Au lendemain de la démission d’Elisabeth Borne, le nouveau Premier ministre a été nommé ce mardi 9 janvier. Il s’agit de Gabriel Attal, ancien ministre de l’Éducation. Celui qui était pressenti pour prendre le poste a déjà fait plusieurs déplacements en Guyane en 2022, 2018 et 2019. D’abord espérée lundi soir, cette nomination, officialisée par l’Elysée, a mis de très longues heures à intervenir. Un délai qui a alimenté les spéculations sur de possibles résistances internes. Gabriel Attal, 34 ans, a été nommé ce 9 janvier. Il devient ainsi le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République. « Je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j’ai annoncé », lui a déclaré le président Emmanuel Macron via X. Suite à la nomination, les principaux syndicats enseignants ont déploré ce mardi un « passage éclair » de Gabriel Attal au ministère de l’Education. Selon l’AFP, ils estiment que ce poste n’avait été qu' »un marche-pied » pour le nouveau titulaire de Matignon. Puis notez que Gabriel Attal connaît la Guyane. En septembre 2022, il était venu pour les Assises de la sécurité avec Eric Dupond-Moretti, le Garde des Sceaux, et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Le nouveau chef du gouvernement était alors ministre chargé des comptes publics. Avant cela, en 2018, alors qu’il était secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, il est venu pendant trois jours à la rencontre de la jeunesse guyanaise. Il avait été invité du Guyane Soir. Plus tard, en 2019, il est revenu rencontrer les jeunes engagés du Service national universel, dont la première phase s’était déroulée en Guyane. Il avait accompagné les 124 jeunes venus de l’Hexagone pour une journée sur la piste de Saint Elie, à Sinnamary. A trois ans de la fin de son second mandat, le chef de l’Etat se trouve dans une situation délicate face à la percée continue de l’extrême droite dans le pays et en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Depuis sa réélection en 2022, Macron est aussi confronté à un mécontentement croissant qui s’est manifesté lors de l’adoption de la réforme des retraites, et plus récemment d’une loi très controversée sur l’immigration. Décrit comme « bon élève », ou encore comme « la meilleure incarnation de l’ADN macroniste », Gabriel Attal, entré au gouvernement en 2018 et qui a connu une ascension spectaculaire, s’est finalement imposé à la surprise générale pour succéder à Elisabeth Borne à Matignon, après la démission de cette dernière lundi en fin d’après-midi. Macroniste de la première heure, le nouveau Premier ministre aurait concaincu un Français sur deux, alors que plus d’un tiers d’entre eux réclamaient sa nomination à Matignon dans une récente étude. En France, le président fixe en principe les grandes orientations du quinquennat, tandis que son Premier ministre, responsable de la mise en œuvre du programme et de la gestion quotidienne du gouvernement, paie généralement les pots cassés en cas de turbulences. Après des jours de suspense et des rumeurs persistantes sur un départ imminent, Elisabeth Borne, 62 ans, a finalement dû quitter son poste. Donnée plusieurs fois partante durant ses 20 mois passés à Matignon, elle avait démontré sa résilience en réussissant à faire passer des lois difficiles et en surmontant près d’une trentaine de motions de censure à l’Assemblée. Le choix de son successeur est loin d’être neutre pour maintenir l’équilibre précaire du camp présidentiel, mis à mal dernièrement par les divisions sur la loi immigration, alors que beaucoup redoutent un nouveau coup de barre à droite de l’exécutif.
