C’est le branle-bas de combat dans les couloirs du Shin Bet. Le service d’espionnage et de contre-espionnage israélien est frappé dans le cœur après la découverte d’un espion qui était employé «homme de ménage» dans la villa du ministre de la défense Benny Gantz. Cette taupe est accusée de travailler au profit de l’Iran.
C’est un coup dur porté au service secret israélien, qualifié de super efficace, par les capitales occidentales. Les responsables du Shin Bet, qui se targuaient de disposer de moyens pour le recrutement d’espions dans tous les pays du monde, d’infiltrer des institutions et même des armées, de mettre sous écoute des hommes politiques et des gouvernements, s’est fait avoir par le service secret iranien qui a réussi à placer un agent informateur dans le proche entourage du ministre de la défense israélienne. Cette affaire intervient alors que le gouvernement de l’entité sioniste fait face à la recrudescence à des actions de la résistance palestinienne dans les territoires occupés en 1948 et considérés comme sécurisés. La dernière opération a permis à un djihadiste de se déguiser en rabbin pour s’approcher de colons et en abattre trois avant de tomber sous les balles de policiers présents sur les lieux de l’attaque. Elle intervient également à un moment où l’efficacité de son système de défense anti-missile, le rideau de fer, est sérieusement remise en cause après le succès de la résistance palestinienne à le percer et à provoquer le chaos dans les colonies du sud et même du nord d’Israël. Curieusement, au moment où l’armée israélienne collectionne les échecs et les revers, son premier responsable, Benny Gantz, décide de visiter le Maroc pour vendre sa technologie et son savoir –faire. Le Maroc qui fait face à une fronde sociale alimentée par les difficultés socio-économiques que vivent de larges pans de la société, depuis l’apparition de la pandémie et la reprise des combats dans le Sahara occidental, aurait pu faire l’économie de dépenses inutiles dans l’armement. Il aurait pu également éviter d’attiser la contestation sociale qui refuse toujours la normalisation des relations avec l’entité sioniste. La lune de miel entre Rabat et Israël, qui était présentée comme la volonté des deux parties de faire participer les juifs marocains au développement de leur pays d’origine, est aujourd’hui largement critiquée par des juifs séfarades, originaires de ce pays qui ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de mesures de discrimination les frappant depuis leur installation en Israël. Un collectif de juifs marocains a même publié une tribune dans laquelle il s’est élevé contre la normalisation des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv en affirmant que les juifs séfarades, qui ont fait l’erreur de s’installer en Israël depuis l’été dernier vivent un véritable apartheid.
La prochaine visite de Benny Gantz au Maroc qui est présentée comme une étape dans la nouvelle stratégie de sécurité israélienne est destinée, en premier lieu, à coordonner l’action entre les deux parties pour tenter d’affaiblir l’Algérie qui est le premier opposant à l’entrée d’Israël au sein de l’Union africaine en qualité d’observateur et qui est également le premier soutien à la cause palestinienne et au combat du peuple sahraoui pour jouir de son droit à l’autodétermination. L’Algérie n’est pas dupe, elle est convaincue que ce rapprochement entre les deux pôles du diable est dirigé contre elle, c’est pourquoi elle s’oppose à l’entrisme israélien dans la région du Maghreb et dans le continent africain et a réaffirmé son soutien aux causes justes des peuples sahraoui et palestinien.
Slimane B.