Les inquiétudes grandissantes au sein des institutions sécuritaires et militaires algériennes, en raison du flux de tonnes de cannabis en provenance des postes frontaliers avec le Maroc, témoignent d’une véritable guerre de la drogue dirigée par le Makhzen, visant à nuire à la paix civile, la sécurité intérieure et l’unité nationale de l’Algérie.
Selon certains analystes algériens, ce ciblage de l’Algérie par le Maroc n’est pas nouveau, mais a plutôt doublé après la normalisation du Makhzen avec l’entité sioniste, exprimant ainsi le haut degré de dangerosité que représente cette sale politique marocaine envers l’Algérie. Pas plus loin que le 9 mai dernier, le général d’Armée et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Saïd Chengriha, avait d’ailleurs, depuis Béchar, mis en garde contre ces tentatives ignobles et répétées d’inonder notre pays de drogues, les considérant comme une arme dangereuse, appelant par la même occasion à intensifier les campagnes de sensibilisation auprès des jeunes sur les dangers de ce poison.
Selon des rapports de sécurité, il existe bel et bien un effort organisé provenant du Maroc, qui soutient les réseaux de trafic de drogue et fournit des débouchés pour diriger les flux vers l’Algérie. Et les données fournies par le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, abondent en effet dans ce sens. Elles révèlent qu’environ 2,5 tonnes de cannabis, ainsi que 17 kg de cocaïne et environ 1 kg d’héroïne, en plus de 3,5 millions de comprimés de substances psychotropes, ont été saisis, de janvier à mars 2023, ainsi que l’arrestation de 37 000 personnes impliquées dans la contrebande, le trafic et la distribution de tous types de drogue.
À titre de rappel, cette situation a poussé le Parlement national, il y a deux semaines de cela, à adopter une loi qui alourdit les peines pour les trafiquants de drogue, notamment en imposant des peines de prison allant jusqu’à la perpétuité. Pour sa part, Merad avait annoncé à la mi-avril, à l’APN que «l’Algérie est visée à travers les drogues et fait face à une guerre menée par son voisin de l’Ouest », et appelé en circonstance à affronter cette offensive «avec tous les moyens, à travers l’association de tous les secteurs et organes spécialisés, ainsi que la société civile ». Si au mois d’avril dernier, 4 quintaux de kif traité et 5246 comprimés psychotropes provenant des frontières avec le Maroc, ont été saisis par des détachements combinés de l’ANP en coordination avec les différents services de sécurité, le mois de mai n’est pas moins alarmant. En effet, des unités et détachements de l’Armée algérienne ont mis la main sur plus de 6 quintaux de drogue importés du Maroc, tandis que 236 631 comprimés hallucinogènes ont été saisis durant la période du 17 au 23 mai 2023.
Des chiffres effrayants qui révèlent ainsi ce flux croissant de drogues provenant principalement du Maroc, vers une Algérie géographiquement proche, et qui regroupe la plus grande masse de jeunes pouvant être ciblés par la commercialisation de ces drogues. Outre ce trafic, le rapport hebdomadaire du ministère de la Défense a révélé que des détachements de l’ANP ont arrêté 12 éléments soutenant des groupes terroristes, au cours d’opérations distinctes. L’ANP poursuit ainsi ses nobles missions de défense et de sécurisation du territoire national contre toute forme de menaces, des efforts intenses qui reflètent le haut professionnalisme, la vigilance et la disponibilité permanente de nos Forces armées à travers tout le territoire national.
Hamid Si Ahmed
