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Enchères : une double planche de Tintin adjugée 809 600 euros

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Signée de la main d’Hergé, une double planche de l’album mythique Le Sceptre d’Ottokar a été vendue – en dessous de son estimation – lors d’une vente à la maison d’enchères Tajan, dans le cadre de sa vacation dédiée à la bande dessinée, le 12 mars.
Tintin est une superstar aux enchères. Pourtant, la dernière vente concernant le personnage de bande dessinée d’Hergé n’a pas donné lieu à un record. Samedi 12 mars, la maison de ventes Tajan organisait une vente dédiée au neuvième art avec comme lot phare une double planche du Sceptre d’Ottokar, initialement estimée entre 900.000 et 1,2 million d’euros. Une fourchette un peu haute pour les acheteurs potentiels. Celle-ci a finalement été adjugée à 809.600 euros.
Cette double planche exceptionnelle du Sceptre d’Ottokar, huitième album de la série, avait été prépubliée dans Le Petit Vingtième le 6 juillet 1939. Outre la ligne claire propre à Hergé et l’organisation parfaite de la narration, elle représente un des moments clés du récit, lorsque Tintin découvre comment le sceptre a été volé.

Un parcours chaotique
Le parallèle entre le sujet même de cette page et les circonstances dans lesquelles elle fut acquise reste très amusant. Car ce lot d’exception possède son histoire. Proposer à la vente des planches de cet album relève, d’ailleurs, du fait exceptionnel lorsque l’on connaît leur parcours chaotique. Cette double planche, comme quelques autres, a ainsi tout bonnement été volée en 1946, avant de réapparaître dans les salles de vente il y a quelques décennies. Aujourd’hui, des planches originales du Sceptre d’Ottokar font ainsi régulièrement flamber les enchères, malgré les zones d’ombre concernant leur provenance.
«Elles étaient entassées dans un coin de bureau, explique un amateur sous couvert de l’anonymat. Un homme qui travaillait aux imprimeries du journal en a rapidement subtilisé une vingtaine. Celles qui se trouvaient sur le haut de la pile. Il habitait à Saint-Germain-en-Laye et a prudemment attendu trente ans, date de prescription de son vol, avant de les mettre en vente l’une après l’autre dans une galerie de Saint-Germain. Il a vendu la première 100 francs (15 euros). À chaque nouvelle planche, il augmentait les prix. J’ai rencontré l’un des collectionneurs de Tintin qui lui aurait acheté la dernière pour la somme de 10 000 francs (1 525 euros) en 1979.»

Jamais proposée en vente publique depuis vingt ans
Très équilibrée dans son ensemble, cette double planche met en avant – et de belle manière – le personnage principal de Tintin. Très représentative de l’œuvre d’Hergé à la fin des années 30, ces deux pages font partie de la même collection depuis vingt ans. «Elle n’avait jamais été proposée à la vente publique ou en galerie» peut-on lire dans un communiqué de la maison de ventes.
Parmi les 200 lots proposés ce samedi 12 mars, beaucoup de «1ères fois» – des premières pages, des premières couvertures, des premiers albums – «pour honorer l’esprit de notre grande première lors de la vente inaugurale de bande dessinée en 1996», précise encore le communiqué.
Tajan a ainsi dispersé des planches et illustrations originales de Philippe Francq, Albert Uderzo, Jean Giraud dit Moebius, Jean Tabary, Philippe Vuillemin, Derib, Will, Philippe Druillet ou encore Maurice Tillieux. Entre autres pièces majeures, une planche rare de très grand format sur papier cartonné en deux pièces de Paul Gillon tirée du premier tome des Naufragés du temps, L’étoile endormie.

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