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Algérie 7 Ethiopie 1 : Les Verts en version spectacle !

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Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire. Proprement. Tout en démonstration. Avec beaucoup de buts au grand bonheur d’un public de Tchaker toujours aussi fidèle et qui répondra présent comme à son habitude en faisant taire, une petite heure seulement avant le début d’une partie qui fera date, les craintes d’une défection dans l’air après le peu d’engouement affiché lors de l’ouverture des guichets 72 heures auparavant.
Des fans qui ne regretteront pas le déplacement et qui repartiront heureux après le spectacle offert agrémenté de sept réalisations. Tout le monde donc fera son boulot. Parfaitement. En premier, les joueurs, sur le terrain, en répondant présent. En prenant leurs malheureux adversaires à la gorge, d’entrée de jeu, à peine les débats ouverts et le coup d’envoi du trio arbitral sud-africain effectif avec cette occasion ratée dès la 2e minute de jeu par Feghouli, qui et sur une belle ouverture de l’inusable et omniprésent Mahrez qui régalera par ses déboulés et ses trucs de sorcier, passera de peu à côté de l’ouverture du score. Dans la foulée, Ghoulam, pour mieux illustrer l’unité des rangs en cette soirée qui s’annoncera fructueuse en tous points, mettra de côté son costume de défenseur latéral gauche en allant sonder la solidité de l’arrière garde adverse d’un tir aussi soudain que sec, mais qui ne connaîtra pas la réussite. Une entrée en fanfare qui aura le don de confiner les visiteurs dans leur périmètre et qui, coup sur coup, passent à côté de la correctionnelle et s’en tirent sans dégâts. À l’image de ce coup franc de la 9e minute du même Mahrez qui se désolera de voir la défense éthiopienne dégager en catastrophe et retarder l’échéance, ou ce raté de Slimani, mis dans de bonnes conditions toujours par Mahrez et qui ne sait pas trop quoi faire d’un ballon apparemment facile. Dans une partie désormais réduite à une opposition attaque-défense, les Algériens enchaînant les rushs bien menés devant et confirmant toute l’étendue de la différence de niveau entre les deux protagonistes sous la forme d’une domination outrageuse, il ne restait plus que cette petite étincelle, ce brin de réussite pour forcer la décision, donner aux fans l’occasion de mettre le feu aux travées d’un stade devenu, par la force des performances réussies, (vendredi soir, l’EN signera, faut-il le rappeler, son 28e succès d’affilé en autant de sorties dans ce qui est maintenant leur jardin) le porte-bonheur. Un stade qui rime avec les succès. Et un nouveau coup de maître qui commence à prendre forme à l’annonce de la 23e minute lorsque Feghouli, suite à un essai de Mahrez qui, héritant d’une jolie remise de Slimani, ajustera mal son tir (le pied d’un défenseur traînant dans les parages), en profitera pour secouer les filets du très courageux Alumu Tariku (il méritera la distinction de l’homme du match en évitant à son équipe un revers plus cinglant, lui, qui trouvera toujours la parade pour s’interposer devant un compartiment offensif algérien en voulant terriblement) et ouvrir le chemin à une véritable démonstration de force. Mais qui n’en pourra, sur cette reprise du plat du pied du buteur attitré du Sporting du Portugal, qui, à la 31e minute, étalera ses dons de buteur en doublant la mise. Un Slimani bien dans son rôle d’«useur» (ce n’est pas du français, mais on risque cette expression qui lui va si bien) des défenses qu’un vis-à-vis aura toutes les peines du monde à contrer et qui usera d’anti-jeu, alors qu’il filait droit au but. Ceinturé dans la surface de vérité, il bénéficiera logiquement d’un penalty à la 33e mn que Brahimi, qui insistera pour exécuter la sentence, ratera lamentablement, lui qui voulait tellement chasser la guigne et retrouver enfin le chemin des filets avec la sélection. Une sélection qui, bien que dominatrice, rejoindra les vestiaires et la pause citrons avec seulement deux buts d’écart et un petit avertissement à la 43e mn quand les Ethiopiens sortiront enfin de leur coquille pour aller titiller le dernier rempart, M’Bolhi, qui n’aura pas eu à trop se distinguer jusque-là et que le retour en force de Ghoulam sauvera d’une situation dangereuse en détournant le cuir en corner. 45 premières minutes fructueuses et annonçant un récital se confirmant la reprise à peine entamée. Un retour gagnant.De toute beauté que la reprise magistrale de Taider (74e mn) et une réalisation qui fera date quand le milieu de Bologne, sur un corner de l’inévitable Mahrez, au four et au moulin, exécutera l’infortuné Tariku des 25 mètres, et donnera plus de consistance à un succès aussi éclatant que logique. En confirmera les contours. Une large victoire que, et successivement, Feghouli (qui signe au passage un beau doublé et qui servira à lui remonter un moral en berne en plus de le mettre en confiance lui qui connaît une saison en demie teinte avec son équipe Valence) d’abord avec ce coup de patte de la 48e mn et un 3e but qui assoira une domination écrasante, puis Brahimi qui verra (2 mn avant le coup de tonnerre de Taider dans le ciel blidéen) enfin ses efforts récompensés (une réalisation qui fera du bien au mental du joueur, lui, qui ratera lamentablement le cadre sur le penalty vendangé en 1ère période) en participant à la fête, avant de sortir sous les applaudissements d’un public connaisseur et céder (74e mn) sa place à un Ghezzal bien inspiré (il signera sa présence en enfonçant le clou 7 mn seulement après son entrée en jeu) avant que, et dans le temps additionnel, Slimani ne corse définitivement l’addition, écriront chacun dans son registre. Auparavant (84e mn), et contre le cours du jeu, l’attaque éthiopienne profitera d’un autre manque de concentration ou mauvais placement de la défense algérienne (un cadeau et un mauvais placement de Belkaraoui) pour réduire la marque, Gibétu, sorti de nulle part parvenant à conclure devant un M’Bolhi qui ne fera que constater les dégâts. La seule fausse note d’une soirée comme on en rêve.
Des prestations qui font du bien, les Vets alliant enfin l’art et la manière au tableau d’affichage. Sept buts mais une petite déception. Un but, un tout petit et un gros regret toutefois. Une interrogation sur les errements répétés d’une défense (les faits d’un match somme toute facile et n’inspirant pas à la vigilance ?) loin d’être rassurante. En deux actions (revoir également cette absence coupable de la 41e mn où l’on a vu une défense mal en place et peu complémentaire (qu’en sera-t-il contre des attaquants de gros calibre comme les Ivoiriens, Ghanéens et autres, ce qui dénote du travail qui reste à faire dans ce registre et les soucis toujours en cours pour Gourcuff quant à la solidité de son axe central et pas seulement) qui nous doit une revanche. Sommée une fois pour toutes de rassurer avant les choses sérieuses que constitueront les phases de poules des éliminatoires du Mondial 2018. Rabat-joies ? Non, juste une ombre à un joli tableau qu’il fallait souligner. Ça peut servir.

Par Azouaou Aghiles

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