Depuis quelques jours, nous assistons à un retour du phénomène qui fait penser aux jeunes, Algériens notamment, que prendre une embarcation de fortune avec tous les risques et périls qu’encourt une traversée de la méditerranée est synonyme de l’eldorado.
Ainsi, en seulement 24 heures, soit dans la nuit de vendredi à samedi, 31 bateaux, à bord desquels 418 migrants illégaux, sont arrivés sur les côtes espagnoles dans la région de Murcie. Beaucoup d’Algériens y sont identifiés, a rapporté samedi, le quotidien régional « La Opinión de Murcia », citant la Délégation du gouvernement [local] à Murcie. Interceptés par les autorités espagnoles, ces harraga ont été redirigés vers le port de Carthagène, lieu où il a été décidé, il y a quelques semaines, d’abriter toutes les personnes arrivant illégalement par bateau sur les côtes de la Région, quelque soit l’endroit où ces embarcations de fortunes sont arrivées. Face au grand nombre des harraga interceptés, les membres de l’Unité d’Intervention de la Police (UIP) a sonné la mobilisation générale dans cette région, réputée être proche des côtes algériennes et marocaines.
Selon la loi espagnole, la période maximale de détention autorisée dans les centres de rétention des migrants illégaux est de 60 jours, au terme desquels, s’il n’y a pas eu d’expulsion, la police procède à leur libération. Cependant, crise sanitaire liée au coronavirus oblige, à laquelle situation s’ajoute la fermeture du Centre d’internement pour étrangers (CIE) de Murcie, les immigrants qui continuent d’arriver sur la côte espagnole doivent y rester, surveillés, jusqu’à ce qu’ils subissent tous des tests PCR. Selon les affirmations de « La Opinión de Murcia », quelques heures après le dépistage des premiers migrants sur le port de Carthagène, les résultats sont arrivés : au moins deux d’entre eux étaient infectés par le virus et devraient se rendre à l’hôpital, non pas parce que leur état est grave, mais parce que, étant séropositifs, le protocole oblige de passer par cette procédure.
Le ministère de la Santé espagnole a rapporté samedi qu’il y a déjà sept migrants clandestins qui ont été testés positifs au Covid-19 et que les tests se poursuivent toujours. Les personnes avec lesquelles ils ont partagé un bateau doivent être mises en quarantaine et, n’ayant pas de domicile dans la région où ils peuvent être suivis, leur destination est l’abri qui a été mises en place il y a quelques semaines pour eux: El Valle, un lieu en pleine nature, surveillé par la Garde civile pour que tout soit en ordre. Interrogés par les autorités espagnoles, ces harraga affirment dans leur quasi-totalité qu’ils veulent se rendre en France. Face à l’arrivée massive des migrants clandestins ces derniers jours sur les côtes espagnoles, un responsable de syndicat de la Police nationale espagnole a affirmé que les agents de la Police nationale vivent une situation «chaotique et débordée», déplorant l’absence de moyens suffisants.
Hamid Mecheri
