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CLASSÉES « POTENTIELLEMENT POLLUEUSES » DE L’ENVIRONNEMENT ET DES OUEDS : 6 000 unités industrielles incriminées

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La protection des eaux des oueds contre tous les aspects liés à la pollution, de l’activité industrielle au simple jet d’une bouteille de plastique devrait passer à une vitesse supérieure, dépassant le cadre des alertes et des envois d’avertissements aux pollueurs, pour la préservation, dans la durée, des eaux de nos oueds, lesquelles sont la principale source d’alimentation des barrages et jouent un rôle vital dans le secteur de l’Agriculture.
Les derniers chiffres avancés par le ministère de l’Environnement quant au nombre des entreprises polluantes renseigne on ne peut mieux sur la gravité de la situation, mais aussi de la non-inscription effective de la priorité de la préservation de l’environnement, dans le secteur industriel, alors que la législation en la matière ne date pas d’hier. EIles sont 6 000 unités industrielles à être classées parmi les entreprises « potentiellement pollueuses » de l’environnement et des oueds, dont 1 673 recensées à travers 35 wilayas du pays déversent des rejets liquides polluants. C’est l’annonce faite par la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelable, Nassira Benharrats lors du lancement de la journée d’études sur « la valorisation et la protection des oueds », mardi dernier, indiquant qu’elles sont « 1 673 entreprises classées comme polluantes des oueds et des différentes embouchures à travers le pays » et 1 343 parmi elles inspectées, ont donné lieu, a-t-elle précisé «  à un constat de défaut de conformité » avec les normes et la législation en vigueur en matière de protection de l’environnement en général et les eaux des oueds en particulier. Présent à cette occasion, le ministre des Ressources en eau, Berraki Arezki, soulignant l’importance de la valorisation et de la protection des oueds contre les diverses menaces, a tenu à rappeler que les eaux des oueds constituent la principale ressource non seulement pour un secteur qui est vital pour la sécurité alimentaire de notre pays, à savoir l’agriculture, mais aussi pour l’alimentation de nos barrages, et donc la préservation d’une source vitale et de portée stratégique, l’eau, notamment en ces temps de désertification dans notre région et en Afrique en général, en raison des changements climatiques. Selon toujours le ministère de l’Environnement, se référant aux enquêtes de son personnel à travers les wilayas du pays, sur les 1 673 installations qui déversaient des rejets liquides polluants, 1 343 inspectées ont donné lieu à un constat de défaut de conformité de 772 entreprises aux conditions nécessaires à même d’assurer la non-pollution des oueds, notamment la création de stations d’épuration (Step) et le non-déversement des déchets solides dans les embouchures.

L’obstination des industriels
Face à des pratiques attentatoires à l’environnement en général, et particulièrement à nos oueds, source vitale et essentielle dans la relance du secteur de l’agriculture, l’alternative pour se défaire de la dépendance des hydrocarbures et des importations, il y a eu fermeture de 12 entreprises, l’établissement de 69 arrêtés de fermeture, 15 propositions de fermeture et 11 autres suspensions d’activités. Des mesures ayant été prises auparavant contre des pollueurs, pour des experts des questions environnementales et des associations de protection de l’environnement, depuis, la gravité de la situation relative aux atteintes à notre environnement en général, et aux oueds en particulier, obligent la prise de davantage de mesures à l’encontre des pollueurs, car nos oueds ainsi que notre rivage sont considérés comme des dépotoirs par des industriels comme par le citoyen lambda. On se rappelle, pour ne citer qu’à titre d’exemple, l’incident de la mort massive de poissons de ce lac, Oum Ghellaz, plan d’eau situé à l’est d’Oran près de Oued-Tlélat, survenu en juin dernier, en raison des rejets de différentes natures désignés comme cause de l’asphyxie des poissons. La commission de wilaya d’Oran pour la surveillance des rejets industriels avait suivi « de manière rigoureuse », les unités industrielles de la région, au nombre de 43 entités et elle avait adressé 13 mises en demeure aux unités ne respectant pas la réglementation, ayant procédé au rejet de leurs déchets en milieu naturel, « dans les zones humides en l’occurrence », avait précisé à cette époque la directrice locale de l’environnement. La même responsable avait annoncé que ses services avaient adressé 49 mises en demeure aux industriels de la région d’Oran, après avoir constaté l’absence de tout système interne d’épuration, et donc les déversements étaient une pratique courante, ce qui constitue une violation de la législation en la matière, ne se souciant guère des avertissements lancés par les pouvoirs publics « pollueurs -payeurs », pour amener le secteur industriel notamment, à inscrire les questions environnementales sur le registre des préoccupations majeures, pour assurer les bases de tout développement socio-économique durable. Autre annonce faite par la ministre de l’Environnement, mardi dernier, la fermeture de l’ensemble des établissements industriels sis près du lac Réghaïa, (Alger), en vue de préserver cette zone humide, et donc l’environnement ainsi que l’équilibre des écosystèmes. Dans une de ses études, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté sur l’impact de la pollution industrielle sur l’environnement, l’homme et l’air, indiquant qu’à l’avenir les allergies  occuperont la quatrième place dans la liste des maladies chroniques, en raison de l’augmentation des facteurs de risque liés à la pollution industrielle et de l’air.
Karima Bennour

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