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Boumerdès : Taourga, une commune enclavée qui ambitionne de devenir un grand pôle avicole

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La localité de l’ex Horace Vernet a réussi à forger un nom dans le domaine de l’activité avicole.

Dans ce cadre, plus de 300 éleveurs exercent dans la filière dont une grande partie dans la reproduction du poussin. Un jeune éleveur en l’occurrence Bachiri Samir qui s’est lancé dans l’activité en 2005 dans le cadre de l’ANSEJ est un exemple de réussite. Après un labeur de 13 années, il a réussi à s’imposer dans la filière avicole en faisant prospérer son projet. Il est parvenu à rembourser toutes ses dettes contractées tant auprès de l’ANSEJ que des banques. Grâce à sa persévérance et une bonne gestion, il dispose ainsi de moyens financiers pour faire de l’extension et de réaliser d’autres projets pourvu que les autorités lui accordent les assiettes de terrain nécessaires. « Si on m’attribue une superficie de 05 HA, je suis en mesure de couvrir 20% de la production nationale dans la reproduction de poussins », a-t-il déclaré en ajoutant que toutes ses demandes pour acquérir un terrain étaient restées vaines en dépit de l’encouragement et des promesses qui lui ont été faites par le wali lors de sa visite dans la localité où il a exprimé sa volonté de faire de cette contrée enclavée un pôle avicole national d’excellence au vue des potentialités énormes réalisées par les éleveurs eux-mêmes. Dans ce cadre, la localité fournit plus de 40¨% de la demande nationale de poussins reproducteurs où plusieurs wilayas du pays s’ y sont approvisionnées. Le jeune éleveur Bachiri Samir qui nous a fait visiter ses sites d’élevage répartis dans la commune de Taourga a dit : « J’ai loué des terrains pour réaliser mon activité et je continue toujours de le faire car je n’ai pas pu avoir de terrains pour cet investissement », a-t-il déclaré en pointant les multiples blocages bureaucratiques. Cela ne décourage pas les éleveurs de la localité puisqu’ils comptent sur leurs propres moyens pour faire prospérer leur activité. Le visiteur dans la commune de Taourga est frappé en premier par la vue d’un grand nombre de hangars qui se dressent dans plusieurs endroits de cette contrée montagneuse située entre la wilaya de Boumerdès et de Tizi-Ouzou. Cela nous renseigne sur l’importance de l’aviculture qui est largement pratiquée par les paysans à côté des anciennes activités qui sont l’oléiculture, l’apiculture et l’agriculture de montagne. De l’élevage familial jusqu’à une production industrielle, les centaines d’aviculteurs de la région alimentent les autres willayas du pays d’une grande quantité de poussins reproducteurs dont la qualité est fortement appréciée. Maitrisant bien la filière, Samir, qui nous a fait visiter ses hangars, nous a expliqué le processus de la production avicole qui commence par la poule jusqu’à la sortie du poussin de l’incubateur après avoir placé les œufs dans le couvoir pendant plus de 18 jours. « Cela engrange de gros frais relatifs à l’alimentation qui est constituée de plusieurs produits pour ne citer que le maïs et le son qui reviennent très chers à cause de la spéculation », déplore-t-il en ajoutant que la poule de souche n’existe pas, nous l’importons de l’Europe, a-t-il précisé. Disposant d’un matériel sophistiqué d’une valeur dépassant les 15 milliards de centimes, il ambitionne de produire un million de poussins /jour mais cela est conditionné par l’attribution d’assiettes de terrains pour concrétiser ses investissements qui sont porteurs de centaines de postes d’emplois et de richesses. Dans cette optique, la réhabilitation de la zone d’activité et de développement (ZAD) créée durant les années 80 est plus qu’indispensable pour permettre aux éleveurs de la région de développer cette filière fortement maitrisée et pratiquée dans cette contrée enclavée. Libérée des chalets, la ZAD en question peut constituer un vecteur essentiel pour le développement local dont cette région rurale a grandement besoin. Encore une fois les autorités, compétentes y sont interpellées pour libérer et faciliter l’investissement. Voulant connaître plus sur le développement de la commune, nous avons rencontré le président d’APC Mr Boulouache Saïd dans son bureau. S’inscrivant dans les actions du développement de sa commune, le maire n’est pas allé par trente six chemins pour exprimer son soutien aux aviculteurs qui ont pu, avec leurs propres moyens, développer cette filière pour lui donner une résonnance nationale. Dans ce cadre, il prône la réhabilitation de la ZAD et la création d’autres pour permettre aux éleveurs de la région ainsi qu’à d’autres promoteurs d’investir dans la localité afin d’enclencher un véritable développement pour améliorer le cadre de vie de la population locale de 10 000 âmes. « Une enveloppe financière d’un montant de 07 milliards de centimes nous a été allouée dans le cadre des plans de développement communaux (PCD) », nous a déclaré le président d’APC en précisant que cela va nous permettre de réaliser pas moins de 13 opérations dans divers domaines en citant l’alimentation en eau potable, le raccordement en gaz de ville, le revêtement des routes, la réalisation d’infrastructures de jeunesse et autres. Le maire voit dans l’implication de la société civile dans la gestion des affaires de la municipalité une opportunité à exploiter pour améliorer le cadre de vie de ses concitoyens.
B.Khider

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