Accueil ACTUALITÉ Affaires religieuses Un nouveau cahier des charges pour la construction de...

Affaires religieuses Un nouveau cahier des charges pour la construction de mosquées

0

Les mosquées sont construites souvent sans aucun plan d’architecture bien défini qui répond aux normes en la matière. Une telle situation a fait réagir les autorités publiques qui ont décidé de prendre le problème à bras le corps. Récemment le ministre des Affaire religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa a évoqué, jeudi à l’APN, la constitution d’un réseau national des mosquées et a parlé des nouvelles dispositions qui s’appliqueront sur les futures mosquées. Selon les propos du ministre, les mosquées porteront, dorénavant, une empreinte locale. La construction des mosquées en Algérie est soumise à un cahier des charges fixé par un décret exécutif promulgué en 2013, a rappelé le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, en réponse à une question orale d’un député de l’Assemblée populaire nationale (APN), sur l’architecture des moquées en Algérie, Mohamed Aïssa a indiqué que la promulgation de ce décret exécutif en novembre 2013 portant statuts des mosquées, avait instauré le schéma des mosquées en Algérie et fixé le cahier des charges concernant la construction des mosquées. En effet, face à ces clichés classiques des mosquées en style mauresque de jadis, aujourd’hui, la construction d’une mosquée est devenue beaucoup plus une affaire lucrative et point d’esthétique. Il suffit d’avoir une autorisation de la direction des Affaires religieuses pour constitution d’une association de mosquée, pour avoir l’autorisation de récolter des dons et commencer la construction. Et plus souvent, les plaques indicatives de cette mosquée affichent des images de mosquée avec une esthétique, qu’on ne peut trouver une fois la mosquée achevée. Dans la plupart des ces bâtisses non achevées ou juxtaposées l’une auprès de l’autre, impossible de cerner une logique dans leur construction. Les participants au séminaire international sur l’architecture islamique, organisé par le conseil local de l’ordre des architectes de la wilaya de Tlemcen, ont beaucoup insisté sur les richesses que recèle le style mauresque des mosquées algériennes d’antan. Ce style qui était très répandu dans l’Afrique du nord, caractérisait aussi les ksars et résidences des Deys et des grands propriétaires dignitaires de l’époque Ottomane. Les participants déplorent la réalisation de ces mosquées qui ne répondent dans la plupart des cas à aucune norme architecturale. Les mosquées, selon les intervenants, doivent refléter la richesse culturelle qui caractérise chaque wilaya. Et parmi la recommandation de ce séminaire, la nécessité d’exiger la présence de l’avis d’un architecte dans chaque nouvelle demande de construction de nouvelle mosquée. Face aux multiples lacunes qui entachent la délivrance d’autorisations pour la construction de mosquées, le ministre des Affaires religieuses parle d’un nouveau décret pour combler les vides de l’ancienne loi. Dans ce contexte, le premier responsable du secteur a indiqué que « le nouveau décret a organisé le réseau national des mosquées » ajoutant que parmi « les dispositions contenues dans le nouveau décret figure la structure, le classement et l’adoption des mosquées sous forme pyramidale. Ainsi, la Grande mosquée d’Alger, en cours de réalisation à El-Mohammadia vient en première position, suivie des mosquées pôles puis des mosquées nationales qui supervisent les mosquées de quartier ». « Les mosquées sont classées, selon leurs implantations, leurs fonctions, leurs capacités et les spécificités historiques et architecturales qui les caractérisent comme suit : Jamaâ al Jazair, les mosquées historiques, les mosquées principales, les mosquées nationales, les mosquées locales et les mosquées de quartier » lit-on dans le décret exécutif n° 13-377 portant statut de la mosquée et paru dans le Journal officiel. Le projet de la Grande mosquée d’Alger est le mieux qualifié pour incarner cette mission architecturale. Il y est même inclus un musée des arts et de l’histoire islamiques, chose qui pourrait faire de cette mosquée un repère dans le domaine. En passant par Alger, il est impossible de ne pas remarquer ce minaret de haut de ses 265 mètres et qui donne déjà un avant-goût de l’immensité du projet. Toujours en cours de construction, et visitée récemment par le président de la République, la Grande mosquée a façonné et changé notre capitale pour de bon. Le nouveau décret concernant la construction de la mosquée prévoit aussi un nouveau cahier des charges concernant la construction et l’ouverture de mosquées. Le ministre des Affaires religieuses a souligné que l’octroi des autorisations pour des nouvelles constructions prendrait en considération les spécificités culturelles de la société en général et les spécificités culturelles de chaque région en particulier ainsi que la densité démographique. Dans ce cadre, le ministre a rappelé que « la construction des mosquées s’effectue actuellement sur une base fonctionnelle et obéit aux normes des plans architecturaux et du style architecturel mauresque ».
Hamid Mecheri

Article précédentAnem Plus de 30.000 placements réalisés en 2016 à Alger
Article suivantRévision du statut professionnel de certaines catégories du secteur de l’Education : Le SATEF pessimiste