Accueil ACTUALITÉ Agenda chargé pour le sommet de l’UA : manœuvres et provocations marocaines

Agenda chargé pour le sommet de l’UA : manœuvres et provocations marocaines

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Alors qu’il y a beaucoup d’agitation médiatique, d’intox et de désinformation, à Rabat, sur le Sommet de l’Union africaine, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé, depuis Kigali, quelques vérités essentielles.

Ainsi, il a tout d’abord tenu à souligner que l’UA est partie prenante aux efforts de la communauté internationale engagée pour un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Ramtane Lamamra a précisé, en marge des travaux de la session ministérielle préparatoire au Sommet, que « l’UA a suivi et pris des positions très fermes et claires, suite aux décisions prises par le Maroc ayant abouti à l’expulsion des territoires sahraouis de la composante militaire et celle de l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). « Il a affirmé que « ces positions vont être réitérées » à l’occasion de la 27e Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, prévue, les 17 et 18 juillet en cours, dans la capitale rwandaise. L’arrivée du président sahraoui, Brahim Ghali, « sera dûment saluée, et un hommage au président défunt martyr Mohamed Abdelaziz sera rendu », a-t-il ajouté. « Nous avons aussi accueilli avec satisfaction l’annonce de la présence du président palestinien, Mahmoud Abbes, à Kigali », a-t-il dit.
« Ceci constituera un élément de la contre-offensive nécessaire (palestinienne), alors que l’activisme sioniste s’est développé récemment à travers les visites du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans certains pays de l’Afrique de l’Est », a-t-il fait remarquer. Sur un autre plan, le chef de la diplomatie algérienne a relevé des « préoccupations » en ce qui concerne les questions de paix et de sécurité en Afrique. « La détérioration et la dégradation continues de la situation dans la République du Sud Soudan constituent un sujet de grave préoccupation pour les participants au Conseil exécutif, et nous escomptons une réunion du Comité des 5 chefs d’État et de gouvernements de l’UA, dont l’Algérie fait partie », a-t-il indiqué. « Nous venons d’apprendre que le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, fera le déplacement à Kigali pour participer à cet effort collectif destiné à amener les parties à l’Accord, qui a été signé, et de le mettre dûment en œuvre et d’arrêter l’effusion du sang », a-t-il noté. Aussi, il a indiqué que la réunion du Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Agenda africain, présidé par l’Algérie, « tente de réaliser les objectifs de l’Agenda à travers des étapes ».
« Il s’agit, maintenant, de réaliser le Premier plan décennal qui entre dans le cadre de l’Agenda-2063 », a-t-il dit, relevant « un engouement important des pays africains pour les réformes nécessaire pour la réalisation de cet Agenda ».
Concernant la 29e session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, dont l’Algérie est membre, la question de la Cour pénale internationale (CPI) a été traitée, a indiqué le MAE algérien. « Je crois qu’en dehors de quelques nuances, qui peuvent exister ici et là, le Conseil a réaffirmé la position d’ensemble qui consiste à rejeter catégoriquement les mandats d’arrêt que lance la CPI contre tel ou tel chef d’État ou de gouvernement, africains », a-t-il expliqué. « La solidarité a été réaffirmée à l’égard du président Hassen El-Bachir du Soudan de la même manière, le Conseil exécutif a noté avec satisfaction que, désormais, le Président et le Vice-président du Kenya ne font plus l’objet de poursuites au niveau de la CPI », a-t-il ajouté. Il a souligné que la position africaine, qui consiste à préparer une stratégie collective de retrait éventuel des États parties, a été réaffirmée par le Conseil exécutif. Concernant le Sommet de l’UA, il a indiqué que « les Africains continueront à affirmer, et affiner leur volonté de se donner les moyens de leur indépendance et leur solidarité ». « C’est dans l’unité des rangs que réside la capacité de l’Afrique de maîtriser davantage sa destinée, et d’influencer aussi le cours des événements sur la scène internationale, dans un sens qui sert les principes et les intérêts de l’Afrique », a fait remarquer Lamamra. C’est probablement l’importance de cet agenda et l’accueil qui sera réservé au nouveau président sahraoui, Brahim Ghali, qui ont déclenché l’hystérie, dont nous ont habitués les «communicants» du Makhzen, formés par leurs sponsors israéliens. Les sites aux ordres du secrétaire particulier du Roi annoncent, ainsi, une visite de M6 à Kigali, voire un retour –plus qu’hypothétique du Maroc– au sein de l’Organisation panafricaine. Une organisation que Hassan II avait qualifiée de conférence «Tam-Tam», et avait quittée avec grand fracas. Le Maroc et son souverain qui prennent souvent leurs fantasmes pour des réalités pensent en toute impunité entrer par effraction au sein de l’UA, dont ils ne sont pas fondateurs, et geler la participation d’un État membre de plein droit fondateur, qui plus, de l’UA. Il est vrai que le Maroc –fort du soutien financier des monarchies du Golfe– croit pouvoir tout corrompre et avaliser sa politique coloniale par des chefs d’État qu’ils croient berner, mais qui ne sont pas dupes, même si harcelés, ils répondent à des invitations sans lendemain.
Mokhtar Bendib

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