Le professeur à l’École polytechnique d’Alger, le Pr. Chams Eddine Chitour a estimé, hier, qu’il ne devrait pas y avoir une loi sur les hydrocarbures, mais plutôt il devrait y avoir une loi sur la transition énergétique qui tend vers un développement durable de l’Algérie.
«Il faut, au moins 5 ou 6 ans pour faire développer cette loi », a indiqué le Pr. Chitour qui s’exprimait, hier au Forum des chefs d’entreprises (FCE). Il explique, également que l’Algérie devra avoir une vision du futur pour développer son énergie : « Nous ne voulons pas sortir de la rente et si nous continuons à consommer tel que nous consommons actuellement, nous aurons un sérieux problème sur nos réserves. Pour moi cette loi est un non-événement », dénonce t-il, également. Pour le Pr. Chitour, l’Algérie doit prendre le train de la révolution électrique verte.
Le conférencier regrette que le pays en soit arrivé à cette situation : « nous ne pouvons pas continuer comme cela, malheureusement, nous n’avons pas créé de choses pérennes », a-t-il déploré encore. D’autre part, il a mis en exergue, l’importance de la valorisation énergétique à travers l’utilisation d’autres sources comme celles de l’utilisation et le recyclage des déchets : « Nous avons, en tout une quantité de 10 millions de tonnes de déchets organiques et à travers laquelle nous pouvons produire du gaz naturel ».
De son côté, l’ancien PDG de Sonatrach et ancien ministre des Ressources en eau, Abdelmadjid Attar a tiré la sonnette d’alarme et fait savoir que cette loi sur les hydrocarbures ne répond pas aux défis de l’heure, ajoutant qu’il est impossible à l’avenir de découvrir encore des gisements de la taille de Hassi Messaoud ou de Hassi R’Mel. Plus que cela, il estimera que : « Malgré que cette loi est dans son ensemble bonne, mais malheureusement elle n’apporte pas des solutions aux problèmes du pays aussi bien du point de vue pétrolier ou gazier », a t-il-fait remarquer.
Évoquant, les défis que l’Algérie doit relever dans le domaine énergétique, le même responsable a évoqué l’importance de recourir, encore au renouvellement de la réserve nationale en produits énergétiques : « Il est nécessaire, aussi de maintenir, au moins la production nationale actuelle en énergie », a-t-il souligné davantage, précisant que 60 % de nos réserves initiales ont été consommées et que la consommation en pétrole et, notamment en gaz augmente, chaque année de 7% à 8%.
Mehdi Isikioune