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APRÈS LES RÉVÉLATION DES RENCONTRES SECRÊTES TENUES AVEC SAÏD BOUTEFLIKA : Échanges tendus entre Makri et Djaballah

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Depuis lundi dernier, le ton est monté entre le Mouvement pour la société de la paix (MSP) et le Front pour la justice et le développement (FJD), tous deux apparentés au courant islamiste.

Les déclarations dans la presse ou sur les réseaux sociaux des responsables des uns et des autres se sont toutefois sporadiquement musclées, dévoilant au grand jour des contacts secrets qu’on fait ces responsables avec Saïd Bouteflika, la tête pensante des forces extraconstitutionnelles, avant la chute du président Bouteflika. Les révélations d’Abderrezak Makri, président du MSP, invité lundi dernier au Forum d’El-Moudjahid, sur ses rencontres avec le frère et conseiller du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, pour son initiative politique visant le report de la présidentielle prévue en avril dernier, et donc une prolongation du quatrième mandat, ont irrité ses homologues au FJD.
C’est le soir du même jour avec Lakhdar Benkhallaf, député et responsable au FJD présidé par Abdellah Djaballah, que le ton a monté. Le cadre au FJD a tenu à manifester son désaccord avec le président du MSP, qui a indiqué qu’il avait obtenu l’accord de l’opposition (Benflis, Karim Tabou, Abdellah Djaballah) – sans émettre aucune objection – avant d’aller rencontrer Saïd Bouteflika.
«L’initiative [de consensus national de Makri] ne nous a pas été présentée avant de la présenter à celui qui a usurpé les fonctions de président de la République en gérant le pays pendant tout un mandat », a nié fermement Lakhdar Benkhallaf. « Makri a demandé à nous rencontrer pour présenter son initiative. Chose faite et la rencontre s’est déroulée au niveau de notre siège.
Il a expliqué son initiative portant sur le report des présidentielles, prolonger le quatrième mandat, avec des propositions que le président de la République compte lancer des réformes, en soulignant que la Présidence a donné déjà son accord, mais sans faire référence à la personne avec qui il a parlé », a précisé Benkhallaf. « Après insistance de notre part sur la personne qui a accepté son initiative, il a dit qu’il s’agit de Saïd Bouteflika, le frère du Président.
Il a affirmé qu’il avait tenu plusieurs rencontres avec lui et avec d’autres à ce propos. Il a lui-même fait part ultérieurement de ses rencontres qui ne sont ainsi plus secrètes», a-t-il poursuivi, ajoutant que «Djaballah avait refusé, demandant à Makri de ne pas jouer le rôle de parrain du pouvoir».
Nacer Hamdadouche, député et membre du bureau national du MSP, est alors intervenu, le lendemain, pour retourner les mêmes accusations contre le FJD. En s’adressant à ce dernier, il a répondu : « Nous rappelons à Benkhallaf que ce qu’il reproche de ces contacts déclarés et officiels, est aussi une pratique chez des cadres du FJD et en parfait consentement de Djaballah lui-même».
«Ces responsables [du FJD] se rencontraient secrètement, sans informer l’opposition ou alerter l’opinion publique, avec ces forces extraconstitutionnelles (avec le frère du Président à plusieurs reprises et de l’aveu du concerné lui-même), avec la tête de l’État profond, avec l’ancien Premier ministre (Abdelmalek Sellal), et voire même avec un représentant de Bedoui lors de la constitution du gouvernement actuel», a-t-il fustigé. Benkhallaf a tenté de se défendre : « Mes déclarations dans certains médias ont été rapportées sous des titres qui n’ont rien à voir avec le contenu réel de ma déclaration ».
« J’ai rappelé que nous, la direction du FJD, avons prévenu, dans le temps, Makri que ces gens [Saïd Bouteflika et les forces extraconstitutionnelles] n’avaient pas un jour respecté leurs promesses et engagements et que les prétendues réformes qu’ils avaient l’intention de lancer son des promesses factices (…)
Nous l’avons conseillé de ne pas jouer le rôle de promoteur de cette initiative, mais à l’origine c’est au pouvoir de dévoiler son plan et ensuite l’opposition donnera son avis», recommandant à son détracteur « de bien vérifier chaque déclaration avant de répondre». Benkhallaf s’est attiré de nouveau hier les foudres du MSP, qui, à travers un communiqué de réponse signé par son secrétaire national, Abdelali Hassani Chérif, a tenté de revenir à la bonne ambiance.
« Ce qu’a déclaré Benkhallaf nous a servi alors qu’il tentait de nuire à notre image par deux angles», s’est agacé le MSP. Dans une tentative de mettre un terme à cet échange, le MSP a apporté des précisions aux « déclarations totalement infondées de Benkhallaf».
«Dire que Makri a parlé au Forum d’El-Moudjahid qu’il avait rencontré Djaballah avant de rencontrer le conseiller du Président est incorrect et il suffit simplement de réécouter l’enregistrement pour le constater. Dire que Djaballah a désapprouvé la rencontre avec Saïd Bouteflika en tant que personne est incorrect aussi. Abdellah Djaballah a dit qu’il ne fait pas confiance au pouvoir tout entier en évoquant ses expériences précédentes», a tenté de rectifier le MSP.
Hamid Mecheri

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