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Dans un article du « Monde Diplomatique » consacré au Royaume Chérifien : Le Maroc «pétrifié» par son roi

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Les papiers objectifs sur le Maroc, le «Royaume enchanté» que la presse française nous vend, habituellement, sont rares. C’est pourquoi un long article du « Monde Diplomatique », sous la signature du journaliste Pierre Daum, est intéressant et incisif à la veille d’élections législatives.

Dans cet article, le journaliste relève que le Maroc est «pétrifié» par son roi et que le scrutin législatif du 7 octobre «ne devrait pas modifier la donne» dans le Royaume chérifien, confronté à un climat social «difficile».
Dans un long reportage, dans lequel le journaliste a modifié les noms de ses interlocuteurs et celui de leurs villages de peur de représailles contre eux, le mensuel français a relevé encore que l’opposition «peine à défendre les maigres concessions» obtenues avec la Constitution de 2011, soulignant que dans un contexte de «mise au pas» des médias, «questionner le pouvoir du roi Mohammed VI reste un tabou». Pour le journaliste, Pierre Daum, la nouvelle Constitution, proposée par Mohammed VI en juillet 2011 dans la foulée de l’éphémère «Printemps arabe» marocain «n’a en rien entamé la toute-puissance du monarque», regrettant que seules les ambassades occidentales, et en particulier celle de la France, «persistent à en vanter les +avancées démocratiques+» du Maroc. Citant un professeur de sciences politiques à l’université de Rabat, le journal a souligné que cette nouvelle Constitution «n’a pas affecté le noyau dur du pouvoir monarchique». «Le roi reste la clé de voûte de tout le système marocain, législatif, exécutif et judiciaire. Et même financier, doit-on ajouter, puisque à travers la Société nationale d’investissement (SNI), dont la famille royale détient 60% des parts, Mohammed VI est l’acteur économique le plus puissant du Royaume», a-t-il précisé, relevant que la SNI, dont le chiffre d’affaires représentait 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) marocain en 2015, «détient une position dominante dans presque tous les grands secteurs économiques du Maroc».
En plus des entreprises détenues par la SNI, notamment les banques (Attijariwafa Bank), l’assurance (Wafa Assurance), les télécoms (Inwi), la distribution automobile (Sopriam, importateur exclusif de Peugeot et Citroën), la grande distribution (chaîne de supermarchés Marjane), l’immobilier (Addoha), le tourisme (Atlas Hospitality), les énergies vertes (Nareva), le roi Mohammed VI «est aussi le plus grand propriétaire agricole du pays». Des hommes politiques marocains interrogés par le journaliste, qui dit avoir été suivi dans chaque lieu traversé, ont affirmé qu’ils sont pour un «vrai changement démocratique», réclamant une «répartition équitable» des richesses du pays.
«Le Maroc compte douze millions de personnes qui vivent avec moins de
2 dollars par jour. Or, le roi est très riche», ont-ils dit, faisant remarquer qu’entre 2011 et 2016 «la fortune du roi a fortement progressé et la pauvreté aussi. Ce n’est pas normal !»
L’article de Pierre Daum est d’autant plus intéressant que les journalistes sérieux ne peuvent exercer librement dans un pays où la liberté de presse et d’expression est verrouillée et où l’opinion publique est matraquée par la presse marocaine aux ordres du Palais royal et par les sites de propagande dirigés contre l’Algérie et contre la lutte pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
M. Bendib/APS

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