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ALGER SOLLICITÉE EN PERSPECTIVE DE LA REPRISE DU PROCESSUS DE LA CONFÉRENCE DE BERLIN : Regain de l’activité diplomatique sur la crise libyenne

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L’intense activité diplomatique sur la scène régionale et internationale ayant précédé la tenue de la Conférence de Berlin, le 19 janvier dernier, sur la Libye, dont Alger a été la destination principale et de haut responsables occidentaux, locaux et notamment d’ acteurs libyens, les derniers développements sur la scène libyenne ont accéléré le retour vers Alger, pour la relance de la dynamique diplomatique visant à lancer le dialogue inter-libyen.
L’Algérie qui n’a cessé d’inviter l’ensemble des acteurs libyens en conflit à renouer avec la voie politique a affirmé à maintes reprises aux frères libyens, comme aux responsables de pays, acteurs sur la scène libyenne, que les divergences inter-libyennes ne peuvent être dépassées que par le dialogue politique inter-libyen, à l’abri des interférences étrangères. Après le ballet diplomatique à Alger, la veille de la tenue janvier dernier, de la Conférence de Berlin, à laquelle l’Algérie a été conviée, la dynamique diplomatique reprend à nouveau, depuis notamment la semaine passée. Recevant samedi dernier le président du parlement libyen basé à Toubrouk, Aqila Salah, le président de la république Abdelmadjid Tebboune a accordé auparavant, des audiences aux ambassadeurs des états-Unis et d’Allemagne à Alger, lors desquelles, la crise libyenne a été au centre des discussions. Aussi, dans le cadre des efforts de l’Algérie en vue de voir les libyens reprendre langue pour dégager la solution politique, la solution par voie militaire, étant impossible, le ministre algérien des affaires étrangères, Sabri Boukadoum s’est entretenu par téléphone, la semaine passée, avec ses homologues de Libye, la République tunisienne, la République arabe d’égypte et le Royaume d’Arabie saoudite. La veille de l’arrivée du président du parlement libyen, Aqila Saleh, samedi, à Alger, le président Tebboune a fait part de la disponibilité de l’Algérie à jouer pleinement son rôle de médiateur pour aider les libyens à dialoguer sur leur crise, indiquant que ce rôle est « pour mettre un terme à l’effusion du sang des frères libyens » lors de sa rencontre télévisée, avec des médias nationaux. Poursuivant, le locataire d’El-Mouradia a déclaré également que « nous étions très proches d’une solution à la crie libyenne » mais, poursuit-il, «  on ne nous a pas laissé faire, car pour certains, si l’Algérie parvenait à régler la crise libyenne cela la propulserait au-devant de la scène internationale (…) ce qu’ils ne veulent pas» a-t-il précisé. Samedi, dans une déclaration à la presse à l’issue de sa rencontre avec le président Abdelamdjid Tebboune, le président de la Chambre libyenne des députés a indiqué que celle-ci a permis « l’examen des développements en Libye et les voies et moyens d’un règlement à la crise de ce pays » ajoutant que le chef de l’état « nous a exprimé clairement son soutien et sa disposition à aider les Libyens ».
Karima Bennour

LE PRéSIDENT TEBBOUNE :
« C’est le sang des Libyens qui coulent et non pas celui de ceux qui mènent cette guerre par procuration »
Vendredi soir, lors de sa rencontre avec des médias nationaux, le président Tebboune a, sur le chaos libyen et le conflit armé entre acteurs libyens rivaux, rendu possible par les interférences et les ingérences de pays étrangers nourrissant les divergences et fournissant des armes aux parties en conflit, rappelé que « c’est le sang des libyens qui coulent et non pas celui de ceux qui mènent cette guerre par procuration », a-t-il déploré. Ne cessant d’appeler les différents acteurs régionaux et internationaux au respect des résolutions de l’ONU, dont celle relative à l’embargo des armes, l’Algérie insiste sur des efforts de part et d’autres à consentir pour aider les libyens à s’acheminer sur la voie d’ un règlement politique durable à la crise du pays. Poursuivant ses déclarations à la presse, le président du parlement libyen, en visite à Alger après son déplacement à Moscou et au Caire, a affirmé que le président Tebboune l’a « assuré qu’il œuvrera avec ses homologues égyptien et tunisien au règlement à la crise libyenne » et que le chef de l’état « a pris note de notre initiative, annoncée en Égypte », a ajouté Aqila Salah. Et c’est encore à cette occasion que l’Algérie a réaffirmé que notre pays « ne ménagera aucun effort pour réunir les Libyens autour de la table du dialogue afin de parvenir à une solution », et ce conformément aux conclusions de la conférence de Berlin » a-t-il indiqué. Convaincu que le dialogue des armes n’enfoncera que davantage notre voisin de l’Est dans le chaos dans lequel il a été plongé, dès 2011 avec notamment l’intervention de l’Otan dans ce pays, engendrant l’effondrement de la vie-politco-institutionnelle, l’Algérie est sollicitée par les frères libyens, ceux du GNA, de l’Est libyen et aussi des autres régions du pays, dont les tribus, pour consentir des efforts visant la relance du dialogue inter-libyen. Les deniers évènements survenus sur la scène libyenne, suite à l’envoi par la Turquie de ses troupes en soutien au Gouvernement d’union nationale, puis la perte de terrain des troupes militaires de Khalifa Haftar sonnent la nouvelle étape dans le traitement de la crise libyenne, notamment par la relance du processus de la conférence de Berlin. Processus qui, s’il a échoué à instaurer dans la durée un cessez-le-feu, le dialogue inter-libyen (5+5) sur les questions militaires et de sécurité a connu des avancées, en attendant que le dialogue politique entre les frères libyens prenne forme, si les acteurs étrangers, principalement les membres et les alliés de l’Otan cessent leurs interférences et le « jeu »du maintien du chaos libyen pour leurs intérêts et propres calculs, en opposition à ceux du peuple libyen, et donc ses voisins et l’Afrique en général.
K. Bennour

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