Le Président Tebboune, qui a entamé hier une visite d’Etat de deux jours en Tunisie, a été accueilli à son arrivée à l’Aéroport international de Carthage par son homologue tunisien Kaïs Saïed, en présence de hauts responsables de l’Etat tunisien ainsi que des représentants du corps diplomatique arabe accrédité en Tunisie. Côté algérien, le chef de l’Etat a été accompagné par une importante délégation de son gouvernement.
L’arrivée de Tebboune chez le voisin de l’Est a été marquée par un accueil officiel, fraternel et chaleureux comme celui que lui ont réservé les hautes autorités tunisiennes, à leur tête Kaïs Saïed. Outre les traditionnels hymnes nationaux des deux pays entonnés à l’écoute des deux chefs d’Etat et les honneurs que lui ont rendu un détachement de l’armée, l’hôte algérien a eu droit à une charge de 21 coups de canon tirés en son honneur. Une cérémonie en grande pompe qui traduit toute la symbolique de la profondeur des relations fraternelles, historiques et stratégiques liant les deux pays et les deux peuples. Accompagné jusqu’au palais de Carthage, le président Tebboune a, ensuite, entamé les entretiens en tête-à-tête avec son homologue tunisien.
La visite de Tebboune à Tunis intervient environ 10 mois après celle de Saïed, la première effectuée à l’étranger en tant que Président, à Alger. Cette visite est une aubaine pour l’Algérie de renforcer ses liens profonds de fraternité unissant les deux peuples frères et d’élargir au mieux les domaines de coopération à un niveau qualitatif élevé concrétisant, par-là, la volonté commune des dirigeants des deux pays et de leurs peuples. Le même objectif, ce qui est logique, est visé chez le voisin de l’Est. À savoir, la visite du chef d’Etat algérien va dans le sens de « renforcer les liens de fraternité et les relations de coopération et de partenariat ainsi que de consolider la concertation et la coordination entre les dirigeants des deux pays sur des questions régionales et internationales d’actualité », indique la présidence tunisienne dans un communiqué.
À présent, la Tunisie qui a été touchée de plein fouet par la crise de la pandémie de Covid-19 avec toutes ses retombées sur son économie, peut compter sur l’aide de l’Algérie qui lui a accordé un prêt de 300 millions de dollars. L’accord y afférent a été signé le 9 décembre dernier, soit lors de la visite du Premier ministre algérien, Aymene Benabderrahmane a Tunis. Un geste qui s’ajoute aux aides médicales (oxygène, masques, vaccins…) fournies par le passé par notre pays à son voisin pour lutter contre la propagation de la Covid-19.
Pour les perspectives, la visite de Tebboune à Tunis est une occasion justement pour relancer les relations économiques et commerciales qui semblent, jusqu’à une date récente, plombées à cause des difficultés traversées de part et d’autre. Pour ce qui est de l’état des lieux, en 2020, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers la Tunisie ont atteint un niveau de 1,032 milliard de dollars et les importations étaient de l’ordre de 228,20 millions de dollars. Une tendance de nos exportations qui est à encourager. Car, la Tunisie est un pays voisin avec lequel nous partageons les frontières terrestres, ce qui rend facile les échanges commerciaux et reviennent à moindre coût pour l’économie nationale.
Également, sur le plan énergétique, l’Algérie qui exporte son gaz vers l’Italie via le gazoduc TransMed traversant le sol tunisien a beaucoup à gagner avec un voisin respectueux des liens de fraternité partagées avec les peuples de la région. À travers l’accord liant les deux pays sur ce plan, la Tunisie bénéficie d’un volume à hauteur de 3,8 milliards de mètres cubes d’approvisionnement en gaz algérien comme droit de passage par son territoire du TransMed. Un accord qui permet au pays voisin de faire une économie de plus de 173 millions de dollars.
Farid Guellil
