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Bouira : les locaux boudés, l’informel bat son plein

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Les abords de routes de Bouira ont pris, ces derniers temps, les allures de marchés à ciel ouvert, avec l’apparition de points de vente illicites de fruits et légumes tenus par des «commerçants» ayant «troqué» les locaux qui leur ont été octroyés pour un exercice informel «plus rémunérateur».  Ce phénomène, qui ne cesse de prendre de l’ampleur, représente aussi une menace pour la sécurité des usagers de la route, puisque des automobilistes voulant s’approvisionner en ces produits auprès de ces vendeurs informels y commettent des manœuvres dangereuses. Sur les bas-côtés des routes nationales (N5, 26 et 08), le nombre des marchands informels va cresendo en l’absence, pour l’heure, de mesures pour l’éradication de ces activités illicites, qui portent un préjudice tant à l’économie nationale qu’aux usagers de ces axes routiers. »Ici, nous avons plus de gain par rapport à la ville », a confié tout bonnement un vendeur « écumant » la RN 5, un axe routier très emprunté.
Des jeunes marchands ont justifié leur recours au commerce informel en invoquant le désœuvrement. « Je suis chômeur, non diplômé. Je suis obligé de recourir au commerce pour survivre », s’est défendu Hakim.Toujours sur la RN 5, qui traverse les communes de Bechloul, d’El-Adjiba, d’Ahnif et d’Ath Mansour, des jeunes proposent, sur le bas-côté, des fruits et légumes à des prix pourtant relativement très élevés, bravant même les fermes interdits des pouvoirs publics locaux. Le phénomène est plus manifeste à Ath Mansour où une cinquantaine de locaux commerciaux, nouvellement construits pour réguler le marché local, ont été laissés à l’abandon. Malgré les mesures de facilitations accordées par l’État, « ces commerçants informels refusent toujours de s’installer dans ces locaux réalisés depuis plusieurs mois, et qui sont actuellement à l’abandon », a regretté Saâdi Ahmed, maire de cette municipalité, située à une cinquantaine de km à l’Est du chef-lieu de la wilaya. Réalisés dans le cadre du programme du président Abdelaziz Bouteflika, afin d’aider les jeunes à s’insérer de façon légale et professionnelle dans leur métier à travers les différentes daïras de la wilaya comme Kadiria, Lakhdaria, Sour El-Ghouzlane et M’chedallah, plusieurs locaux commerciaux sont abandonnés par leurs bénéficiaires. Dans la commune de Chorfa, le bas-côté de la RN 26 est également envahi par le commerce informel. Un marché de fruits et légumes est en cours de construction dans cette commune pour tenter d’éradiquer ce phénomène, mais beaucoup de jeunes commerçants refusent déjà de le rejoindre. « Vendre sur le bas-côté de la route est très rentable, car nous attirons beaucoup de clients », estiment certains de ces jeunes. Dans ces régions, à l’instar d’autres communes de la wilaya, des marchands occasionnels squattent des espaces susceptibles de faire fructifier leurs commerces, à l’instar des trottoirs, des accotements des routes, des places publiques à qui sont transformés en propriétés « privées ».
Contacté, le directeur du Commerce de la wilaya, Goumri Ahmed, a affirmé que ce phénomène est constaté « beaucoup plus aux abords des routes, en dehors des milieux urbains, tandis qu’au niveau des villes, il a été éradiqué après plusieurs interventions des forces de l’ordre ». Il a, en outre, fait savoir que des travaux de réalisation de quatre marchés de proximité avaient été lancés depuis plusieurs mois dans les communes de Bechloul, Kadiria, Sour El- Ghozlane et Bir Ghebalou. Destinés à offrir des prestations de proximité au profit des ménages, ces projets ont été dotés d’une enveloppe financière globale de 41 millions de Dinars, mobilisée sur les budgets des plans communaux de développement de ces communes, a-t-il rappelé.
Avec ces nouvelles réalisations, la wilaya sera dotée d’un total de 14 marchés de proximité, dont sept ont été concrétisés durant ces trois dernières années, au profit de la commune de Bouira (3 marchés) et de celles de Sour El-Ghozlane, Aïn Bessam, Lakhdaria et M’chedallah. « Ces espaces commerciaux viennent à point nommés, pour débarrasser les villes des marchés informels, qui enlaidissent l’environnement et sont aussi sources de désordre et d’atteinte à l’environnement », a fait remarquer le même responsable.

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