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CANICULE : Le changement climatique produit ses effets

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Sans le réchauffement climatique, les températures exceptionnellement élevées enregistrées un peu partout sur la planète, n’auraient pas été atteintes. Avec le changement climatique, cela sera ainsi à l’avenir, personne ne s’étonnera d’une canicule menaçante pour les populations. Ce sont les experts qui le disent. Ils citent à l’appui ce qui se passe en Europe du sud, mais leurs conclusions sont tout aussi valables sur la rive sud de la Méditerranée. Pour les chercheurs, « les récentes vagues de chaleur ne sont plus des événements exceptionnels » et celles qui adviendront « seront encore plus intenses et plus courantes si les émissions ne sont pas réduites rapidement ». Ces mises en garde restent médiatiques, elles n’influent pas sur les dirigeants des pays développés qui continuent à courir derrière les énergies fossiles. Pourtant, la canicule frappe de plein fouet leurs pays. Les médias ont rapporté que ce lundi 24 juillet 2023, un record de température est tombé du côté de Palerme, en Italie, avec, comme il le qualifie, « un incroyable 47,0 °C », enregistré par les services météo. Le même jour, lundi, une tempête s’est abattue sur la ville de Milan dans la nuit, provoquant l’effondrement des toits et déracinant des arbres, bloquant les routes et perturbant les transports dans la capitale financière italienne. Au moins 5 personnes ont été tuées à la suite de violents orages dans le nord du pays et d’incendies en Sicile, dans des développements qui inciteraient le gouvernement à déclarer l’état d’urgence dans les zones les plus touchées. En Sardaigne où le mercure est monté jusqu’à 48,2 °C, c’est un record européen qui a été battu. Au plus fort de la saison touristique. Les experts regardent aussi vers l’Afrique du Nord où plusieurs records ont été battus avec les 49 °C atteints sur la côte de l’Algérie et de la Tunisie. Mardi à la chaîne 3 de la radio où il était l’invité de la rédaction, pour parler des incendies de forêts, le colonel Farouk Achour, directeur général de l’information et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC), a évoqué le « dôme de chaleur » entre le nord de l’Afrique et le sud de l’Europe, qui agit sur le sens des vents dominants soufflant par rafales, en modifiant leur direction toutes les 30 secondes au lieu de la demi-heure. Beaucoup de pays sont touchés par ce phénomène qui favorise les feux de forêts, même si, dit-il, on ne peut pas écarter la part du «criminel ». Le dôme de chaleur est cité pour expliquer les vagues de chaleur en Espagne, en Italie ou en Grèce. Il s’agit, expliquent les météorologues, d’un anticyclone qui ne bouge pas et qui est rendu plus intense par le réchauffement climatique. Le dôme emprisonne l’air chaud. En Algérie, le mois de juillet a connu des températures record qui ont surpris tout le monde. La ruée vers les climatiseurs a permis d’atténuer l’impact de cette vague de chaleur, mais les spécialistes ont été amenés à réfléchir sur les moyens de prévention à mettre en place ou à renforcer. Salah Abed Sahabi, directeur de l’exploitation météorologique et de la climatologie à l’Office national de la météorologie (ONM), estime que l’Algérie doit mieux se préparer pour faire face à davantage de phénomènes extrêmes. Dans un entretien à l’APS, il a rappelé que durant la journée du 11 juillet, Météo-Algérie a enregistré des températures ayant dépassé les records. Il a relevé que « les records de température maximale enregistrés durant cet épisode à Alger, Chlef, Maghnia, Bouira et Dellys (Boumerdes) n’ont jamais été égalés auparavant ». Expert international, membre de la Commission météo, du climat, de l’eau et des services et applications environnementaux associés (SERCOM) à l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Salah Abed Sahabi a recommandé « la mise en place en urgence d’un système de vigilance sanitaire et de gestion de crise liée aux vagues de chaleur d’une période d’une semaine. Il évoque les conditions climatiques sévères attendues et insiste sur la création d’un « centre d’alertes précoces multirisques devant regrouper l’ensemble des institutions en charge de la surveillance et la gestion des risques majeurs ».
M’hamed Rebah

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