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France : Hollande honore les harkis

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Le ministère de la Défense français a retenu les 4 et 5 juillet pour rendre «hommage aux harkis», au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise – Saint-Laurent-des-Arbres, Gard, ce lundi, et procéder, le lendemain, mardi, au «dévoilement d’une plaque aux harkis et visite des vestiges du hameau et de la Maison d’histoire et de Mémoire d’Ongles, Alpes-de-Haute-Provence», est-il précisé, sur le site du ministère de Jean-Yves Le Drian, concernant l »agenda de son secrétaire d’État, chargé des anciens Combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini.

Dans l’espoir de remonter dans les sondages, plaçant l’équipe du président François Hollande, notamment ce dernier, et son Premier ministre, Manuel Valls, en mauvaise posture, ces derniers s’empressent d’honorer «les harkis» les 4 et 5 juillet prochain, bien avant le 25 septembre prochain, date de la Journée nationale d’hommage aux harkis, en France. Et comme en politique, il n’y a pas de hasard, ni dans les relations internationales, le parti socialiste, au pouvoir en France, puise dans le parcours de ses aînés et de leur parcours historique, le plus sombre, dont celui de l’ex-président français, François Mitterrand, ex-ministre de la Justice, de la France coloniale en Algérie, pour tenter de remonter la pente, en allant chercher des soutiens dans les milieux les plus rétrogrades et conservateurs de la société française, en prévision des prochaines échéances électorales, dont la plus en vue, la Présidentielle de 2017. Après avoir suscité une vive polémique, mars dernier, en prenant part aux célébrations du “Cessez-le-Feu” entre le Gouvernement provisoire algérien (GPRA) et la Délégation française, le président Hollande a vite fait, après moins de deux mois, de faire un geste envers les pieds-noirs et les harkis. Invité de “France Culture”, le 24 mai dernier, celui qui a été un des membres de l’équipe de la présidence de François Mitterrand avait essayer d’expliquer sa décision en assurant vouloir permettre de «vivre pleinement ensemble en France, en étant respectueux de toutes ces origines, de tous ces parcours, et de toutes ces douleurs», avant d’ajouter plus loin que «l’Histoire doit reconnaître les blessures, mais ne pas blesser davantage», avait-il déclaré. Acculé par les protestations des larges couches de la société française, subissant, en première ligne et de plein fouet, les conséquences de la crise économico-financière qui frappe l’Occident en général, et la France en particulier, le Chef de l’État et son staff gouvernemental de Manuel Valls, peinent en outre à répondre aux attentes de leurs électeurs qui occupent les boulevards et les grandes Places de Paris, ils sont dans la ligne de mire de leur rivaux, les acteurs de la droite et l’extrême droite françaises. Et pour échapper à cette double pression, populaire et politique, et afin aussi de détourner la scène française des débats et des questions engageant son avenir, tout les moyens sont bons, même rendre «hommage aux harkis» bien avant la date de leur Journée nationale en France. Étant le premier chef d’État en exercice à se rendre à Jarnac, Charente, pour commémorer la disparition de l’ex-président Mitterrand, François Hollande s’est dit «en fidélité active» vis-à-vis de l’ancien président, lequel a marqué l’ère noire de la justice française, quand il occupait le poste de minsitre de la Justice, dans le gouvernement de Guy Mollet, par les condamnations à mort des militants et combattants nationalistes pour l’indépendance de l’Algérie; pour ne citer que les martyrs guillotinés Ahmed Zabana et Fernand Iveton, outre qu’il a accepté que les tribunaux civils soient dessaisis au profit de la justice militaire, ouvrant, ainsi, la voie aux procédures les plus expéditives. L’hôte de l’Élysée a déclaré, par ailleurs, en mai dernier, que «quand on parle du “19 mars”, on sait que c’est la fin de la guerre d’Algérie», mais, poursuit-il, « c’est aussi le début d’un certain nombre de massacres, dont les pieds-noirs, ou les harkis, ont été victimes», dira-t-il. Alors que depuis l’occupation française de l’Algérie, en 1830, l’Algérien et l’Algérienne, outre qu’il ont été classés au rang de colonisés, khemass, subissant pauvreté, famine, exclusion, dilapidation de biens et l’extermination, puis considérés des sujets de la France coloniale, par le Code de l’indigénat, lequel texte consacre la négation de l’être. Et si le gouvernement socialiste de François Hollande opte, pour les 4 et 5 juillet prochain, pour honorer ses harkis, pensant réussir à faire de l’ombre au sens véhiculé par la date du “5 juillet”, outre que celui, de l’Indépendance d’un pays, au terme d’une lutte armée de libération d’un peuple, lequel combat libérateur a bénéficié d’un large soutien à travers le monde, et inspiré des peuples sur la scène internationale, notamment africaine. Et pour la simple lecture de l’histoire du socialisme français, des historiens et des experts en la matière, notamment des Français, indiquent qu’il «suffit pourtant à saisir que la continuité idéologique» du PS est sans faille, indiquent-ils, «sur la question du soutien au sionisme qui plongent ses racines dans l’empire colonial français», marquant « toute l’histoire du socialisme français» précisent-ils. Étayant leurs propos, en citant l’une des trois principales figures théoriques du socialisme français, Jean Jaurès, partisan d’une colonisation «éclairée», comme le soulignait-il, et non pas celles du socialiste Guesde, connu pour avoir été un anticolonialiste. Et à travers l’agenda des 4 et 5 juillet, du secrétaire d’État du ministère de la Défense français, chargé des anciens Combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, le président François Hollande et son équipe gouvernementale de Manuel Valls réussiront qu’à tenter en vain de détourner l’opinion française, qui ne décroche pas, depuis plusieurs mois, mars dernier, de ce qui la préoccupe, essentiellement la précarité des conditions socio-économiques des Français et du chômage qui ne recule pas.
Karima Bennour

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