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Blida : Le palais Aziza en passe de retrouver son lustre d’antan

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Le palais Aziza de Béni-Tamou (Blida) devrait retrouver son lustre d’antan avant la fin de l’année en cours, suite à la programmation d’une opération de relogement des familles l’occupant actuellement, pour sa transformation en musée.

Une fois ce monument historique, unique du genre dans la région, «restitué», la commune déshéritée de Béni-Tamou sera promue en une destination culturelle touristique de choix pour tous les amoureux de l’histoire des différentes wilayas du pays. «Les familles, au nombre de neuf, résidant depuis 1962 au palais Aziza seront relogées avant la fin de l’année en cours, en vue de la transformation de la bâtisse en musée, après restitution de son cachet originel islamique», a annoncé à l’APS le secrétaire général de la commune de Béni-Tamou, Mohamed Hadj Amar, précisant que ces familles ont été programmées pour faire partie des bénéficiaires d’un projet de 150 logements destinés à l’éradication de l’habitat précaire, actuellement en cours de concrétisation à la cité «Zouani « de Béni-Tamou. «Le projet sera réceptionné en septembre prochain, ou au plus tard avant la fin de l’année», a-t-il assuré. Mohamed Hadj Amar a justifié le retard mis dans le relogement de ces familles par le fait que ces dernières ont toujours refusé les propositions en la matière qui leur ont été faites par les autorités locales, la dernière en date étant une opération de relogement en 2016, dont des décisions d’affectation leur ont été destinées avant d’être annulées car, a-t-il souligné, «ils avaient refusé leur relogement, en exprimant leur souhait de demeurer dans la commune de Béni-Tamou». «Cette doléance a été prise en considération, car il s’agit de familles algériennes, qui de plus relèvent de familles de chouhada et de moudjahidines dont les parents ont beaucoup donné pour l’indépendance de l’Algérie, mais qui au lendemain de l’indépendance n’ont pas trouvé d’autre lieu où loger que le palais Aziza», a encore expliqué M.Hadj Amar. Il a estimé que l’évacuation du palais Aziza interviendra «avant fin 2019, si le plan de travail fixé est respecté». Une enveloppe de 750 millions de DA avait été affectée, en 2016, à la restauration de la bâtisse, mais la présence de ces familles constituait une entrave au projet, a-t-il souligné, car les travaux de restauration présentent un risque d’effondrement, est-il signalé de même source. Interrogé sur le projet de transformation du palais Aziza en musée, Mohamed Hadj Amar a indiqué que la commune n’a «aucune information sur le sujet», mais si le projet venait à être concrétisé, il «constituerait une source de revenues non négligeable pour la localité», a-t-il observé. Une fois les familles résidant au palais Aziza évacuées, l’édifice bénéficiera, selon le directeur de la culture de la wilaya, Lhadj Meshoub, d’une opération de restauration visant l’élimination de toutes les modifications apportées par les habitants en son sein (notamment de nouvelles pièces, et des escaliers) et la restitution du cachet originel de ce monument historique, dont chaque recoin a été témoin de la vie fastueuse de la fille aimée du Dey Hussein. Outre la transformation de la bâtisse, une fois restaurée, en un musée public, le responsable a fait part d’une décision d’exploitation de l’assiette y attenante pour en faire un jardin englobant toutes les commodités nécessaires susceptibles de relever son attractivité auprès des familles notamment. M. Meshoub n’a pas manqué, en outre, de souligner l’importante contribution attendue de ce projet de musée dans «la promotion de la commune de Béni-Tamou en un pôle touristique et culturel pour les visiteurs nationaux et étrangers».

Le palais Aziza : d’un palais «royal» à un vieil immeuble collectif
Une tournée de l’APS sur les lieux a permis de faire le constat de l’extrême état de dégradation du palais Aziza, à commencer par son portail complètement détérioré, ne cachant plus rien de la bâtisse désormais transformée en un vieil immeuble collectif , avec de nombreuses pièces et des murs de séparation ajoutés dans la cour au fil du temps et de l’accroissement du nombre des familles y habitant. Quant aux toitures et murs extérieurs du palais, ils sont dans un état de délabrement tel qu’ils menacent ruine à tout moment. «Je suis né et j’ai grandi dans cette bâtisse, que j’ai toujours refusé de quitter, mais aujourd’hui force est de constater que sa dégradation avancée me rend impatiente d’évacuer dans les plus brefs délais», a confié une habitante du Ksar. Lui emboitant le pas, sa voisine estime que si le palais «présentait le seul refuge pour sa famille au lendemain de l’indépendance, vu que les familles y résidant étaient peu nombreuses, la situation a changé avec le temps, car les enfants ont grandi et ont construit leur propres familles, au point que la bâtisse est devenue trop exigüe», a-t-elle déploré. Intervenant, à son tour, un jeune homme lui coupe la parole pour lancer un appel aux autorités locales en vue de «leur évacuation de cette bâtisse historique, dans les plus brefs délais». Il a notamment déploré le fait que les promesses des responsables locaux soient demeurées «lettres mortes, en dépit de la gravite de notre situation», a-t-il estimé.
Le palais Aziza remonte à l’époque de la présence Ottomane en Algérie, précisément à l’année 1797, quand le Dey Hussein avait construit deux palais à sa fille Aziza, suite à son mariage avec le Bey de Constantine, le 1er à la Casbah d’Alger et le second à Beni Tamou. Tombée amoureuse du palais de Béni-Tamou, la fille du Dey y passa une grande partie de sa vie, car elle appréciait particulièrement le climat doux de la région et ses beaux paysages offrant une vue imprenable sur les monts de Chréa.
La bâtisse avait été exploitée au début du colonialisme français en tant que prison, avant sa transformation en caserne militaire, puis en résidence du parachutiste Lagarde jusqu’en 1962.

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