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Exit la filière africaine : les binationaux pour sauver la face en championnat

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Une page est en train de se tourner, des silhouettes sympathiques, mais les vrais talents, très doués qu’on ne reverra plus ou pas de sitôt sur nos terrains. Le championnat national, dans ses deux paliers « pros » ne s’en portera que mieux? Rien n’est moins sûr et nos dirigeants de clubs (on ne parlera pas des supporters) ne peuvent que les regretter, les joueurs qu’on a appris à appeler (allez savoir pourquoi, en oubliant que l’Algérie fait partie du continent noir et peut même se targuer d’occuper la 1ère place en terme de superficie depuis l’éclatement en deux entités du Soudan) avec un zest de sympathie, les «africains», manqueront aux décors, eux, qui apportaient une touche technique appréciable et appréciée, pour ne pas dire exotique.

Fin d’une époque
Des décors souvent hideux entre violence endémique dans et autour de nos si tout aussi hideuses enceintes sportives et faiblesse manifeste d’un niveau d’ensemble en baisse constante, pour ne pas être affligeant, rares sont, ces dernières saisons, les talents locaux (ils se comptent sur le bout des doigts) à réellement émerger du lot et s’ouvrir les portes d’une carrière hors frontières.
Fin d’une époque donc et de sérieux questionnements. En tête de liste, s’interroge le public, «de quoi seront faits, désormais, nos si heurtés week-ends footballesques» ? En plus de ce pourquoi, en direction des responsables de notre football concernant l’utilité d’une démarche privant nos compétitions, déjà largement décriées, voire discréditées par des pratiques d’un autre âge et s’éloignant (l’amateurisme et son corolaire, le bricolage, ayant la peau dure) de plus en plus de cette professionnalisation sujette à bien des railleries. Presque impossible à faire au vu des mentalités en cours. Un football victime de ses dérapages nombreux et de tares à n’en plus finir. Adieu les Diawara, Malo et autres. Derniers survivants d’un nouveau règlement qui fera date et ne devrait pas survivre longtemps à la réalité, aux réalités d’un football se mondialisant, les Manucho, Ghislain, Aoudou et autres Coumbassa, Tambangue, Amada (la liste n’est plus aussi longue que d’habitude et se fermera bientôt) n’étant sauvés, pour leur part, que par la durée de leurs contrats pas encore (une ou deux autres saisons tout au plus) arrivés à expiration. Une page se ferme, une autre s’ouvre. Doublement avantageuse. Une page (suivez notre regard) franco-algérienne, l’école hexagonale, connue mondialement pour sa qualité hautement appréciée de formation (on ouvre une longue parenthèse au passage, l’Equipe nationale algérienne est la première à en profiter depuis 2008 et l’arrivée des Meghni, venu aujourd’hui relancer sa carrière du côté de la ville des Ponts suspendus, l’Antique Cirta, Bougherra, Antar Yahia, Mansouri, Lacen, Ziani et on en oublie, une génération qui aura gagné bien des galons en mettant le Vert et en disputant un Mondial avant de laisser place à d’autres authentiques stars comme les Bentaleb, Medjani, Mandi, Feghouli, Brahimi, M’Bolhi, Ghoulam u Mahrez qui ont fait trembler les futurs champions du Monde allemands lors du dernier Mondial brésilien et qui repartent, espèrent leurs millions de fans au pays et ailleurs, pour une 3e participation de suite à la messe universelle du ballon rond) qui vient à la rescousse d’un jeu à onze national toujours aussi à la peine lorsqu’il s’agit de perspectives d’avenir si tant est ses mauvais génies, tapis à l’ombre de leurs immenses privilèges, ont quelques liens, même lointains, avec la prospective, eux qui font leur le résultat à tout prix. Ne connaissent en majorité rien aux notions de travail et de formation à long terme, même si des garçons comme Slimani, Halliche, Soudani, Belkaroui, Bounedjah, ont pu passer à travers les mailles d’une politique basée, on ne le répètera jamais assez, sur le bricolage. L’exercice 2016- 2017 pointe le bout du nez. La course à la succession du champion d’Algérie sortant, l’USM Alger, bientôt (La journée inaugurale de la Ligue 1 est prévue le samedi 20 août avec en prime un classique qui enflamme déjà les deux galeries, en l’occurrence un certain JS Kabylie- MC Alger des plus prometteurs du côté du stade du 1er novembre de Tizi Ouzou) ouverte.

La belle parade…
Et un nouveau cycle qui débute, l’écrasante majorité des formations composant l’élite et son antichambre prenant, au vu d’une campagne de recrutement tous azimuts et rondement menée malgré les pseudo-problèmes financiers récurrents dont se plaignent, à longueur de saisons, des présidents de clubs puisant sans vergogne dans des subventions étatiques toujours aussi généreuses, des couleurs binationales avec l’arrivée en masse de talents formés en France et débarquant avec des arguments, meilleure formation oblige, autrement plus convaincants et des intentions claires d’apporter un sang neuf. Des ambitions manifestes de suivre les pas de leurs prédécesseurs qui se sont fait une place au soleil. Espèrent frapper plus tôt que nécessaire aux portes d’une E.N ouverte à toutes les compétences.
Les Franco-Algériens ? Ils sont là et font partie des décors. En force même depuis que la Faf a pris la décision d’interdire (pour combien de temps encore, on ne parlera pas ici des motivations et ce désir d’encourager l’arrivée sur le marché d’éléments du cru capable de s’exporter et plus si affinités ?) d’interdire le recrutement des joueurs étrangers. Une piste sur laquelle s’est engagée notamment, et tête baissée, le tenant de la couronne nationale, l’USMA qui détient ainsi la palme en engageant pas moins de six éléments débarquant de l’autre côté de la Méditerrannée à l’instar des Benyahia, Zeghdane ou Hammar après un crochet par le MC Oran, le MC Alger et la JS Saoura, ainsi que Rafik Bouderbal, Khaled Abel et Réda Bellahcen, venus des divisions inférieures en France. Le champion d’Algérie en titre qui change pratiquement de fusil d’épaule et montre la voie en la matière, donne au présent mercato estival des couleurs binationales très appréciées. Recherchée. La belle parade. Une nouvelle tendance que les supporters des 32 formations composant les deux divisions « pros » (la réserve s’imposant inéluctablement dès lors que le statut est loin d’être mérité) souhaitent rentables au double niveau spectacle et mentalités, l’élément local étant, faute de formation à la base, en retard sur les standards internationaux en matière de connaissance des règles du jeu et du respect de l’esprit sportif, avec des tendances exagérées à la contestation des décisions arbitrales.
Les « Rouge et Noir » de la capitale qui donnent le ton, suivis par l‘ensemble des sociétaires de Ligue 1 et 2, la majorité ayant engagé entre 2 et trois joueurs venus d’ailleurs, d’une école française ayant fait ses preuves. Cela donnera nécessairement aux compétitions de nouvelles couleurs. Un autre esprit. De bon augure pour les amateurs du beau jeu et du football spectacle en attendant bien sûr (cela est une tout autre histoire, on le concèdera) la révolution tant promise. Que nos chers présidents de clubs s’intéressent réellement et de près, loin des calculs «clubards» et du chauvinisme ambiant, voire du clanisme et de tous les maux qui minent le sport-roi depuis des lustres, à la gestion des ressources humaines. Dire que de nouvelles perspectives viennent de s’ouvrir. Une réponse qu’on n’osera pas sous peine d’être, encore une fois, démentis par les bricoleurs qui tiennent en otage la discipline. Difficiles à débusquer. Espérons être démentis…
A. A.

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