Le Maroc se comporte généralement en pays conquis en Belgique de par son lobbying et l’argent considérable qu’il consacre à l’achat de conscience et à la corruption de politiques , de parlementaires et de journalistes. C’est pourquoi il est rare que l’on annonce l’arrestation d’espions et d’agents d’influence des services de renseignement marocains.
C’est aussi la première fois qu’une femme agissant pour la DGED marocaine est arrêtée par les services de sécurité belge. Elle s’appelle Kaoutar Fal. Elle est décrite comme une «jeune femme d’affaires» par le site espagnol El-Confidencial qui révèle que les services de renseignement belges ont établi une note secrète sur cette Marocaine, considérée comme une «menace pour la sécurité nationale» en raison de ses «liens avec des services secrets étrangers hostiles». Kaoutar Fal devait être expulsée de Bruxelles le 29 mai dernier où elle avait débarqué en provenance de Rabat. Elle a été enfermée dans un centre près de l’aéroport de Bruxelles, révèle le site espagnol, qui note que c’est la première fois que les services secrets belges arrêtent une espionne marocaine, avant de rappeler que d’autres agents de la DGED ont été expulsés d’Espagne et de France également. Mais celle qui est qualifiée de «Mata Hari marocaine» par El-Confidencial se trouve toujours dans les geôles des services de sécurité belges, une plainte ayant été déposée contre elle pour empêcher son rapatriement au Maroc. L’espionne de Mohammed VI a été libérée le 9 juillet dernier, mais elle a été arrêtée à nouveau trois jours plus tard par des policiers qui l’attendaient devant l’entrée du Parlement européen. Agissant sous une couverture de journaliste et de femme d’affaires, Kaoutar Fal a fondé une organisation écran dénommée l’Organisation internationale des médias africains. Au sein de l’Union européenne, elle est appuyée par le lobbyiste français Gilles Pargneaux, connu pour son activisme pro-Makhzen et ses actions hostiles à l’Algérie.
Ce scandale d’espionnage intervient après les déboires du Maroc sur le plan international en dépit des nombreux lobbyistes qu’il compte au sein de l’Union européenne. Des lobbyistes pour lesquels il dépense des sommes astronomiques mais qui n’ont pas empêché l’UE d’annuler l’accord de pêche et l’Irlande de prendre la décision de refuser de commercer avec le Maroc.
Ces lobbyistes européens ont failli. Ce qui a poussé le Makhzen à frapper à d’autres portes. «En moins de deux ans, le Maroc a changé à trois reprises le cabinet de lobbying en charge d’accompagner la diplomatie marocaine dans le sérail européen», avaient rapporté des médias marocains qui expliquaient ces revirements par «les multiples déboires de la diplomatie marocaine sur plusieurs dossiers».
Pour rappel et selon des sources bien informées à Bruxelles , pour son travail de lobbying aux Etats-Unis, la DGED avait engagé Ahmed Charaï et Said Temsamani. Le premier sous couverture d’expert en Afrique du Nord et le deuxième en tant qu’employé auprès de la société américaine de lobbying Gerson Global Advisors qui a disparu des écrans après avoir arnaqué les services de Yassine Mansouri. Ces informations ont été révélées , documents et mails à l’appui par le hacker Chris Coleman qui a dévoilé que les opérations de lobbying et la subornation de journalistes sont menées par la DGED marocaine .
Dans les documents mis en ligne par Coleman au mois d’octobre 2014, certains hommes d’affaires étaient chargés par la DGED de mission de lobbying et leurs comptes étaient utilisés pour payer des journalistes américains et français dans le but de s’en prendre à l’Algérie et au Polisario et défendre les positions coloniales du Maroc dans le conflit du Sahara occidental.
Ahmed Charai grillé par ses révélations, la DGED a procédé au recrutement d’une femme, Kaoutar Fal, afin de poursuivre la mission de lobbying en Europe avec comme premier objectif les relations de l’Europe avec le continent africain. C’est ainsi que Kaoutar a été appelée à créer l’association qui lui servira de couverture : L’Organisation internationale des medias africains. Son arrestation par les services de sécurité belges est probablement dûe à son ingérence dans les affaires de la communauté marocaine en Belgique à forte dominance rifaine . Sur ce point Les autorités belges sont très sourcilleuses d’autant que la Mata hari marocaine n’hésitait pas à s’afficher avec des politiques européens. Ainsi on la voit sur l’un de ses tweets avec l’ancien Premier ministre espagnol, Zapatero qui a vendu toute honte bue son âme au Maroc .
M. Bendib