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Cinéma : Robert Redford annonce qu’il prend sa retraite d’acteur

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Robert Redford, l’un des plus grands acteurs de sa génération, a annoncé la fin de sa carrière de comédien, sauf coup de théâtre, après six décennies d’un parcours truffé de classiques du cinéma. «Il ne faut jamais dire jamais, mais je suis arrivé à la conclusion que jouer la comédie, c’est fini pour moi», a expliqué l’acteur de 81 ans dans un entretien au magazine Entertainment Weekly publié lundi.

Il a indiqué que «The Old Man and The Gun», qui doit sortir le 28 septembre aux États-Unis, serait probablement son dernier film. Il y joue le rôle d’un repris de justice de 70 ans, évadé de prison, qui se lance dans une série de braquages. Un récit tiré de l’histoire vraie de Forrest Tucker. «Je prendrai le chemin de la retraite après ça parce, que je fais ça depuis que j’ai 21 ans», a confié M. Redford, qui était l’un des très rares acteurs de sa génération encore en activité. «Il l’a mentionné dès le début du tournage», a expliqué, dans un entretien au magazine Esquire, le réalisateur de «The Old Man and The Gun», David Lowery. «Je pense que le film parle autant de lui que de ce personnage», a-t-il expliqué. «Il s’agit de quelqu’un qui est au crépuscule de sa vie, à faire quelque chose qu’il aime. Il y a un côté inévitable lié au personnage qu’il est impossible de dissocier de M. Redford lui-même, et un côté doux amer».

«Trop beau»
Depuis la fin des années 1970, cet homme parfois réputé distant, qui vivait éloigné des médias et du star-system, s’était fait rare devant la caméra, préférant s’investir dans une carrière de réalisateur. Une porte-parole de l’acteur, contactée par l’AFP, a souligné que les déclarations de Robert Redford concernaient uniquement sa casquette de comédien, pas celle de réalisateur. Il a réalisé neuf longs métrages, dont le premier, «Des gens comme les autres», lui a valu un Oscar de la mise en scène en 1981.
Le Californien a également fondé le festival de cinéma de Sundance en 1978, devenu l’un des plus influents au monde. En tant qu’acteur, il n’a jamais été récompensé aux Oscars bien que plusieurs de ses prestations aient été saluées dans des films emblématiques comme «L’Arnaque», «Les hommes du président», «Les trois jours du Condor» ou «Out of Africa». Il a néanmoins reçu un Oscar d’honneur en 2002 pour l’ensemble de son œuvre. «Redford donnait l’impression que tout était facile», a réagi l’acteur américain Rob Lowe («A la Maison Blanche») sur Twitter.
«Il était trop subtil et trop beau pour être un acteur à récompense.» Le comédien au sourire ravageur et aux longues mèches dorées, qui a démarré à Broadway à la fin des années 50, s’est montré très sélectif dans ses choix de rôles après avoir acquis un statut à Hollywood, affirmant avoir, notamment refusé «Le Lauréat» et «Love Story».
Il a ainsi relativement peu tourné pour un acteur de son standing, y compris lors de ses grandes années de la fin des années 60 au milieu des années 80. Sa carrière est très majoritairement jalonnée de rôles de personnages positifs, inspirant la sympathie même quand il s’agissait de malfrats comme dans «L’Arnaque», «Butch Cassidy et le Kid» ou «The Old Man and The Gun». Le Californien, issu d’une famille relativement modeste, a cherché, toute sa vie, à tracer sa voie, gardant, autant que possible pour une star de cinéma, ses distances avec Hollywood.
La quarantaine venue, il envisageait déjà de ne plus apparaître devant la caméra, préférant se concentrer sur la réalisation et son festival. «Je pense qu’il est temps de passer à autre chose», disait-il en 1980, lors d’un entretien à la chaîne britannique BBC1. «Très peu de gens que je connais ont été capables de raccrocher au bon moment et de passer à autre chose.»

Sa carrière en six rôles cultes

Robert Redford, l’une des grandes légendes d’Hollywood, a annoncé, à 81 ans, que «The Old Man and The Gun», qui doit sortir en septembre aux États-Unis, serait probablement le dernier film de sa carrière de comédien. Tantôt amant de Barbra Streisand dans «Nos plus belles années» (1973), cow-boy rebelle dans «Le Cavalier électrique» (1979) ou navigateur en détresse dans «All Is Lost» (2013), l’icône américaine a campé au fil des décennies une multitude de rôles mémorables. Retour sur six d’entre eux.

«Butch Cassidy et le Kid» (1969)
«Ne me dis pas comment braquer une banque. Je sais comment braquer une banque !». Robert Redford partage le haut de l’affiche avec Paul Newman dans ce film narrant les méfaits de deux amis malfrats, ingénieux, charismatiques et gouailleurs. Leur humour désinvolte passe mal auprès de la critique à l’époque, mais le public répond présent: le western est un succès et propulse le beau Redford dans la cour des grands.

«L’Arnaque» (1973)
Redford et Newman sont de nouveaux associés, cette fois comme escrocs dans le Chicago des années 1930. Les deux hommes montent une arnaque ambitieuse pour se venger d’un dangereux gangster new-yorkais. Sa performance remarquable, dans le rôle de Johnny Hooker, vaut à Robert Redford la seule nomination de sa carrière pour l’Oscar du meilleur acteur, qui revient finalement à Jack Lemmon pour son rôle dans «Sauvez le tigre» (1973).

«Gatsby le magnifique» (1974)
Cette adaptation cinématographique du célèbre roman de F. Scott Fitzgerald devait consacrer Redford comme le plus grand acteur romantique d’Hollywood, mais le film de Francis Ford Coppola connaît un succès mitigé. Redford n’est pas épargné par la critique, qui attendait mieux de lui dans le rôle du mystérieux et décadent Jay Gatsby.

«Les Hommes du Président» (1976)
Robert Redford rebondit avec brio dans le costume du journaliste Bob Woodward, qui a révélé, aux côtés de son collègue du Washington Post Carl Bernstein, interprété par Dustin Hoffman, le scandale du Watergate, à l’origine de la démission du président Richard Nixon. Beaucoup font de ce rôle l’un des plus importants de la carrière de Redford, qui avait déjà évolué dans l’univers politique, en 1972, en tant que candidat malheureux au Sénat américain dans le moins mémorable «Votez McKay».

«Le Meilleur» (1984)
Roy Hobbs, joueur de base-ball, est au sommet de son art lorsqu’une femme lui tire brutalement dessus. Son courage et sa détermination lui permettent néanmoins de revenir sur les terrains et, forcément, de mener son équipe à la victoire.
Particulièrement à son avantage au milieu de l’arène –la scène de son «home run» victorieux est devenue culte–, Redford porte sur ses épaules ce film au scénario un peu convenu.

«Out of Africa – Souvenirs d’Afrique» (1985)
Une déception amoureuse pousse la baronne Karen Blixen (Meryl Streep) à s’embarquer pour l’Afrique. Elle y fait la connaissance de l’insaisissable aventurier Denys Finch Hatton, un rôle dans lequel Robert Redford se glisse à merveille. Inspiré des mémoires de la Danoise Isak Dinese, «Out of Africa – Souvenirs d’Afrique» se voit couronné de sept Oscars, dont celui du meilleur film.

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