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Dossier migratoire et soucis sécuritaires : Les arguments qui plaident en faveur de l’Algérie

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L’Algérie est face à un défi sécuritaire de taille, à classer peut-être au second niveau de gravité après la spirale de violence terroriste des années 90 qui avait mis le pays à feu et à sang. À une exception près, le fléau en présence, aussi sensible que complexe soit l’immigration clandestine dont il est question, présente la face visible derrière laquelle se cachent bien des réseaux subversifs en poste sur les frontières du pays.

Avant-hier, c’était au ministre de l’Intérieur de relancer la question dans un sens où l’Algérie a été ciblée sur ce dossier par une campagne d’ONG qui se proclament défenseuses des droits de l’homme. Dans sa réaction, Noureddine Bedoui s’est livré à un jeu de discernement en abordant à la fois immigration «illégale»-un mot qu’il prononce par deux fois et sur lequel il a insisté- et les réseaux de criminalité qui exploitent ces populations africaines en détresse. Des critiques sur le traitement réservé par les autorités aux migrants clandestins ? Etant un pays de transit, pour autant, l’Algérie n’est pas montée au front pour traquer les migrants subsahariens, dont le nombre de tentatives d’entrée sur le territoire donne pourtant des sueurs froides (une moyenne de 500 par jour). Si non, des mesures ont été prises au niveau des frontières pour tenter de réduire le phénomène à son niveau le plus supportable possible. Un double défi qui consiste à gérer les vagues de populations migrantes, et à stopper net et neutraliser tout individu ou groupe de nuisance portant menace sur le pays en ces temps des grands bouleversements sécuritaires qui ont entrainé des pays dans l’abime, dont le plus indiqué pour l’Algérie est son voisin immédiat, le Mali.
Ce qui sous entend, à priori, une prise en charge locale de ces populations, qui plus est sont voisines, selon les standards des droits de l’homme en cours, avant de procéder aux opérations de rapatriement de ces personnes vers leurs pays d’origine. Parmi une vingtaine de nationalités recensées par les autorités, quelques 27000 personnes ont été reconduites dans leurs pays. Sur le plan matériel, le gouvernement a déboursé quelques 100 millions de dollars d’entre 7 et 8 ans pour lutter contre l’immigration clandestine et le terrorisme en appui aux opérations combinées par les pays du Sahel. Ce sont là des statistiques de terrain qui jouent en faveur de l’Algérie. C’est sans compter le front ouvert sur la bande frontalière du Sud pour lutter contre les menaces du terrorisme, de la criminalité organisée, du trafic de drogue, des armes…Et lorsque Bedoui révèle l’arrestation de membres de groupes criminels, infiltrés du flux des populations de migrants, ce n’est pas dans la langue de bois qu’il le dit pour justifier une quelconque «surenchère» sur le dossier. En effet, ces individus déférés par les services de sécurité devant la justice faisaient partie d’un réseau versé dans le marchandage et la traite des enfants et des femmes. «Je le dis encore une fois, nous allons prendre toutes les mesures nécessaires au niveau du gouvernement et de toutes les autres institutions pour préserver notre sécurité et la stabilité du pays», tranche l’homme fort de l’Intérieur. Pour ce faire d’ailleurs, les services ministériels ont pris le soin de suivre minutieusement l’évolution du fléau pour donner en conséquence les réponses nécessaires. Des indices sur le potentiel menace, en tout cas, assez solides pour faire valoir l’argument sécuritaire, dont l’Algérie met en avant sa souveraineté dans le traitement du dossier migratoire. Il n’y a qu’à rappeler les opérations militaires sur le terrain, dont fait état l’Armée nationale, pour constater le niveau de menace sécuritaire sur les frontières. Chaque jour que Dieu fait, des éléments de groupes terroristes, parmi eux certains étaient actifs dans des organisations au Sahel se rendent aux autorités militaires. La tendance de reddition est observée surtout dans la wilaya de Tamanrasset, où au moins une quinzaine d’éléments se sont livrés, armes à la main, à l’ANP, depuis le début du mois d’avril. Outre les terroristes éliminés, ou mis hors d’état de nuire, des caches contenant des armes, des munitions, des explosifs ont été découvertes, sans parler des pièces lourdes ainsi que des pickups que l’Armée a eu à saisir sur la limite du territoire national avec le Mali et le Niger.
Farid Guellil

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