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Aïn Témouchent : plus de 15 personnes meurent par la rage et 120 000 morsures chaque année

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« L’élimination de la rage exige une implication cohérente et durable, adossée à des systèmes robustes de gestion de la santé humaine et animale. » C’est ce petit récit évoqué par un vétérinaire qui a retenu notre attention, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la rage, qui coïncide avec le 28 septembre de chaque année. Cette année, c’est à partir de l’établissement public de santé de proximité (EPSP) d’El-Amria, dans la wilaya d’Aïn Témouchent que la direction de la santé a lancé la campagne d’information et de sensibilisation, qui dure une semaine. « L’action collective, la formation et la sensibilisation du grand public sont des éléments importants du succès des programmes de lutte contre la rage, et la vaccination massive des chiens en est un aspect critique », pensent un médecin. Et d’ajouter « toute collectivité doit être responsable de ses chiens, s’efforcer de prévenir les morsures et connaître la conduite à tenir en cas de morsure. » Malheureusement ce n’est pas le cas chez nous. Deux adolescents âgés de 15 et 17 ans sont morts dans la wilaya d’Aïn Témouchent cet été à l’issue de morsures de chiens errants. En Algérie, estiment les intervenants, on enregistre 15 cas de mortalité par la rage, alors que la maladie menace 120 mille personnes mordues chaque année nonobstant les campagnes de battue organisées durant toute l’année. à Aïn Témouchent, les statistiques parlent de pas moins de 150 morsures signalées depuis le début de l’année en cours. Selon toute vraisemblance, chaque année environ 60 000 personnes meurent de la rage dans d’extrêmes souffrances, et nombre d’entre elles sont des enfants mordus par un chien contaminé, explique un médecin citant les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé. Cette fois-ci, en plus des équipes du secteur de la santé qui devaient sillonner les villes et localités rurales à vocation pastorale, les unités de dépistage de maladies en milieu scolaire sont invitées à mener des actions de sensibilisation dans les écoles pour toucher le plus grand nombre possible d’écoliers. Si partout dans le monde le grand travail des médecins et vétérinaires est axé sur la vaccination des chiens domestiques, chez nous c’est plutôt le contraire qui se passe, la grande action est destinée à l’abattage des chiens errants. Pour la seule wilaya d’Aïn Témouchent, au moins 10 campagnes ont été menées par les associations des chasseurs élargies aux représentants des forêts, des BHC, des médecins et des services communaux. En somme, plus de 120 chiens ont été éliminés par balle. « Rompre le cycle de transmission de la rage est l’action centrale la plus délicate qu’il faut mener, d’après les propos d’un vétérinaire invité par notre rédaction à se prononcer sur le sujet. » Pourquoi donc ? Il estime que les chiens ne sont pas identifiés et quand ils sont mis en fourrière personne ne vient les réclamer. Et au lieu de les vacciner on procède à leur abattage. Evoquant la question des vaccins, le vétérinaire met l’accent sur « l’efficacité du vaccin car Il existe des vaccins sûrs, efficaces et financièrement abordables contre la rage canine et des vaccins de mauvaise qualité. Pour l’élimination de la maladie, cela suppose un accès facile à des vaccins de qualité pour conduire les campagnes de vaccination et contrôler les foyers. » Que faut-il faire en cas de morsure ? C’est la question centrale posée aux écoliers, aux éleveurs, aux fermiers et aux enfants de tout âge. « Une personne mordue par un chien enragé conserve une chance de survie si la plaie est immédiatement nettoyée avec le plus grand soin, à grande eau et au savon, et si une prophylaxie post-exposition adaptée est mise en place à temps (vaccination complète et immunoglobulines pour les cas graves), estiment les médecins de la santé animale ». Aussi, une vaccination préventive contre la rage peut être pratiquée chez les personnes qui sont fréquemment en contact avec des animaux domestiques ou sauvages, tels que les auxiliaires de santé animale, les vétérinaires ou le personnel de laboratoire, afin de les protéger avant toute exposition. En Algérie, ce mode opératoire n’est pas établi comme il se doit et généralisé. Ainsi, les différents secteurs de la santé sont directement impliqués autant que l’inspection vétérinaire du chef-lieu de wilaya pour mener à bien la campagne d’information et de sensibilisation contre la rage.

Boualem Belhadri

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