Pas un jour ne passe sans que nous apprenions la saisie de grosses quantités de psychotropes, d’arrestations des trafiquants et de démantèlement de réseaux criminels. Une situation qui a pris des proportions inquiétantes.
Pas plus loin que la semaine dernière, le Service central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants (SCLTIS) avait réussi à intercepter 1 600 000 capsules de prégabaline, alors que le 19 mars dernier, les services des douanes ont pu saisir
28 649 comprimés, dissimulés à l’intérieur des bagages d’un passager en provenance du port de Marseille. Une opération qui avait abouti le lendemain au démantèlement par la sûreté de la wilaya d’Alger, d’un réseau criminel ayant des ramifications à l’étranger. Et comme dit l’adage, « jamais deux sans trois ». Les agents de l’inspection principale du contrôle des passagers affiliés aux services des douanes à Alger, régimes spéciaux, du ressort de la direction régionale des Douanes à Alger-Port, viennent de saisir 10 005 comprimés psychotropes de type ecstasy. Un dernier coup réussi après l’interception d’un passager qui effectuait la traversée Marseille-Alger, après l’avoir soumis, ainsi que ses bagages, à une fouille approfondie, indique la direction générale des Douanes. Par ailleurs, le même service a indiqué, dans un autre communiqué, avoir déjoué une tentative de contrebande de plus de 4 000 cartouches pour fusils de chasse, à Bordj Bou Arréridj. Les psychotropes ne sont donc pas les seules substances à avoir été interceptées durant le mois en cours. En effet, les services de la SCLTIS avaient saisi à Annaba 890 grammes de cocaïne, et réussi à démanteler un réseau criminel organisé de trafic de drogue à Laghouat, avec la saisie d’environ 150 kilogrammes de cannabis.
Un fléau en progression alarmante dans notre pays, et l’ampleur prise par le trafic de drogue et la délinquance qui en découle est de plus en plus inquiétante. Car qui dit trafic de drogue dit criminalité et violence. Selon les experts, ce qui a permis à ces substances d’inonder nos quartiers, ce sont les nombreux passages des voyageurs via les cabas, depuis plusieurs points d’entrée terrestres, par voie aérienne et maritime. Fort heureusement, les services de police mènent dans toutes les villes une lutte sans merci contre ces réseaux criminels organisés dans le stockage, le transport et la vente de tous types de drogue. Néanmoins, alors que ce trafic était très actif à nos frontières ouest et sud, il inonde désormais le pays depuis le nord, via la Méditerranée. Mardi dernier, l’APN avait approuvé le projet de loi sur la prévention des stupéfiants et des substances psychotropes et la répression de leur usage illicite et de leur trafic. Une décision qui illustre cette attention particulière portée par le gouvernement à ce phénomène qui, outre ses dangers sur la santé du citoyen, tend également à déstabiliser la sécurité nationale. Désormais, conscient que notre pays est devenu un espace ciblé par les narcotrafiquants étrangers et les réseaux transnationaux, l’État algérien s’inscrit résolument dans cette lutte pour endiguer ce fléau, adoptant une stratégie interne soutenue par d’importants moyens. La position géographique centrale de l’Algérie en fait une plaque tournante idéale pour ce genre de trafic. Malheureux constat, ces produits illicites ont même investi nos collèges, lycées et universités, et notre jeunesse doit être protégée de ce poison qui risque de briser la vie d’un grand nombre de nos enfants et jeter dans le désarroi des milliers de familles.
H. S. A.
