Accueil MONDE Dénucléarisation : Pyongyang rejette une offre d’aide de Séoul

Dénucléarisation : Pyongyang rejette une offre d’aide de Séoul

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La puissante soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a rejeté vendredi une offre d’aide économique en échange d’une dénucléarisation formulée par le gouvernement sud-coréen, un « sommet d’absurdité » selon elle.

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a proposé cette semaine à la Corée du Nord un plan d’aide en aliments, énergie et infrastructure en contrepartie d’un abandon de son programme d’armement nucléaire. Les analystes jugeaient très minces les chances que Pyongyang accepte cette offre, formulée pour la première fois en mai par M. Yoon lors de son discours inaugural, la Corée du Nord ayant depuis longtemps affirmé qu’elle n’accepterait jamais un tel marché. Cette offre est un « sommet d’absurdité », a réagi vendredi Kim Yo Jong, la soeur de Kim Jong Un, estimant qu’elle était aussi réaliste que de planter « des champs de mûriers dans l’océan bleu foncé ». « Quand on pense que le plan pour troquer une +coopération économique+ contre notre honneur, (nos) armes nucléaires, est le grand rêve, l’espoir et le plan de Yoon, on se rend compte qu’il est vraiment simple et encore puéril », a-t-elle dit, citée par l’agence officielle KCNA. « Il est clair que nous n’allons pas nous asseoir face à face avec lui », a-t-elle ajouté, avant d’accuser le Sud de recycler des propositions déjà rejetées par le Nord. « Nul ne troque son destin contre des galettes de maïs », a-t-elle averti. Le bureau de la présidence sud-coréenne a de son côté exprimé son « profond regret » face aux déclarations « désobligeantes » de Kim Yo Jong, mais a ajouté que l’offre d’aide économique tenait toujours. « Une telle attitude de la part de la Corée du Nord ne contribue ni à la paix et à la prospérité de la péninsule coréenne, ni à son propre avenir. Elle ne fait que promouvoir son isolement sur la scène internationale », a déclaré le bureau.

« Prêt à déployer »
La semaine dernière, Pyongyang a menacé d’exercer des représailles « mortelles » contre la Corée du Sud, qu’elle tient pour responsable d’une récente poussée du Covid-19 sur son territoire. Cette menace est survenue alors qu’en juillet, Kim Jong Un a déclaré que son pays était « prêt à déployer » sa force de dissuasion nucléaire en cas d’affrontement militaire avec les Etats-Unis et la Corée du Sud. Mercredi, Pyongyang a par ailleurs tiré deux missiles de croisière. Selon Cheong Seong-chang, directeur du centre des études nord-coréennes à l’institut Sejong, les déclarations de Kim Yo Jong « réaffirment clairement » que Pyongyang n’abandonnera jamais l’arme nucléaire. En conséquence, les politiques du gouvernement de M. Yoon nécessiteront inévitablement une « révision fondamentale », observe M. Cheong. La nature personnelle de l’attaque de Kim Yo Jong contre M. Yoon montre que les relations seront probablement « très difficiles » au cours du mandat de cinq ans du nouveau président sud-coréen, a déclaré pour sa part à l’AFP Yang Moo-jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes. « Yoon a dit que la dénucléarisation de la Corée du Nord était la base même d’une paix durable dans la péninsule coréenne », a expliqué M. Yang. « Aujourd’hui, en ridiculisant Yoon, Kim Yo Jong lui a essentiellement dit une fois de plus que le Nord ne peut pas être plus en désaccord », a-t-il ajouté. La Corée du Nord a procédé à une série record d’essais d’armes cette année, notamment en tirant un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017. Et Washington et les responsables sud-coréens ont averti à plusieurs reprises que le Nord se préparait à reprendre ses essais nucléaires.

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