ndlr) d’avoir plus de cohésion et d’homogénéité.» On appelle cela (on se trompe ?) un retour à la raison, la dernière sortie de l’E.N des «locaux» (une distinction que l’entraîneur espagnol, Juan Antonio Pizzi, le recadrant sèchement, réfute pour ne pas diminuer de l’ascendant de ses poulains, en estimant, à juste titre, qu’il a «battu l’Algérie avec l’art et la manière», point barre) lui a permis finalement de tirer beaucoup (un seul en fait et il a un rapport direct avec l’éternel débat «locaux-pros» qui semble se refermer sur les anti-binationaux) d’enseignements.

Merci pour les «locaux»
Le plus important étant que le moment est venu de «stabiliser l’effectif». Une stabilité qui se fera exclusivement, ou dans une grande mesure (les locaux ont laissé passer leur chance de l’aveu même du staff technique) avec les joueurs (y a-t-il encore des susceptibilités à le dire et/ou le reconnaître ?) évoluant à l’étranger seuls en mesure, dans cette conjoncture difficile que traverse le football algérien (plutôt son incapacité à produire des talents de bon niveau), de relever le défi de la représentativité à l’international. «La période de prospection» terminée? Les « locaux» apprécieront sûrement les mots gentils (ce n’est pas un «mea culpa», et on insiste) que le sélectionneur national a eu pour eux en estimant (plein de «conviction», mais ça ne convainc on l’imagine personne, surtout pas les intéressés qu’il lâche en cours de route après en avoir fait un argument de taille dans sa croisade, lorsqu’il officiait sur les plateaux T.V, contre les différents coaches ayant présidé aux destinés des «Verts» avant son intronisation), que l’«Equipe nationale des locaux constitue un réservoir pour la sélection première. Non sans mettre en évidence le «courage» dont il a fait preuve en «donnant leur chance à certains joueurs» qui disparaîtront (plus que sûr) aussi vite de la scène, arguant du fait qu’il a, et on ne peut faire mieux dans l’art de se déjuger et de dire la chose et son contraire, désormais son «idée sur le potentiel du cru.» Qu’en pense-t-il réellement ? Il ne le dit pas et on pense que la liste pour le prochain stage en sera la meilleure réponse. Une liste constituée d’éléments qui ont une certaine «expérience» sur le continent même s’ils sont nés et ont grandi en Europe (qu’en comprendre ?). Il le suggère sans faux-fuyant toutefois se rendant compte que le moment est venu de «mettre le cap sur les éliminatoires de la CAN» qu’il faut «bien aborder» et de poursuivre, qu’«on doit préparer une équipe solide capable de réaliser de bons résultats en éliminatoires afin de se qualifier d’abord pour ce rendez-vous continentale, et de penser ensuite à aller loin en phase finale de cette CAN.» Une édition camerounaise qu’il «compte bien remporter» en nous rappelant que «si l’Algérie ne s’impose pas au Cameroun en décrochant le précieux trophée avec cette belle génération, elle ne l’aura jamais.» Bien dit et on peut le croire (ceux notamment qui croient en le talent des joueurs qui évoluent en Europe), mais il ne nous dit pas s’il compte bien tenir ses promesses de préparer son «armada» dans les fins de l’Afrique (un début de réponse nous a été donné par les quatre sorties en date, soit à Tunis, deux fois Alger, Espagne-Cadix) avant bien sûr ce match du Cap Vert le 1er juin au «5-Juillet», et le match de gala contre le Portugal (ce n’est pas l’Europe ?) six jours plus tard. Si l’Afrique ne fait pas encore partie des décors jusque-là, on peut croire que le continent s’éloigne des plans.

C’est par où l’Afrique ?
On ne nous dit rien sur ce match qualificatif de la rentrée, en septembre, contre la Gambie qui reçoit nos «européens» de retour de vacances. Loin de l’altitude, de la chaleur torride et de l’humidité au taux insupportable et tutti-quanti. Soit autant de pièges «naturels» qu’il croyait pouvoir éviter avec des programmes de préparation idoines. Rebonjour l’Afrique et bonjour les craintes (on ne dira pas les dégâts) pour une sélection en besoin de sérénité et de confiance. Quel discours tiendra Madjer avant de passer aux choses sérieuses et de faire table rase de ses fameuses sorties médiatiques avant et après son arrivée à la tête de la barre technique où, dit-on, il fait cavalier seul (marginalisés et très peu sollicités à l’heure des grandes décisions, ses deux adjoints n’apprécieraient plus ses méthodes et c’est là un problème sur lequel le 1er responsable de la Faf devrait se pencher en urgence pour éviter le pourrissement) et quels arguments développera-t-il pour rassurer les «locaux» qui doivent se suffire désormais de ce statut «d’antichambre» de la «A» (entre appellation «A’», «B» et «A», son cœur ne balance plus et il a tranché en appelant les choses par le nom et cela ne le dérange pas outre mesure) avec pour seul objectif majeur (maigre consolation) de se concentrer sur le prochain CHAN ou la CAN des «locaux.» De quoi voulait parler Zetchi, le nouveau patron du football algérien, lorsqu’il déclarait, avec une grosse pointe d’amertume, que «la défaite face aux Saoudiens nous fait mal», suivi d’un «mais…» facile à décoder et que beaucoup ont compris comme un message clair à l’endroit du sélectionneur national «sommé» indirectement de réagir et de vite trouver la bonne formule pour rattraper le temps perdu, «avec l’équipe première» comme il le souhaite ? C’est-à-dire avec les «pros.» Pour ne plus parler de «bonnes défaites» ou de «défaites positives» ? Ce qui est sûr, c’est que le président, comme le public algérien, est «triste» depuis la récente gifle saoudienne. Comprendre que sa «patience» à des limites. Que Madjer est mis en demeure de revoir sa copie et montrer (prouver) ce qu’il sait faire car pour l’heure, cette E.N, qui n’a pas le temps de se chercher indéfiniment, notamment sur le plan tactique où elle montré des faiblesses criantes, s’est montrée sans personnalité. Sans envergure. Et c’est pourquoi ça craint énormément. Des changements en vue ? On n’en sait trop rien. «Mea culpa» et tellement de doutes… A pelle !
A. A.

(*) Au moment où nous écrivons ces lignes, nous parvient des informations de sources jugées bien informées selon lesquelles une première élargie de 30 joueurs a été établie par Madjer en vue du stage du 27 mai précédant les deux sorties amicales contre respectivement le Cap vert à Alger et le Portugal à Lisbonne. On apprend ainsi le retour (au conditionnel et donc sous toutes réserves en attendant confirmation) du tandem Feghouli- M’Bolhi dont l’absence a énormément pesé sur le rendement de l’E.N lors de ses dernières sorties. Retour également d’un certain Halliche (une des surprises promises avec la convocation du centre avant de l’USM Alger et actuelle meilleur buteur de Ligue 1 avec un total de 18 buts à une journée du baisser de rideau ?) que Madjer, en butte à de sérieux problèmes dans l’axe de la défense, veut relancer. On en reparlera.

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