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Festival national de la musique andalouse Sanaa : Clôture de la 10e édition

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Le 10e Festival national de la musique andalouse Sanaa a pris fin dimanche, à Alger, dans des atmosphères festives créées par l’association algéroise «Menzeh Anadil El Djazaïr», Lamia Ait Lamara et Farid Khodja, devant un public nombreux.

L’auditorium du palais de la Culture Moufdi-Zakaria, accueillant le dernier soir de ce 10e Rendez-vous qui célèbre la tradition Sanaa de la musique andalouse, a d’abord été animé par l’orchestre de l’association «Menzeh Anadil El Djazaïr» d’Alger et ses vingt instrumentistes -dont dix musiciennes- sous la direction du maître-formateur Youcef Ouznadji. L’ensemble algérois, parmi lequel les benjamins Hakim Tilioua (15 ans) au violon, Haroun Djaffar (13 ans) au nay et Sifeddine Bennekrela (12 ans) à la percussion, a étalé «Noubet Dil», embarquant le public présent dans une randonnée onirique, dans une ambiance de grands soirs, «Noubet Dil» a été conduite par les voix limpides de Rokia Kesbadji Malek à l’oud, Sara Khemsi au violon, Thanina Chaâbane au r’beb, Mouffok Mohamed Lamine à la mandoline et Ramzi Lemnouer à l’oud. Lamia Aït Lamara, qui a tenu à être présentée comme l’élève de Youcef Ouznadji, est apparue toute élégante devant le public, l’invitant à un autre voyage à plusieurs teintes celui-là, à travers «Noubet Mezdj, Rasd Dil- Maya», deux modes aux tons relevés, déployés avec une voix cristalline, en une dizaine de pièces dans leurs différentes déclinaisons rythmiques et mélodiques.
Debout devant son micro en chanteur libre, Farid Khodja, se séparant de son r’beb, le temps d’un tour de chant, a livré une prestation de haute facture, optant pour un retour à la nouba «Rasd Dil», rendue dans un autre répertoire, également d’une dizaine de pièces, servies par un timbre vocal ténor étoffé, au plaisir d’un public conquis qui a interagi avec l’artiste. Après l’hommage rendu la veille au regretté maître Mustapha Bahar (1917-2017), le festival a, en début de soirée, honoré la mémoire d’un autre maître disparu, Mustapha Benguergoura (1932-2015), à travers la projection d’un documentaire d’une dizaine de minutes retraçant son parcours, écrit et réalisé par Abdelkader Bendamache. Intervenant en solo lors d’un court entracte à l’issue de l’hommage rendu à Mustapha Benguergoura, Rafik Kesmar au qanun, a séduit l’assistance par sa technique et sa maîtrise de l’instrument, dans un enchaînement de modes savamment préparée. En présence du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, du directeur de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, Noureddine Saoudi, ainsi que de plusieurs présidents d’associations de musique andalouse, le nombreux public présent a pris part, durant plus de deux heures de temps, au voyage dans ses trois escales, qualifiant la 10e édition de ce festival de «réussite».
Après dix années d’existence, le Festival national de la musique andalouse Sanaa, qui a pris l’option de se soustraire du caractère compétitif auquel il s’est jusque là attaché, a gagné en maturité, se consacrant comme «un espace de valorisation et de transmission de ce legs ancestral», selon les organisateurs, avec «la mise à l’honneur du parcours des maîtres disparus», qui ont nourri durant leurs brillantes carrières, l’élan de cette musique savante à travers les siècles. Pour sa 10e édition, le festival s’est distingué par une bonne organisation, empreinte d’inventivité, en adoptant l’apport de la scénographie qui a restitué les atmosphères des «qaâdet».
Les contenus rendus lors de ce festival auront également été concluants, au regard des choix portés sur les modes de prédilection des regrettés-maîtres, dont la mémoire a été honorée.
La commissaire du festival, Karima Bouchtout, valorisant «un travail d’équipe» a fait part de sa «satisfaction», pour avoir réussi le pari d’organiser un «festival de qualité», qui aura été à la «hauteur, la mission qui lui a été confiée», selon des observateurs. Ouvert le 6 mai, le 10e Festival national de la musique andalouse Sanaa a accueilli six associations d’Alger, Béjaïa, Mostaganem, Borj Bou-Arréridj et Boufarik, avec, en marge des prestations, des hommages rendus à d’anciens maîtres disparus et une conférence sur le système modal de la musique Sanaa.

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