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Aïn Témouchent : une rentrée sociale sous le sceau de l’effritement du pouvoir d’achat

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La rentrée sociale s’annonce dure, dure. C’est la tendance générale que l’on est en train de vivre, ces jours-ci caractérisés par une préparation accrue de la rentrée scolaire fixée pour le 4 septembre et l’Aïd El Adha pressenti le 12 du mois courant. Où mettre la tête, se demandent les gens qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts ?

On a l’impression que les salaires moyens sont pris entre les deux mâchoires d’une tenaille qui impriment fortement les couches défavorisées et les plus démunies en ces temps où l’on vit l’érosion du pouvoir d’achat et l’augmentation des couches marquées par une paupérisation contraignante. Où mettre la tête c’est l’expression qui revient dans la bouche des gens comme un leitmotiv et préoccupe davantage non pas uniquement les couches sociales défavorisées mais aussi d’autres qui étaient dans un récent passé à l’abri des affres de la cherté de la vie et des fluctuations des prix des produits de larges consommations à l’heure où la dévaluation du dinar apporte son lot de problème pas digérable du tout.

Où vont les mercuriales ?
À Ain Témouchent, l’observateur qui scrute les horizons découvre que les populations sont laminées par l’augmentation des prix de large consommation. Au passage l’observateur est tenté de voir de près ce qui se passe dans les souks hebdomadaires, les marchés de gros et les points de vente au niveau des espaces de proximités. Où vont les mercuriales qui changent au jour le jour ? Oui c’est la question qui circule d’une bouche à une autre. Le pois chiche est cédé à 270 contre 180 da/kg l’été dernier, le poulet vendu à 380 contre 240 da/kg au printemps dernier, le petit pois est plafonné à 260 contre 180da/kg le début de l’année en cours et le haricot sec fixé à 220 contre 180da/kg à la même date de référence. Quand on fait une lecture d’analyse on voit que la tendance haussière a dépassé 30% pour les denrées importées et de 25% pour les produits cultivés localement. Dans le même sillage les étalages des articles scolaires font le plein au niveau des points de vente et des bibliothèques. Les tabliers du premier cycle primaire sont cédés entre 1500 et 2500 contre 1200 et 1800 DA la même période de l’exercice précédent, les livres n’ont pas connu une promotion à la hauteur des attentes des parents d’élèves et des responsables du secteur de l’éducation. Les livres de la première et la deuxième année du primaire (connus sous l’appellation deuxième génération de la réforme) ne sont disponibles qu’au niveau des points précis désignés par les structures concernées.

Les livres de la deuxième génération de la réforme, disponibles
Aussi puisqu’il s’agit d’une exception, les directeurs des écoles primaires ont été invités à se rapprocher des dites structures pour s’en approvisionner afin de les distribuer dès le premier jour de la rentrée des classes. Du côté des enseignants touchés par la réforme, on annonce des regroupements pour vulgariser les nouvelles méthodologies d’enseigner les programmes de la deuxième génération des réformes. Ceux qui seront dans le besoin pressant sont, selon toute vraisemblance, les nouvelles recrues qui ont suivi un stage de formation durant le mois de juillet 2016. Un grand travail attend les inspecteurs des matières ciblées par la réforme, disent les observateurs qui attendent ce que va se dégager de la réunion au sommet regroupant la ministre de l’Éducation Nouria Benghebrit et les représentants des syndicats qui ont laissé entendre l’annonce de journées de protestations. À ce propos les appréhensions des uns et des autres sont à l’écoute de ce qui va se dégager comme engagements et décisions à prendre, les tous premiers jours de la rentrée scolaire.

Les inspections vétérinaires contrôlent le cheptel dans les 39 points de vente autorisés
Sur un autre registre les inspections vétérinaires, les services de l’agriculture et du commerce, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les organismes (Algérienne des eaux, Office national de l’assainissement, le service épidémiologique de la santé, les bureaux d’hygiène communaux) font partie d’une commission de wilaya pour prendre en charge, chacun en ce qui le concerne, un module pendant la rentrée scolaire et lors de la préparation des battues des moutons du sacrifice de l’ Aïd El Adha au niveau des abattoirs. Aussi il a été désigné 39 points de vente de moutons à travers la wilaya d’AinTémouchent. Les souks hebdomadaires de bestiaux d’Ain El Arbaâ et D’Ain Témouchent seront les plus contrôlés et les plus visités ces jours-ci. Aussi on a appris que les services sécuritaires, les inspections vétérinaires ont été instruits de vérifier l’état de santé du cheptel arrivant ou transitant par les marchés d’Ain Témouchent, lequel cheptel peut être suspecté à l’origine de prolifération de maladies contagieuses. Les instructions insistent sur la présentation de carnets de vaccination et le permis de transport du cheptel, par les éleveurs quand les forces de sécurité le réclament lors de barrages. D’ores et déjà, les accotements des routes nationales et chemins de wilaya, et d’autres espaces utilisés dressés çà et là, clandestinement seront réprimés. Tous les organismes cités plus haut et autres sont munis du sceau de pouvoir relever les sanctions et traduire les manquants au respect de la réglementation devant la justice. Ce qui est ignoré dans ce contexte précis est que les points de vente de cheptel ne sont pas uniquement ceux indiqués dans un arrêté préfectoral. Le gros se vend aussi au niveau des fermes et des habitations possédées par des éleveurs traditionnels. Ceux-là, qui doivent les contrôler ? Et la commission est-elle instruite pour le faire ? C’est difficile de répondre à cette question et les choses ne sont pas du tout aisées comme on a l’impression de le croire. Beaucoup de suspens sont attendus cette année à l’approche de l’Aid El Adha car ce qui est véhiculé par des maquignons ce n’est pas la cherté du mouton uniquement mais surtout la disponibilité du mouton en quantité suffisante. Cette intox a été colportée lors de la tenue du souk à bestiaux d’Ain El Arbaâ, mardi passé, un souk considéré clément et à la portée des bourses moyennes.

La fermeture étanche de la frontière ouest à l’origine de la baisse des prix du mouton
Mais face à la rareté de l’aliment de bétail qui est aussi cher et compte tenu de la sècheresse qui sévit depuis mars 2015 les petits éleveurs d’occasion ont procédé à la vente de leurs moutons un mois environ avant le jour J, disent les témoins oculaires qui attendent une chute des prix la dernière semaine avant l’Aid. Les indices sont précurseurs et le denier souk d’Ain Témouchent du jeudi passé a annoncé les couleurs. Grace à une fermeture étanche de la frontière ouest, le mouton n’a pas connu la voie unique (Tarik El Ouahda) Maghnia- Oujda. Et c’est ça qui explique que les prix sont abordables à priori.
Les moutons, qui étaient vendus à 55000 DA, l’Aïd précédent, sont cédés, ces jours-ci, à 44000 DA et les brebis qui étaient plafonnées à 35000 sont revues à la baisse et fixées à 24000 DA. La tendance baissière pourrait suivre la même forme à en croire les informations. Cette année, la transhumance, qui commençait dans la wilaya d’in Témouchent, à partir du mois de mai, ne s’est pas du tout manifestée. Le tout porte à croire que la descente du sud vers le nord n’a pas eu lieu parce que les régions du sud étaient bien arrosées à l’instar de Tamanrasset, Béchar, Adrar ainsi que les régions des grands plateaux. Cependant, les boulangers, les épiciers, les marchands de fruits et légumes, les grands espaces, les stations d’essence, les transporteurs de voyageurs, les organismes cités plus haut ont été instruits pour tenir des permanences les trois premiers jours de l’Aid. La semaine passée, à Hammam Bou Hadjar, les agents de l’inspection de commerce ont sillonné les points de vente pour réquisitionner les commerçants à ouvrir leurs commerces. Des sanctions seront prises à l’encontre de ceux qui ne s’y conforment pas.
Boualem Belhadri

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